AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Nour Ali Elahi

Nur Ali Elahi (var. NĆ«r ‘AlÄ« IlāhÄ«, Nour Ali Elahi), plus connu aujourd'hui sous le nom d'Ostad Elahi[1], est un penseur spirituel, musicien et haut magistrat iranien nĂ© le au Kurdistan iranien et mort le Ă  TĂ©hĂ©ran.

Ostad Elahi
Ostad Elahi en 1966.
Biographie
Naissance

Jeyhunabad, Iran
DĂ©cĂšs
Nom de naissance
Nour Ali Elahi
Nationalité
Activités
PĂšre
Fratrie
Autres informations
Site web

Sa pensĂ©e du perfectionnement spirituel, qu’il qualifie de « nouvelle mĂ©decine de l’ñme »[2], conjugue une vision mĂ©taphysique hĂ©ritĂ©e des grandes traditions religieuses avec les exigences d’une rĂ©flexion rationnelle sur les fondements de l’éthique et les conditions de sa mise en Ɠuvre dans le contexte de la vie moderne[3].

Les premiÚres années

Nur Ali Elahi est né à Jeyhounabad (en), un petit village kurde prÚs de Kermanshah[4]. Son pÚre, Hajj Nematollah (1871-1919), était un mystique et un poÚte, leader des Ahl-e Haqq et respecté tel un saint[5]. DÚs son plus jeune ùge, il mena une vie d'ascÚse, à l'écart de la société, soumis à une discipline rigoureuse sous la supervision de son pÚre avec une attention particuliÚre pour le mysticisme, la musique, et l'éthique. En plus de son éducation religieuse et morale, il eut droit à l'éducation classique de l'époque. C'est durant sa jeunesse, dévouée à l'étude et la contemplation qu'il établit les bases de sa philosophie et ses réflexions spirituelles[6].

Lorsque son pĂšre dĂ©cĂ©da en 1919, Nur Ali Elahi conclut que l'Ăšre de la spiritualitĂ© classique touchait Ă  sa fin, et que la quĂȘte du perfectionnement spirituel n'avait plus sa place au sein du milieu tranquille et reclus oĂč il faisait son ascĂšse. Nur Ali Elahi Ă©tait persuadĂ© que la spiritualitĂ© se devait d'ĂȘtre pratiquĂ©e au sein d'une vie active et productive au milieu de la sociĂ©tĂ©, c'est pourquoi Ă  l'Ăąge de 24 ans, il abandonna sa vie d'ascĂšse pour tester ses principes Ă©thiques dans le milieu parfois cruel de la sociĂ©tĂ©. Il s'installa dans la capitale d'Iran, TĂ©hĂ©ran, oĂč il coupa ses longs cheveux jamais coupĂ©s depuis sa naissance ainsi que sa barbe. Il remplaça ses robes traditionnelles par un costume au style occidental et se lança dans le service civil[7].

CarriĂšre juridique

Quelques annĂ©es plus tard, alors que le pays Ă©tait soumis Ă  de nombreuses rĂ©formes gouvernementales, incluant un nouveau systĂšme judiciaire, Ostad Elahi s'engagea dans la toute nouvelle École Nationale de Jurisprudence, oĂč il finit un curriculum de 3 ans en seulement 6 mois, et reçut son diplĂŽme avec honneurs en 1934[8].

Ostad Elahi commença ensuite une carriĂšre juridique de 23 ans, oĂč il commença juge de paix au Larestan, puis conseiller Ă  la Cour d'Appel de KermanshĂąh et enfin prĂ©sident Ă  la cour d'assises de la province de Mazandaran. Il prit sa retraite en 1957 Ă  l'Ăąge de 62 ans et s'installa Ă  nouveau Ă  TĂ©hĂ©ran[9].

Tout au long de sa carriĂšre, Ostad Elahi dĂ©voua son temps Ă  ses Ă©tudes et recherches personnelles, en particulier en philosophie et thĂ©ologie. Cette pĂ©riode de recherche mĂ©taphysique constitua ensuite les bases de ses Ɠuvres ultĂ©rieures[10].

