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Octavia (pédale d'effet)

L'Octavia est une pédale d'effets conçue pour Jimi Hendrix par son technicien du son, Roger Mayer, en 1967[1]. Elle rajoute une octave supérieure au son original, ainsi que de la saturation (fuzz)[2]. Contrairement aux octavers qui produisent une octave nette et précise, l'octavia donne un son très distordu et perçant, souvent proche d'un ring modulator.

Octavia (pédale d'effet)
Description de cette image, également commentée ci-après
Fulltone octafuzz, réplique de l'octavia Tychobrahe produite dans les années 1970.
Présentation
Type d'effet Fuzz et Octaver
Fabricant Roger Mayer (en)
DĂ©but de fabrication
Utilisateurs notables Jimi Hendrix

Caractéristiques

Fonctionnement analogique
doubleur de fréquence
Contrôles fuzz, volume (octave débrayable sur certains modèles)

Vidéo

Improvisation avec la Sonus Octavium NKT271
Exemples sonores
Octavia sur un ampli en crunch.
Jouée sur une simulation de bluesbreaker, drive à un quart.
Octavia, drive à la moitié.
Octavia, drive au maximum.
Le son est très compressé et lo-fi.
Octavia avec une distorsion
PĂ©dale de distorsion Ă  lampes Blackstar HT-Dual.
Octavia et vibe
La vibe est produite par le multieffet Zoom G3
Octavia et vibe (plus de gain)
Morceau joué à l'octavia
Accords et solo joués à l'octavia. Octavia et disto à lampes, pas de simulation d'ampli.

Effet

L'Octavia est composé d'un circuit électronique analogique, qui comprend un doubleur de fréquence, un générateur d'enveloppe et un modulateur d'amplitude, ainsi qu'un circuit permettant de modeler les fréquences[3].

L'Octavia originale de Roger Mayer possède deux contrôles : drive (taux de saturation de la fuzz) et volume. Par la suite, certains modèles incluent un réglage de tonalité, et sur certaines pédales, on trouve un interrupteur (switch) pour enclencher ou désactiver l'octave.

Le premier modèle d'Octavia est alimenté par une pile 9V à l'intérieur du boîtier en métal[1].

Utilisation

Afin d'entendre au maximum l'octave supérieure, il est recommandé d'utiliser une guitare de type stratocaster sur le micro manche, en jouant des notes simples dans les aigus. L'octavia est une octave monophonique, c'est-à-dire qu'elle n'est pas capable de transposer des accords. L'octavia peut être combinée avec d'autres pédales de gain (fuzz, distorsion...) et le résultat sonore sera différent selon qu'elle est jouée sur un ampli en son clair ou en son crunch. Par exemple, une son clair d'une guitare électrique produit un anneau modulé harmonique (ring modulator), comme entendu sur le solo de guitare dans "Who Knows" de Jimi Hendrix.

Histoire

Premiers modèles

L'Octavia a été conçue pour Jimi Hendrix par son technicien de son, Roger Mayer, au début de l'année 1967[4]. L'effet a été utilisé par Jimi Hendrix, et peut être entendu dans les solos de guitare sur la chanson "Purple Haze"[1]. Après l'enregistrement de ce morceau, Roger Mayer rajoute un étage de gain dans la pédale, puis améliore régulièrement le circuit en passant par exemple à des transistors au silicium. Hendrix a préféré appeler l'appareil « Octavio », et la pédale est parfois désigné comme telle[1].

Roger Mayer ne dĂ©cide de commercialiser la pĂ©dale que plusieurs annĂ©es plus tard[4], alors que d'autres marques ont dĂ©jĂ  copiĂ© la pĂ©dale. Ainsi, après la mort de Hendrix en 1970, l'une des Octavias d'origine est devenu la base de la "Octavia (TM)" redessinĂ©, fabriquĂ© par Tycobrahe Ă  Hermosa Beach, en Californie, au milieu des annĂ©es 1970. Un nombre limitĂ© de ces pĂ©dales ont Ă©tĂ© produites, et aujourd'hui une occasion en bon Ă©tat se vend Ă  plus de 1 000 $ sur eBay. Stevie Ray Vaughan en possĂ©dait neuf.

En 1968, Univox sort la Superfuzz, une fuzz produisant une octave supérieur et inférieur. Il s'agit d'un circuit inventé par le japonais Fumio Mieda de Shin-ei (la Shin-ei Companion FY-2). « Lors de sa sortie en 1968, la Super Fuzz incarne l’aboutissement des années d’expérimentations qui virent la fuzz prendre de l’ampleur »[4].

Effets similaires

Aujourd'hui, de nombreux clones d'octavia sont disponibles. L'octavia a inspiré un nouveau type d'effet à part entière, les octave fuzz, qui sont des fuzz produisant une octave plus haute (octave up) ou plus basse (octave down).

Fender a sortir le Fender Blender au début des années 1970, un effet basé sur l'octave fuzz[5].

  • une octavia (1967) et une wah-wah (1968) de Jimi Hendrix.
    une octavia (1967) et une wah-wah (1968) de Jimi Hendrix.
  • Un prototype de Fuzz octave, la Star Fox 88, avec contrĂ´les de volume, tone, gain, volume de l'octave supĂ©rieure et switch pour activer ou dĂ©sactiver l'octave.
    Un prototype de Fuzz octave, la Star Fox 88, avec contrôles de volume, tone, gain, volume de l'octave supérieure et switch pour activer ou désactiver l'octave.
  • Danelectro French Toast, dans son boitier original (gauche) et dans un nouveau boitier (droite) avec un switch permettant d'activer au pied l'octave.
    Danelectro French Toast, dans son boitier original (gauche) et dans un nouveau boitier (droite) avec un switch permettant d'activer au pied l'octave.
  • Blackcat Bass Octave Fuzz (pour basse)
    Blackcat Bass Octave Fuzz (pour basse)
  • MXR Blue Box, une fuzz produisant une octave infĂ©rieure.
    MXR Blue Box, une fuzz produisant une octave inférieure.

Notes et références

Bibliographie

  • (en) Harry Shapiro, Michael Heatley et Roger Mayer, Jimi Hendrix Gear : The Guitars, Amps & Effects that revolutionized Rock'n' Roll, Voyageur Press, , 176 p. (ISBN 978-0-7603-3639-7, lire en ligne), p. 88

Références

  1. (en) Harry Shapiro, Michael Heatley et Roger Mayer, Jimi Hendrix Gear, Voyageur Press (ISBN 978-1-61060-421-5, lire en ligne), p. 88-89
  2. (en) « Guitar Effects Pedals by Roger Mayer - Octavia », sur www.roger-mayer.co.uk (consulté le )
  3. (en) « Roger Mayer Octavia »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), My Guitar Music, (consulté le )
  4. « Dossier sur l’histoire des pédales de fuzz mythiques », sur Audiofanzine, (consulté le )
  5. (en) Dave Hunter, 365 Guitars, Amps & Effects You Must Play : The Most Sublime, Bizarre and Outrageous Gear Ever, MBI Publishing Company, , 320 p. (lire en ligne), p. 178

Liens externes

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