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Nusrat Fateh Ali Khan

NuáčŁrat Fateáž„ â€ČAli Khān (ourdou et pendjabi : Ù†Ű”Ű±ŰȘ فŰȘŰ­ Űčلی ŰźŰ§Ù†), nĂ© le Ă  Lyallpur (aujourd’hui Faisalabad), dans le Pendjab pakistanais, et mort le Ă  Londres, est un musicien pakistanais, maĂźtre de qawwalĂź, un style musical soufi et maitre de la Musique hindoustanie.

Nusrat Fateh Ali Khan
Description de l'image Nusrat Fateh Ali Khan.jpg.
Informations générales
Surnom NFAK, Khan Saheb, Shahenshah-e-Qawwali
Nom de naissance Nusrat Fateh Ali Khan
Naissance
Lyallpur (Pendjab, Pakistan)
DĂ©cĂšs
Londres (Angleterre, Royaume-Uni)
Activité principale Auteur-compositeur-interprÚte
Genre musical Qawwalü ‱ ghazal ‱ classique ‱ folklore ‱ musiques du monde
Instruments Voix ‱ harmonium ‱ tabla
Années actives 1964-1997
Labels Real World ‱ OSA ‱ EMI ‱ Virgin Records

Biographie

Famille et formation

Sa famille de musiciens — vieille d’une tradition de prĂšs de sept cents ans — d’origine indienne s’est installĂ©e, un an avant sa naissance, dans l’État rĂ©cemment crĂ©Ă© du Pakistan (en 1947, Ă  l’issue de la partition du Cachemire avec l’Inde). Le pĂšre de Nusrat, musicologue, musicien et chanteur renommĂ©, mais patriarche distant, se consacrant exclusivement Ă  la musique, ne croit pas aux capacitĂ©s de vocaliste de son fils[1] et le destine Ă  une carriĂšre de mĂ©decin ou d’ingĂ©nieur. Mais Nusrat Fateh Ali Khan continue Ă  Ă©tudier les bases de l'art vocal et musical avec son pĂšre qui les lui enseigne Ă  contre-cƓur[2].

Il expliquera plus tard que sa vocation lui apparaĂźt lors d'un rĂȘve Allah l’appelle Ă  son destin. Son pĂšre dĂ©cĂšde en 1964 ; Nusrat n'est en effet que de seize ans, mais sa premiĂšre prestation publique se fait Ă  l’occasion d’une cĂ©rĂ©monie funĂ©raire en l’honneur de son pĂšre, selon l'attente rituelle de quarante jours aprĂšs le dĂ©cĂšs. La suite de son Ă©ducation musicale est alors assurĂ©e par son oncle Mubarak Ali Khan, Nusrat Ă©tant devenu le garant de la tradition qawwalĂź. DĂšs l’annĂ©e suivante, il se produit dans un festival de musique organisĂ© par la radio nationale du Pakistan (Jashn-e-Baharan)[2]. Il chante sur scĂšne avec ses oncles Mubarak Ali Khan et Salamat Ali Khan, jusqu'en 1971, date du dĂ©cĂšs de son oncle Mubarak Ali Khan. Il dira plus tard : « Mes deux oncles ont ensuite Ă©tĂ© mes pĂšres spirituels. L'un m'a appris Ă  me tenir en scĂšne, Ă  diriger un groupe de qawwal. Il me disait : "Ne pense pas que tu joues devant le public, pense que le public te regarde." »[1].

Renommée au Pakistan et en Inde

Ses premiers enregistrements, dans son pays d’origine, datent de 1973 et ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s aprĂšs qu'il a remplacĂ© son oncle Ă  la tĂȘte du groupe alors renommĂ© Nusrat Fateh Ali Khan, Mujahid Mubarak Ali Khan & Party. Nusrat sillonne alors le pays : il fĂ©dĂšre un large public grĂące Ă  son utilisation spontanĂ©e de plusieurs idiomes (du pendjabi Ă  l’ourdou, en passant par le persan, le braj bhasha, et le hindi) dans ces chants jusqu'ici rĂ©servĂ©s aux Ă©lites.

Nusrat se voit alors dĂ©cerner les titres honorifiques d’ustad (« maĂźtre ») et de shahinshah (« empereur » du qawwalĂź). Il mĂȘle avec crĂ©ativitĂ© sa voix puissante, expressive et pouvant monter trĂšs haut dans l’aigu, avec le tabla, de l'harmonium, et les chƓurs[3]. La dimension mystique de son chant rythmĂ© par les claquements de mains n'est pas Ă  omettre, car le qawwalĂź est avant tout un chant de ferveur soufi, marque de dĂ©votion enfiĂ©vrĂ©e[4]. Il sort une premiĂšre cassette en 1976, Ă  la Rehmat Gramophone, une des plus importantes compagnies discographiques du Pakistan[1]. Puis il conquiert l'Inde en 1979, lorsqu'il se produit Ă  la cĂ©rĂ©monie de mariage du fils de l’idole du cinĂ©ma indien Raj Kapoor, pendant deux heures et demie d'affilĂ©e, devant les stars de Bollywood[5].

Vers l'Occident

Au début des années 1980, Nusrat Fateh Ali Khan se fait connaßtre en Occident d'abord auprÚs de la diaspora indo-pakistanaise en Angleterre, SuÚde, NorvÚge, Danemark. Le label Oriental Star Agencies de Birmingham le fait enregistrer de nombreuses cassettes et CD[5]. Mais à partir de 1985, il se fait aussi connaßtre auprÚs d'un public international : il donne une série de concerts au Théùtre de la Ville, à Paris ; et il se produit au festival WOMAD à Mersea Island en Angleterre également en 1985[5].