Philosophie


« Arracher l’homme aux tĂ©nĂšbres du quotidien pour l’élever Ă  la lumiĂšre Divine », telle est, selon AndrĂ© Chouraqui, l’orientation profonde de la pensĂ©e d’Ostad Elahi[11]. En effet, Ostad Elahi a consacrĂ© l’essentiel de sa vie Ă  rĂ©pondre Ă  la question de la place et de la finalitĂ© de l’ĂȘtre humain. La spiritualitĂ©, telle qu’il l’envisage, est animĂ©e par une idĂ©e centrale, celle du perfectionnement : elle est la connaissance qui permet Ă  l’homme d’atteindre sa perfection, c’est-Ă -dire cet Ă©tat oĂč se trouve accomplie sa nature primordiale[12]. Ostad Elahi qualifie une telle spiritualitĂ© de « naturelle », non seulement parce qu’elle prend en compte la nature sociale de l’ĂȘtre humain, rĂ©conciliant de ce fait la quĂȘte spirituelle avec les exigences de la vie moderne[13], mais plus profondĂ©ment, parce qu’elle s’attache Ă  s’accorder au processus de maturation naturelle du soi. Il rĂ©sumera ainsi son approche fondamentalement pragmatique et expĂ©rimentale : « Tant que je n’ai pas mis en pratique quelque chose, il est impossible que je le prescrive aux autres. Rien ne sort de ma bouche que je n’aie examinĂ© Ă  fond »[14].

La pensĂ©e d’Ostad Elahi s’articule autour des concepts fondamentaux suivants : le perfectionnement, la bidimensionnalitĂ© de l'homme, la spiritualitĂ© comme mĂ©decine de l'Ăąme, les fondements de l'Ă©thique, le systĂšme des vies successives ascendantes et la relation au divin[15].

Le perfectionnement

« Le perfectionnement de l’homme, c’est le perfectionnement de son Ăąme cĂ©leste. »[16] À l’instar des grands philosophes de la tradition hellĂ©nistique et islamique, Ostad Elahi considĂšre l’homme dans sa double dimension cĂ©leste et terrestre (Ăąme-corps). L’enjeu spirituel de la venue de l’homme en ce monde est le perfectionnement de son Ăąme ; c’est Ă©galement un enjeu Ă©thique, puisque ce perfectionnement se rĂ©alise concrĂštement Ă  travers l’acquisition des qualitĂ©s et vertus qui feront de lui un ĂȘtre humain vĂ©ritable. Le processus de perfectionnement est donc assimilable Ă  un processus de transformation du soi appuyĂ© sur la pratique et l’assimilation des principes Ă©thiques originels, c’est-Ă -dire l’ensemble des principes Ă©mis par le CrĂ©ateur et aptes Ă  nourrir sainement l’ñme humaine[17].

La bidimensionalitĂ© de l’homme

Selon Ostad Elahi, l’homme possĂšde une dimension visible et une dimension invisible. Sa dimension visible est son corps, avec l’ensemble de ses besoins et instincts animaux. Sa dimension invisible, son soi, est issue de la fusion de deux Ăąmes : l’« Ăąme terrestre » et l’« Ăąme cĂ©leste ». L’ñme terrestre anime le corps et soutient ses fonctions biologiques ; elle est Ă©galement Ă  l’origine de nos instincts, dĂ©sirs, pulsions et Ă©motions, qui sont les Ă©lĂ©ments caractĂ©riels de nature animale. L’ñme cĂ©leste survit Ă  la mort du corps biologique : elle est immortelle. Elle est le siĂšge de la raison, de la crĂ©ativitĂ©, de l’aspiration au bien et Ă  l’absolu, de la foi, c’est-Ă -dire de tout ce qui en l’homme se distingue de l’animalitĂ©. Son origine est la source divine, qu’elle a le potentiel de rejoindre, au terme de son parcours de perfectionnement, dans un Ă©tat de conscience, de connaissance et de bonheur total. L’ñme cĂ©leste constitue la structure fondamentale de la personnalitĂ© humaine[18].

La psychĂ© humaine est sujette Ă  une tension incessante entre ces deux constituants, l’ñme terrestre et l’ñme cĂ©leste. L’ñme terrestre est assimilable au ça dĂ©crit par la psychanalyse[19] : elle recherche la satisfaction immĂ©diate des pulsions, de maniĂšre purement Ă©goĂŻste, sans tenir compte du droit des autres et des conventions sociales et Ă©thiques. L’ñme cĂ©leste, qui est Ă  la base de l’instance que nous identifions comme le moi, aspire naturellement Ă  la transcendance ; elle est notamment le siĂšge d’une volontĂ© capable de transcender les pulsions animales et nuisibles. À la diffĂ©rence de la voie ascĂ©tique empruntĂ©e par les mystiques du passĂ©, et qui consistait Ă  annihiler les pulsions et passions du corps par toutes sortes d’ascĂšses et de privations, le processus de perfectionnement spirituel dĂ©crit par Ostad Elahi passe par l’apprentissage progressif de la diffĂ©rence entre pulsions lĂ©gitimes et pulsions illĂ©gitimes et nuisibles de l’ñme terrestre, et par la maĂźtrise de ces derniĂšres au moyen de la force de la volontĂ©. Ce travail doit avoir lieu au contact de la source de stimulation principale de ces pulsions, Ă  savoir la vie en sociĂ©tĂ©. Le cadre du perfectionnement spirituel n’est donc autre que celui de l’existence sociale ordinaire. Tout l’enjeu de la vie terrestre consiste Ă  rechercher l’équilibre entre ces deux parts conflictuelles, terrestre et cĂ©leste : recherche active qui se nourrit entre autres de la confrontation de chaque individu Ă  lui-mĂȘme par l’intermĂ©diaire de l’environnement dans lequel il Ă©volue[20].

