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Objet (philosophie)

Un objet, du latin objectum, est Ă©tymologiquement ce qui est jetĂ© devant nos yeux ou plus gĂ©nĂ©ralement notre conscience. Il s'agit donc de tout ce que nous pouvons percevoir, penser ou vouloir. En ce sens, tout ce qui existe peut ĂȘtre dit objet, du moment qu'on y pense, y compris une personne qui est "objet d'amour". Un objet est ainsi ce qui est pensĂ© par opposition au sujet qui est ce qui pense.

L'objet ne doit pas ĂȘtre confondu avec la chose qui en latin se dit res, c'est-Ă -dire ce qui existe par soi-mĂȘme, qu'on y pense ou pas. Ainsi Descartes appelle Dieu res congitans (chose pensante) parce qu'il admet son existence autrement que comme simple objet de spĂ©culation. L'objet en revanche n'a d'existence que dans la mesure oĂč l'on y pense : pour un penseur agnostique, Dieu ne sera donc qu'objet de doute et pour un penseur athĂ©e, objet de nĂ©gation.

Dans l'usage courant du mot "objet", il est frĂ©quent Ă©galement de confondre ce concept avec celui de corps. L'usage philosophique s'attache Ă  les distinguer : un corps est une chose ou rĂ©alitĂ© possĂ©dant une Ă©tendue (d'une Ă  plusieurs dimensions). Les corps peuvent ĂȘtre animĂ©s ou inanimĂ©s, naturels ou artificiels, mais on les suppose, en tant que corps, exister par eux-mĂȘmes. Ils ne deviennent objets de notre perception ou de notre observation que lorsque nous tournons notre attention vers eux.

Un usage encore plus confus du mot objet consiste Ă  le rĂ©duire Ă  un instrument qui est un corps le plus souvent artificiel pouvant ĂȘtre utilisĂ© comme moyen en vue d'une fin. Une hache est un objet d'attention pour le bucheron mais cela n'empĂȘche pas qu'il y ait des objets corporels ou mentaux qui n'ont aucune utilitĂ© connue, comme l'appendice ilĂ©o-cĂŠcal pour la plupart des anatomistes ou la crainte des dieux pour le philosophe Ă©picurien.

L'objet est ainsi un concept surtout utilisé en métaphysique, en épistémologie et dans les sciences cognitives.

Objet de pensée

L'expression Objet de pensée peut renvoyer à deux signigications avec l'exemple « l'herbe est verte »[1] :

  1. Il peut ĂȘtre ce Ă  quoi nous pensons : l'herbe est verte ;
  2. Il peut ĂȘtre ce au sujet de quoi nous pensons : l'herbe.

Voir aussi

Références et notes

  1. Peter Thomas, ... Geach, Anthony, ... Kenny, Jean-Claude Pariente et Impr. Floch), Objets de pensée, J. Vrin, (ISBN 2-7116-1551-0 et 978-2-7116-1551-3, OCLC 470294652, lire en ligne)
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