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Nouvelle-Souabe

La Nouvelle-Souabe (en allemand : Neuschwabenland) est une zone de l'Antarctique d'une superficie de 600 000 km2 comprise entre la longitude 20°E et 10°O revendiquĂ©e par l’Allemagne nazie et situĂ©e sur la terre de la Reine-Maud, revendiquĂ©e par la Norvège. La Nouvelle-Souabe a Ă©tĂ© explorĂ©e par l'Allemagne au dĂ©but de l'annĂ©e 1939 et nommĂ©e d'après le navire de l'expĂ©dition, le Schwabenland, lui-mĂŞme nommĂ© d'après la rĂ©gion allemande de Souabe[1].

Situation de la Nouvelle-Souabe sur une carte de l’Antarctique.
Le MS Schwabenland, en 1938.

Histoire

Comme beaucoup d'autres pays, l’Allemagne lance plusieurs expéditions dans la région antarctique à la fin du XIXe siècle. La première expédition est menée par le professeur de géologie Erich Dagobert von Drygalski en 1901. L’expédition composée de vingt-sept hommes dure plus de deux ans car le navire, le Gauß, reste bloqué plus de 14 mois dans la banquise. Ils étudient entre autres le climat, la géographie et le magnétisme et on leur doit la découverte de la terre Guillaume II.

La deuxième expédition officielle (1911-1912) est menée par Wilhelm Filchner. Il veut vérifier que l’Antarctique est bien constitué d'une seule terre. Il n’atteint pas son objectif principal, mais son navire, le Deutschland, pénètre en mer de Weddell, qui était alors inexplorée.

La troisième expĂ©dition (1938-1939), menĂ©e par Alfred Ritscher, a pour principal objectif de sĂ©curiser une zone en Antarctique pour la pĂŞche Ă  la baleine ; Ă  cette Ă©poque, l'huile de baleine Ă©tait la principale matière première pour la fabrication de margarine et de savon, et l’Allemagne en achetait 200 000 tonnes par an aux NorvĂ©giens.

Le , le navire Schwabenland part du port de Hambourg avec trente-trois personnes Ă  bord. Le bateau accoste en (4° 15′ O, 69° 10′ S) et la reconnaissance du terrain commence. Les semaines suivantes, les deux hydravions Dornier Do J du navire, le Passat et le Boreas effectuent une quinzaine de vols, quadrillant la zone et rĂ©alisant plus de 11 000 photographies aĂ©riennes. Une base temporaire est installĂ©e et trois drapeaux nazis sont plantĂ©s. Au mois de fĂ©vrier, le bateau repart pour l’Allemagne.

Deux autres expéditions étaient planifiées pour les étés 1939-1940 et 1940-1941 ; mais elles furent annulées en raison du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. La deuxième expédition devait étudier la faisabilité de l’implantation de bases navales, probablement en vue de s'imposer sur le continent et de contrôler une partie de l’océan Indien et du passage de Drake.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, ni l'Allemagne de l'Ouest, ni l'Allemagne de l'Est n'ont revendiqué le territoire[2].

Aucun pays n'a reconnu les revendications allemandes et le traité sur l'Antarctique suspend toujours toutes les revendications territoriales. Depuis 2009, la base antarctique Neumayer est située sur la banquise, à proximité de cette zone.

Carte allemande de l'Antarctique, en 1941.

Références

  1. (en) David McDonigal, Antarctica : secrets of the southern continent, Londres, Frances Lincoln, , 400 p. (ISBN 0711229805, EAN 9780711229808, OCLC 1015525620).
  2. René-Jean Dupuy, « Le Traité sur l'Antarctique », Annuaire français de droit international, CNRS Éditions, vol. VI,‎ , p. 115 (e-ISSN 2105-2948, DOI 10.3406/afdi.1960.898, lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie

  • (de) Cornelia LĂĽdecke, « In geheimer Mission zur Antarktis: die dritte Deutsche Antarktische Expedition 1938/39 und der Plan einer territorialen Festsetzung zur Sicherung des Walfangs » [« En mission secrète dans l’Antarctique : la troisième expĂ©dition allemande dans l’Antarctique en 1938-1939, ainsi que le plan d’une dĂ©limitation territoriale dans le but d’assurer la pĂŞche Ă  la baleine »], Deutsches Schiffahrtsarchiv, no 26,‎ , p. 75-100 (ISSN 0343-3668, lire en ligne [PDF], consultĂ© le ).
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