La spiritualitĂ© comme mĂ©decine de l’ñme

Ostad Elahi dĂ©finit alors la spiritualitĂ© comme la science dont le but est d’assurer la santĂ© et le dĂ©veloppement harmonieux du soi[21]. Il s’appuie pour ce faire sur un modĂšle de type biologique ou mĂ©dical comparable Ă  celui de l’osmose[22]. Tout se passe comme si l’ñme cĂ©leste et l’ñme terrestre Ă©taient sĂ©parĂ©es par une membrane osmotique sĂ©lective. Les Ăąmes cĂ©leste et terrestre sont complĂ©mentaires, mais tandis que l’ñme cĂ©leste est constituĂ©e d’élĂ©ments caractĂ©riels purs (mais immatures), l’ñme terrestre, sommet de la perfection du rĂšgne animal, tend naturellement Ă  l’envahir de ses Ă©lĂ©ments caractĂ©riels en excĂšs. L’analogie permet de dĂ©terminer plus prĂ©cisĂ©ment ce qu’il faut entendre par la « maĂźtrise » des pulsions de la part terrestre : il revient au moi de contrĂŽler la permĂ©abilitĂ© de cette membrane afin de ne laisser passer les Ă©lĂ©ments terrestres que dans des quantitĂ©s qui permettent la croissance harmonieuse du soi. En termes pratiques, cette rĂ©gulation active se traduit par une recherche expĂ©rimentale de l’équilibre Ă©thique dans les actions les plus quotidiennes. « La vie sur terre (pour l’homme) est pour lui comme un stage d’étude, parfois une thĂ©rapeutique, et l’éthique divine est sa mĂ©decine. »[23]

Les fondements de l’éthique

Pour Ostad Elahi, ce sont les qualitĂ©s Ă©thiques qui constituent la substance de la rĂ©alitĂ© spirituelle de tout ĂȘtre humain ; le sens du parcours terrestre est prĂ©cisĂ©ment de perfectionner cette substance jusqu’à la rendre « semblable » Ă  la substance divine[24]. Pour autant, Ostad Elahi n’entend pas proposer une nouvelle morale ni une nouvelle thĂ©orie Ă©thique ; il s’écarte d’ailleurs de toute vision par trop normative de la morale en mettant en avant la libertĂ© de conscience et l’exercice de la raison[25]. Il s’agit avant tout de dĂ©gager les processus objectifs du perfectionnement du soi[26]. L’éthique prend de ce point de vue un sens universel : elle a pour axe central le respect du droit d’autrui . « La clĂ© de voĂ»te de la vie en ce monde est le respect du droit d’autrui. »[27] Ne pas enfreindre les droits d’autrui, au sens large, c’est l’idĂ©e autour de laquelle doivent s’ordonner la pensĂ©e, les actes, les intentions. C’est pourquoi la pratique spirituelle est indissociable d’un processus d’éducation de la pensĂ©e. En travaillant sur le flux de sa pensĂ©e, l’homme peut orienter sa conduite, inflĂ©chir ses traits de caractĂšre, dĂ©velopper toutes ses qualitĂ©s humaines (attention Ă  autrui, tolĂ©rance, altruisme
)[15]. Ce processus d’éducation de la pensĂ©e se construit d’une part par l’apprentissage des principes divins authentiques, et d’autre part par une connaissance et une expertise pratique acquises au cours de la lutte contre les tendances nuisibles et anti-Ă©thiques du soi (le « soi impĂ©rieux »). Il s’agit tout d’abord de prendre conscience de ses pulsions et de ses dĂ©sirs, de se rendre attentif, par une observation quotidienne, aux mĂ©canismes par lesquels nous allons Ă  l’encontre de l’éthique. Ensuite, il importe, par une pratique de l’éthique au quotidien, de contrecarrer les effets de ce « soi impĂ©rieux » : parvenir Ă  respecter le droit d’autrui dans son comportement extĂ©rieur et dans sa parole, Ă  s’acquitter de ses devoirs envers son entourage et la sociĂ©tĂ©, accomplir au mieux des actions dĂ©sintĂ©ressĂ©es au bĂ©nĂ©fice de ses semblables, etc. Ostad Elahi dit que tout individu a deux devoirs fondamentaux : « s'Ă©duquer soi-mĂȘme et en faire bĂ©nĂ©ficier ses semblables »[28].

