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Novaïa Gazeta

Novaïa Gazeta (en russe Новая газета, littéralement « Nouvelle Gazette ») est un journal socio-politique russe qui paraît trois fois par semaine, reconnu pour sa lutte en faveur de la liberté d'expression en Russie. En 2021, son rédacteur en chef Dmitri Mouratov, reçoit le prix Nobel de la paix, conjointement avec la journaliste philippine Maria Ressa, pour leur défense de la liberté d'expression et de la liberté de la presse.

Novaïa Gazeta
Новая газета
Image illustrative de l’article Novaïa Gazeta

Pays Drapeau de la Russie Russie
Langue Russe
Périodicité Trois fois par semaine
Genre Tabloïd
Diffusion 250 000 ex.
Date de fondation 1993
Ville d’édition Moscou

Rédacteur en chef Dmitri Mouratov
Site web novayagazeta.ru

Histoire

Il fut créé en 1993, quand des journalistes décidèrent de quitter le quotidien Komsomolskaïa Pravda dans l'espoir de lancer un nouveau quotidien influent capable de dénoncer les problèmes de la société russe.

Fondé tout d'abord sous le nom de Novaïa Ejednievnaïa Gazeta (littéralement Le Nouveau Quotidien), il en changea par la suite pour devenir Novaïa Gazeta (Le Nouveau Journal).

Même s'il ne put satisfaire toutes les exigences qu'il s'était fixées, il a quand même pu s'imposer comme un tabloïd profondément indépendant, ce qui lui valut plusieurs procès. Le Washington Post le qualifie en 2017 de « principal journal d'opposition de Russie » (« Russia’s biggest opposition newspaper »)[1].

Depuis 2000, six journalistes de Novaïa Gazeta ont été assassinés[2] — ils dénonçaient, dans leurs articles, la corruption, les atteintes aux droits de l'homme et la guerre en Tchétchénie :

En , le rédacteur en chef, Dmitri Mouratov, estime le danger tel qu'il décide d'armer tous les collaborateurs de pistolets de défense[1].

Le , le tribunal du district de Basmanny (un arrondissement du centre de Moscou) décide de déporter en Ouzbékistan le correspondant de la publication Ali Feruz, ce qui provoque une importante réaction publique, car il peut s'attendre à subir des persécutions et des tortures dans ce pays du fait de sa défense des homosexuels. Toutefois, la Cour suprême de la fédération de Russie casse ce jugement et l'autorise à quitter le pays pour se rendre dans un pays tiers[3].

L'ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev et le milliardaire russe et ancien député de la Douma Alexandre Lebedev détiennent 24 % du journal et les journalistes eux-mêmes 76 % des parts.

Le , le journal publie un article d'Elena Milachina qui dénonce les persécutions menées par les autorités tchétchènes contre les homosexuels[4]. Les jours qui suivent, le journal craint pour la sécurité de ses journalistes, après qu'une résolution adoptée à la mosquée Akhmad Kadyrov de Grozny promet de « châtier » les journalistes[5].*

En 2021, le rédacteur en chef de Novaïa Gazeta, Dmitri Mouratov, reçoit le prix Nobel de la paix, conjointement avec la journaliste philippine Maria Ressa, pour leurs efforts en faveur de la liberté d'expression et de la liberté de la presse[6].

En , durant le conflit armé entre la Russie et l'Ukraine, le journal reçoit plusieurs avertissements pour manquements à la loi sur les agents de l'étranger et est finalement contraint de suspendre sa publication en raison d'une nouvelle loi qui punit de 15 ans de prison toute diffusion d’information jugée «mensongère», c’est-à-dire non alignée sur le discours du Kremlin sur la guerre. Le , le journal annonce suspendre sa publication jusqu'à la fin du conflit[7].

Le 7 avril 2022, Dmitri Mouratov est victime d'une agression dans un train en gare de Moscou : il est aspergé d'un mélange de liquides rouge qui lui brûle les yeux, et menacé[8].

En avril 2022, Novaïa Gazeta met en place une nouvelle édition appelée Novaïa Gazeta Europe, implantée à Riga en Lettonie, dans le but de contourner la censure et les menaces du régime russe[9].

En juillet 2023, à la sortie de l'aéroport de Grozny, la journaliste Elena Milachina et l'avocat Alexandre Nemov sont agressés. Celui-ci venait assister une cliente, Elena Milachina l'accompagnait. De plus, les agresseurs ont menacé de les tuer puis ils indiquent : « On vous avait prévenus. Partez d’ici et n’écrivez rien »[10].

Notes et références

  1. (en) « Editor of Russia’s biggest opposition newspaper says he will arm his staff to protect them from attacks », sur washingtonpost.com, (consulté le ).
  2. Axel Gyldéen, avec Alla Chevelkina, « Novaïa Gazeta, le journal qui dit Niet au Kremlin », L'Express, 18 novembre 2009.
  3. (en-US) « Gay reporter to avoid deportation to Uzbekistan after Russia ruling - The Express Tribune », The Express Tribune, (lire en ligne, consulté le ).
  4. (en) « Russia: Chechen Officials and Clerics Threaten Journalists », Human Rights Watch, 17 avril 2017.
  5. Laurence Habay, « Russie. Homosexuels persécutés : le régime tchétchène n’en fait qu’à sa tête », Courrier international, (lire en ligne).
  6. (en) « The Nobel Peace Prize 2021 - Nobel Peace Prize », sur www.nobelpeaceprize.org, (consulté le ).
  7. « Guerre en Ukraine : “Novaïa Gazeta”, journal indépendant russe, suspend ses publications » Accès libre, sur Le Monde,
  8. Tatjana Britzkaïa et Vladimir Prokushev, « Agression de Dimitri Mouratov: «On va venir vous trouver les uns après les autres!!!» », sur Libération (consulté le )
  9. « Suspendue en Russie, «Novaïa Gazeta» écrit une nouvelle page en Lettonie » Accès libre, sur Libération,
  10. (ru) Benoît Vitkine, « Tchétchénie : un avocat et une journaliste violemment agressés à Grozny », sur Le Monde, (consulté le ).

Liens externes

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