En 1985 et 1988, il enregistre au ThĂ©Ăątre de la Ville En concert Ă  Paris[6] un ensemble de cinq albums, Ă©ditĂ©s en 1989 par le label Ocora. De plus, en 1989, Nusrat se lie d’une profonde amitiĂ© avec Peter Gabriel qui produit sept de ses albums et lui fait enregistrer quelques disques sur son label rĂ©cemment crĂ©Ă©, Real World, ce qui lui ouvre les portes du marchĂ© amĂ©ricain et britannique. Les albums Shahen-Shah et Mustt Mustt (ce dernier remixĂ© par Massive Attack) connaissent un succĂšs mondial, et ces enregistrements dĂ©montrent amplement l’esprit d’ouverture de l’artiste.

De multiples rencontres aident Ă©galement Ă  accroĂźtre sa renommĂ©e : aprĂšs avoir, en 1995, collaborĂ© avec Eddie Vedder pour une chanson de la bande originale du film de Tim Robbins La DerniĂšre Marche (Dead Man Walking en version originale, portrait d’une religieuse militant en faveur de l’abolition de la peine de mort), il travaille aux cĂŽtĂ©s du compositeur canadien Michael Brook (Night Song, 1996) et offre Ă  Bollywood l’un de ses plus importants succĂšs, grĂące Ă  la chanson du film Dhadkan (2000). En ce qui concerne le film Tueurs NĂ©s d’Oliver Stone, Nusrat affirme a posteriori que sa musique a Ă©tĂ© utilisĂ©e sans son autorisation pour une scĂšne trĂšs violente, ce qui l'a choquĂ©[7].

DécÚs et postérité

Nusrat Fateh Ali Khan.

Nusrat Fateh Ali Khan est mort Ă  48 ans d’un arrĂȘt cardiaque le samedi , Ă  l’hĂŽpital Cromwell, South Kensington, Londres[8], des suites de troubles liĂ©s Ă  son obĂ©sitĂ©, d’une insuffisance rĂ©nale et d’un dysfonctionnement du foie[9]. Ses obsĂšques, suivies par des milliers de personnes, se sont dĂ©roulĂ©es Ă  Faisalabad, au Pakistan, sa terre natale.

Son neveu et disciple Rahat Nusrat Fateh Ali Khan[1], est aujourd'hui Ă©galement un chanteur de QawwalĂź connu mondialement.

Discographie

Filmographie

Sources et bibliographie

Ouvrage

  • Pierre-Alain Baud, Nusrat Fateh Ali Khan : le messager du qawwali, Plogastel-Saint-Germain, Éditions Demi-Lune, , 128 p. (ISBN 978-2-917-11203-8)

Articles

  • Éliane Azoulay, « Khan Nusrat Fateh Ali (1948-1997) », sur universalis.fr (consultĂ© le )
  • Pierre-Alain Baud, « Nusrat Fateh Ali Khan. Le qawwali au risque de la modernitĂ© », Cahiers d’ethnomusicologie | 9,‎ , p. 259-274 (lire en ligne)
  • (en) Virginia Gorlinski, « Nusrat Fateh Ali Khan. Pakistani singer », sur britannica.com, (consultĂ© le )
  • (en) Hiromi Lorraine Sakata, « The Sacred and the Profane: "QawwālÄ«" Represented in the Performances of Nusrat Fateh Ali Khan », The World of Music, vol. 36, no 3,‎ , p. 86-99 (lire en ligne, consultĂ© le )

Notes et références

  1. « Musique : Nusrat Fateh Ali Khan en concert Ă  Paris au ThĂ©Ăątre de la Ville : le chanteur Ă©lu », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  2. Pierre-Alain Baud, « Nusrat Fateh Ali Khan », Cahiers d’ethnomusicologie, vol. 9,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  3. (en) Virginia Gorlinski, « Nusrat Fateh Ali Khan », sur Encyclopaedia Britannica (consulté le ).
  4. Éliane Azoulay, « KHAN NUSRAT FATEH ALI (1948-1997) », sur EncyclopĂŠdia Universalis (consultĂ© le ).
  5. Pierre-Alain Baud, Nusrat Fateh Ali Khan : Le messager du Qawwali, Demi-Lune, coll. « Voix du Monde », , 128 p..
  6. coffret 5 cd OCORA volume 1 & 2 enregistrement Radio France (studio 103) le 6 novembre 1985. Volume 3 & 4 & 5 réalisés pour France Musique au Théùtre de la Ville (Paris) les 20 et 21 mars 1988. (OCORA C 558658, C 558659, C 559072, C 559073, 559074)
  7. (en) Devarsi Ghosh, « Much more than qawwali: Revisiting Nusrat Fateh Ali Khan, the film soundtrack composer », sur Scroll.in, (consulté le ).
  8. Bouziane Daoudi, « Nusrat rejoint Allah. Roi du « qawwali », chant de ferveur soufi, Nusrat Fateh Ali Khan, adulé au Pakistan et admiré en Occident, est mort samedi. », sur Libération,
  9. (en) « Nusrat Fateh Ali Khan Dead at 48 », sur Rolling Stone, (consulté le ).
  10. Nusrat Fateh Ali Khan – Shahen-Shah (2012, Gatefold, CD) (lire en ligne)
  11. « Nusrat Fateh Ali Khan & Party - Devotional And Love Songs », sur Discogs (consulté le )
  12. Nusrat Fateh Ali Khan – Rapture (1997, CD) (lire en ligne)
  13. Nusrat Fateh Ali Khan – Missives From Allah (1997, CD) (lire en ligne)

Liens externes

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