Le systĂšme des vies successives ascendantes

« Le principe des vies successives est la clĂ© qui ouvre l’accĂšs au perfectionnement du soi. »[29] Comme Ostad Elahi l’explique, « la fin ultime de chaque crĂ©ature est de parcourir, entre le moment de son apparition Ă  l’ĂȘtre et son retour Ă  l’origine, les Ă©tapes nĂ©cessaires Ă  son perfectionnement [
] »[30]. Le travail de perfectionnement de l’ñme est Ă  ce point considĂ©rable qu’une seule vie terrestre n’y suffit gĂ©nĂ©ralement pas. Le parcours ascendant qui doit mener Ă  la perfection est donc constituĂ© d’étapes, c’est-Ă -dire d’autant de vies successives au cours desquelles l’ñme peut bĂ©nĂ©ficier de conditions optimales en rapport avec son niveau de maturitĂ© et ce qu’il lui faut encore apprendre et assimiler. À chaque fois qu’elle retourne sur terre, l’ñme d’origine cĂ©leste est associĂ©e Ă  un nouveau corps et Ă  une nouvelle Ăąme terrestre, elle-mĂȘme plongĂ©e dans un certain milieu – d’oĂč l’expression de corps-milieu[31]. L’ñme perd momentanĂ©ment la mĂ©moire de ce qu’elle a vĂ©cu dans ses vies prĂ©cĂ©dentes, mais elle reste imprĂ©gnĂ©e des effets cumulĂ©s de ces vies passĂ©es, et notamment de ce qu’elle en a assimilĂ© d’un point de vue spirituel. À l’issue de chaque passage terrestre, l’ñme sĂ©journe pour un temps plus ou moins long dans un monde intermĂ©diaire (l’« intermonde »)[32], au cours duquel elle est « Ă©valuĂ©e » et rĂ©orientĂ©e le cas Ă©chĂ©ant vers une nouvelle vie terrestre. Le dĂ©lai de perfectionnement est limitĂ© et Ă©gal pour toutes les Ăąmes en vertu du principe de justice et d’équitĂ© divine.

Selon Ostad Elahi, le principe des vies successives ascendantes – c’est-Ă -dire orientĂ©es dans le sens du perfectionnement, incompatibles avec toute rĂ©gression Ă  un stade infĂ©rieur, notamment infra-humain –, fournit une rĂ©ponse au problĂšme de la justice divine. En effet, si le parcours du perfectionnement se limitait Ă  une seule vie terrestre, les diffĂ©rences de condition et de situation d’un individu Ă  l’autre seraient telles qu’il y aurait contradiction avec l’idĂ©e de justice et d’équitĂ©, qui veut que toutes les crĂ©atures bĂ©nĂ©ficient des mĂȘmes chances pour arriver Ă  la perfection. Le principe des vies successives ascendantes est donc un maillon indispensable du processus de perfectionnement. Il permet de concevoir que le corps-milieu dont est dotĂ© un individu Ă  sa naissance, tout comme les Ă©vĂ©nements heureux ou malheureux qui lui arrivent au cours de sa vie, sont essentiellement la consĂ©quence de ses actions passĂ©es. Au cours de ces Ă©tapes terrestres et dans le dĂ©lai imparti, chacun est donc confrontĂ© diffĂ©remment, mais de maniĂšre Ă©quitable, Ă  la possibilitĂ© de dĂ©velopper intĂ©gralement en soi les vertus qui dĂ©finissent l’humanitĂ© vĂ©ritable, c’est-Ă -dire de rĂ©aliser les conditions qui le rendront capable de ressentir et d’apprĂ©cier la plĂ©nitude et le bonheur sans mĂ©lange qui accompagnent l’état de perfection[33].

La relation au divin

Le dernier volet qu’il faut examiner est celui des conditions d’une pratique effective de l’éthique dans l’optique du perfectionnement spirituel. Ostad Elahi se fonde sur une analyse opĂ©ratoire de la notion de foi dĂ©veloppĂ©e dans la tradition des grandes religions. En dĂ©veloppant sa relation Ă  la source transcendante qu’est le Divin, l’homme se rend capable de mener Ă  bien la quĂȘte Ă©thique indispensable au travail de perfectionnement[34]. À propos de l’enseignement d’Ostad Elahi, il est important de souligner l’interdĂ©pendance qui existe entre, d’une part, la conscience et l’agir Ă©thique, et d’autre part l’expĂ©rience spirituelle en tant qu’elle implique la relation Ă  une source transcendante[35] : « Notre liaison avec la source des rĂ©alitĂ©s spirituelles est ce qui transforme la pure conscience animale en une conscience pleinement humaine ; le rĂ©sultat de cette liaison est que, quoi qu’une personne entreprenne, elle a tout de suite l’intuition que ce qu’elle fait est bon ou mauvais »[36].

En effet, c’est Ă  travers cette relation avec le divin que l’homme peut tirer l’énergie indispensable Ă  la lutte contre les instincts nuisibles du soi impĂ©rieux ainsi qu’au travail de rĂ©flexion et de comprĂ©hension qui accompagne toute pratique Ă©thique. Sans cette Ă©nergie transcendante, proprement « mĂ©tacausale », le travail de perfectionnement ne peut aboutir, car l’énergie psychique dont dispose l’ĂȘtre humain en vertu de sa constitution n’est pas apte par elle-mĂȘme Ă  transformer des caractĂšres humains en vertus authentiques. ConcrĂštement, la relation au divin implique de cultiver en soi le sentiment d’une entitĂ© infiniment bienveillante, omnisciente et omnipotente, autrement dit d’essayer de sentir en soi Sa prĂ©sence, et de rechercher Son contentement en toute chose. Ostad Elahi voit dans cette dĂ©marche une forme de « mĂ©ditation naturelle »[37]. L’« attention Ă  la Source » constitue ainsi un des facteurs fondamentaux qui permettent d’inscrire la pratique Ă©thique dans la durĂ©e : en dĂ©veloppant une relation intĂ©rieure quotidienne Ă  cette rĂ©fĂ©rence transcendante, l’ĂȘtre humain suscite et entretient en lui un dĂ©sir du Bien ; il se rend apte Ă  recevoir l’énergie mĂ©tacausale qui lui permettra de dĂ©velopper ses vertus en parvenant Ă  maĂźtriser les Ă©motions et les pulsions qui le portent Ă  nuire aux autres autant qu’à lui-mĂȘme.

Les Ă©crits

Ostad Elahi commença petit Ă  petit Ă  rĂ©vĂ©ler son mode de pensĂ©e aprĂšs sa retraite en 1957. C'est durant cette pĂ©riode de sa vie qu'il Ă©crit et publia deux travaux traitant de la science religieuse et la spiritualitĂ© authentique, ainsi qu'un commentaire sur les Écrits de son pĂšre. L'aspect pratique de sa pensĂ©e, quant Ă  lui, a Ă©tĂ© surtout transmis par enseignement oral, et par des conseils donnĂ©s Ă  ses proches qui venaient les lui demander.

Deux volumes de ses citations ont Ă©tĂ© publiĂ©s, issus de notes prises par ces personnes[38]. Il a Ă©galement Ă©crit plusieurs manuscrits qui n'ont pas Ă©tĂ© publiĂ©s, y compris "Kashf Al-Haqa'iq" (DĂ©voilement des VĂ©ritĂ©s), traitant de la genĂšse de l’univers ainsi que de la place et de la destinĂ©e de l’homme au sein de cet univers[39].

En 1963, Ostad Elahi publia son premier livre, Borhan al-Haqq (DĂ©monstration de la VĂ©ritĂ©), une Ɠuvre thĂ©ologique qui prĂ©sente pour la premiĂšre fois un examen historique et doctrinal documentĂ© et exhaustif de la confession religieuse des Ahl-e Haqq : son dĂ©veloppement au cours des siĂšcles, ses principes fondamentaux et le dĂ©tail de ses rites, considĂ©rĂ©s jusqu’alors comme secrets. Le livre inclut Ă©galement les termes Ă©sotĂ©riques partagĂ©s par le Coran, l'Islam, et les Ahl-e Haqq[40].

En 1966, il publia son second livre, Haqq-ol HaqqĂąieq (Commentaire sur le livre Les Rois de la VĂ©ritĂ©), oĂč il propose un Ă©clairage sur l’Ɠuvre poĂ©tique de son pĂšre. Il y expose et y rĂ©sout quelques difficultĂ©s propres au rĂ©cit mystique : les problĂšmes liĂ©s Ă  la dĂ©termination des lieux et des dates, la question de l’historicitĂ© des Ă©vĂ©nements relatĂ©s, les difficultĂ©s conceptuelles qui accompagnent la notion de manifestation divine et, de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les divers paradoxes que certains rĂ©cits semblent susciter. L’ensemble de cette analyse tend Ă  montrer que Le livre des Rois de VĂ©ritĂ© n’est pas un recueil de lĂ©gendes, mais qu’il rend compte de rĂ©alitĂ©s spirituelles fondĂ©es.

Sa troisiĂšme et derniĂšre Ɠuvre, publiĂ©e en 1969 et intitulĂ©e Marifat ol-Ruh (Connaissance de l'Âme), traite des questions relatives Ă  l’ñme, telles que la preuve de son existence, celle de son immortalitĂ©, ou encore les diffĂ©rentes Ă©tapes qu’elle doit parcourir au cours de ses vies successives avant d’arriver Ă  sa destination finale (perfection). Au cours de la discussion, sont Ă©galement abordĂ©es de front les questions suivantes : l’existence de Dieu, la crĂ©ation, la rĂ©surrection corporelle et spirituelle, les sĂ©jours supra-terrestres de l’ñme, les conceptions transmigrationnistes. Ostad Elahi fait une recension exhaustive des diffĂ©rentes positions et des arguments concernant ces questions eschatologiques, en rĂ©futant au passage un certain nombre d’entre elles, dont la mĂ©tempsycose[41].

Musique

Ostad Elahi commença Ă  jouer du tanbur Ă  l'Ăąge de six ans, et fut un maĂźtre reconnu Ă  l'Ăąge de neuf ans[42]. Il fit revivre cet art ancien, composant plus de 100 piĂšces originales qu'il utilisa comme bases pour ses improvisations. Ses ornementations et sa technique complexe, qui pour la premiĂšre fois utilisait les cinq doigts de chaque main, ainsi que les modifications apportĂ©es Ă  l'instrument mĂȘme - pour Ă©tendre la palette expressive de l’instrument, il en a doublĂ© la corde aigĂŒe, et cet usage s’est Ă©galement imposĂ© aprĂšs lui.- lui ont valu la rĂ©putation d'innovateur dans cet art ainsi que le titre de maĂźtre du tanbur[43].

ParallĂšlement Ă  sa pratique musicale, Ostad Elahi a dĂ©veloppĂ© une rĂ©flexion sur le rĂŽle de la musique dans la relation qu’entretient l’ñme au Divin : sur le chemin qui doit la ramener Ă  son Origine, l’ñme trouve dans la musique une nourriture qui renforce son ardeur, en mĂȘme temps qu’un moyen de communiquer avec le CrĂ©ateur. Ostad Elahi lui-mĂȘme ne jouait jamais en public : il pratiquait la musique dans un but de recueillement, soit seul, soit dans le cadre de rĂ©unions restreintes, familiales ou amicales. Les enregistrements qui nous restent de lui ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s vers la fin de sa vie dans des conditions trĂšs prĂ©caires, et quasiment Ă  son insu. Ils totalisent environ 40 heures, et ont Ă©tĂ© en partie Ă©ditĂ©s aprĂšs sa disparition. Toutefois, son art a marquĂ© profondĂ©ment ceux qui ont eu l’occasion de l’entendre jouer, parmi lesquels quelques musiciens et artistes de renom[44]. La musique d’Ostad Elahi plonge ses racines dans une tradition musicale demeurĂ©e secrĂšte pendant plusieurs siĂšcles. Il s’agit d’une musique originale et singuliĂšre, qui se dĂ©marque des catĂ©gories auxquelles nous sommes accoutumĂ©s. Jusqu’à une date rĂ©cente, cette musique Ă©tait jouĂ©e uniquement dans un contexte de priĂšre et de contemplation.

Depuis la célébration de son centenaire, en 1996, 10 CD ont été mis à disposition du public, ainsi que Music For the Mind, un CD de relaxation contenant des extraits de sa musique mélangés à des sons de faune et de flore[45]. Ces enregistrements amateurs ont été réalisés dans les années 1960 et 1970, et ont été réédités pour le grand public[46].

L'une des caractéristiques de la musique d'Ostad Elahi était son improvisation, au sein de laquelle il pouvait assembler différentes piÚces aux différents rythmes et tempos tout en conservant un ensemble cohérent[47]. Le morceau Improvisations de Baba Jalili en Quarte suivi par la Suite de Zang-e Shotori en Seconde, inclus dans le CD 1 de l'album Destinations (Le Chant du Monde, 2008) amplifie cet aspect. Ici, Ostad Elahi saute d'une mélodie à l'autre et mélange le rythme d'une mélodie, dans une autre[48].

La musique d'Ostad Elahi était aussi bien connue grùce à l'utilisation complexe d'ornementations, ainsi que la densité de ses notes, allant parfois jusqu'à 12 notes jouées à la seconde[49]. Ceci est aisément remarqué dans le morceau Suite Sahari du CD La Musique Céleste d'Ostad Elahi (Le Chant du Monde, 2004), une mélodie jouée à l'aube afin d'éveiller les derviches pour la priÚre[50].

HĂ©ritage


Lors de la derniĂšre partie de sa vie, Ostad Elahi Ă©tait entourĂ© de personnes de diffĂ©rentes affiliations et diffĂ©rents intĂ©rĂȘts : l'athĂ©e venant pour dĂ©battre, le musicien cherchant un conseil technique, l'Ă©tudiant souhaitant Ă©tendre son champ de recherche, ou encore le simple villageois cherchant une guidance spirituelle. Il les accueillait tous et prenait le temps de satisfaire chacune de leurs requĂȘtes[51].

Ostad Elahi décéda le , à l'ùge de 79 ans. Un mémorial en son honneur, accueillant chaque année des milliers de visiteurs a été construit à Hashtgerd, dans la périphérie de Téhéran[52].

AprÚs sa mort, ses enseignements et sa philosophie ne furent pas abandonnées ; son fils le Professeur Bahram Elahi[53] (né en 1931), chirurgien infantile et Doyen d'une Faculté de Médecine à la retraite, a écrit plusieurs livres analysant la pensée de son pÚre[54].

S’inspirant de l’esprit qui anime la pensĂ©e d’Ostad Elahi sur les valeurs humaines universelles, une fondation voit le jour en : la Fondation Ostad Elahi – Ă©thique et solidaritĂ© humaine. L’objet de cette fondation reconnue d’utilitĂ© publique est d’encourager une rĂ©flexion sur les valeurs morales essentielles Ă  la vie en sociĂ©tĂ© et de promouvoir l’action Ă©thique au quotidien.

Le titre « Ostad Elahi »

À sa naissance, Nur Ali portait le nom « Fatollah » et Ă©tait surnommĂ© « Kuchek Ali », qui signifie « petit Ali »[55]. À ses onze ans, il vĂ©cut une transformation spirituelle lors d'une de ses pĂ©riodes ascĂ©tiques avec son pĂšre qui le changea profondĂ©ment. Cet Ă©vĂ©nement mena son pĂšre Ă  modifier son nom en « Sayyed Nur Ali »[56]. C'est en 1941, alors qu'il travaillait au Tribunal de Grande Instance de Kermanshah, que Nur Ali changea lĂ©galement son nom de famille en « Elahi » [57].

AprĂšs sa mort en 1974, sa sƓur Malak JĂąn Nemati[58] continua son enseignement[59] pendant plus de vingt ans, annĂ©es durant lesquelles en accord avec les traditions de l'Ă©poque, elle marqua le respect qu'elle Ă©prouvait pour son frĂšre en l'appelant « Hazrat-e Ostad », expression difficilement traduisible et dont la traduction littĂ©rale donnerait quelque chose comme « Son Excellence le MaĂźtre » mais qui, en persan, ne prĂ©sente pas la mĂȘme charge grandiloquente. Aussi, lorsqu'en 1995, le ComitĂ© d'organisation pour la cĂ©lĂ©bration du centenaire d'Ostad Elahi[60] Ă  Paris, Londres, New-York, Los Angeles et TĂ©hĂ©ran dut traduire cette appellation en des termes intelligibles pour les langues et la culture occidentales tout en restant en accord avec la rĂ©putation de modestie de d'humilitĂ© de Nur Ali Elahi, il aboutit Ă  l'expression « Ostad Elahi ». Cette solution, tout en restant simple dans sa prononciation, maintient le titre de « Ostad » en rĂ©fĂ©rence Ă  la maĂźtrise de Nur Ali Elahi dans les domaines de la Sagesse et de la musique sacrĂ©e [61]. Depuis, la plupart des livres et articles faisant rĂ©fĂ©rence Ă  Nur Ali Elahi utilisent l'appellation « Ostad Elahi »[62] et c'est Ă  ce jour, le nom sous lequel il est le plus connu[63].

Célébration de son centenaire

Ostad Elahi consacra la plus grande partie de sa vie Ă  la connaissance de soi et au mysticisme. En 1995, afin de cĂ©lĂ©brer son centenaire, des symposiums furent organisĂ©s dans les universitĂ©s de Paris, Londres, Los Angeles, New York, oĂč des personnalitĂ©s scientifiques, juridiques, littĂ©raires et musicales se rassemblĂšrent autour du thĂšme "La SpiritualitĂ©: PluralitĂ© et UnitĂ©." De nombreuses prĂ©sentations sur diffĂ©rents sujets, y compris l'unitĂ© des religions, l'Ă©thique, la science, la spiritualitĂ©, et la rĂ©vĂ©lation du mysticisme contemporain se sont succĂ©dĂ© lors de cet Ă©vĂ©nement[64].

Avec le parrainage de l'UNESCO et le MinistĂšre Français de la Culture, en collaboration avec l'AcadĂ©mie de Paris, une exposition de 2 mois a Ă©tĂ© organisĂ©e sur "La Vie et l'ƒuvre d'Ostad Elahi" Ă  la Chapelle de la Sorbonne Ă  Paris, du au [65]. L'exposition Ă©tait divisĂ©e en 3 parties distinctes qui retraçaient la chronologie de sa vie : L'Aube (1895-1920), Le Lever (1920-1957), et le CrĂ©puscule (1957-1974). Chacune de ces pĂ©riodes fut illustrĂ©e par une sĂ©rie de textes, de photographies, d'anecdotes autobiographiques ainsi que d'objets personnels permettant Ă  n'importe qui d'apprendre Ă  connaĂźtre un peu plus Ostad Elahi ainsi que les diffĂ©rentes pĂ©riodes de sa vie.

L'exposition comportait Ă©galement une chambre spĂ©ciale consacrĂ©e Ă  sa musique, oĂč l'on pouvait entendre les mĂ©lodies composĂ©es et jouĂ©es par Ostad Elahi. Cette musique, jadis rĂ©servĂ©e Ă  un milieu de dĂ©votion, a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e au public pour la premiĂšre fois lors de cette occasion. Une collection d'instruments traditionnels appartenant Ă  Ostad Elahi et son pĂšre, comprenant tanbĂ»rs, setars, et dafs, Ă©taient aussi exposĂ©s dans cette chambre[66].

Notes et références

  1. Deville (2001) p. 22 ; Morris (2007) p. 118
  2. Elahi (1991, réédition 1995), p. 177
  3. Deville (2001) p. 21-22 ; During (2001) chap. 1.
  4. Morris (2007) p. 2; Voir aussi La vie d'Ostad Elahi: Chronologie pour une vue d'ensemble des événements majeurs de la vie d'Ostad Elahi.
  5. Morris (2007) p. 2; During (2003) pp. 23-26
  6. Morris (2007) p. 3; Elahi, Asar-ol Haqq.
  7. During (2003) p. 37; Morris (2007) p. 5.
  8. During (2003) p. 39; Voir aussi La Vie d'Ostad Elahi : Le Magistrat.
  9. Pour une liste complÚte de ses différentes fonctions, voir La vie d'Ostad Elahi : Chronologie
  10. Elahi, Asar-ol Haqq; Morris (2004).
  11. Chouraqui (1996), p. 28
  12. Elahi (1997b)
  13. Deville (2001), p.24
  14. Elahi (1996), p. 20.
  15. Comte (2008).
  16. Elahi (2002), p. 30
  17. Elahi (2000), p. 184.
  18. Elahi (2002), p. 45.
  19. Elahi (2002), p. 42
  20. Elahi (1995), p. 11.
  21. Elahi (2002), p. 213.
  22. During (2000).
  23. Elahi (2000), p. 17.
  24. Morris (2002), p. 87.
  25. Marin (2006), p. 525.
  26. Elahi (2000), p. 12.
  27. Elahi (2002), p. 124.
  28. Hebding (1995).
  29. Elahi (2002), p. 59
  30. Elahi (2001), chap. 7
  31. Elahi (2002), p. 61
  32. Elahi (2001), pp. 109-110.
  33. Elahi (1997a).
  34. Elahi (2002), p. 252.
  35. Morris (2002), p. 86-96.
  36. Elahi (1978), pp. 678-679.
  37. Elahi (2002), p. 186-187.
  38. Morris (2007) p. 9
  39. Morris (2007) p. 10; Ostad Elahi : Manuscrits Inédits.
  40. Morris (2007) p. 10; Ostad Elahi: Les Ecrits : Démonstration de la Vérité.
  41. Morris (2007) pp. 10-11; Unicity p. XVI.
  42. During (2003) pp. 28-29; Morris (2007) p. 4.
  43. During (2003) p. 54-61.
  44. Ostad Elahi : La Musique
  45. Voir Discographie
  46. During (2003) p. 153-154.
  47. During (2003) pp. 71-72.
  48. Voir les explications dans l'album Destinations
  49. During (2003) pp. 73-75.
  50. Voir les explications dans l'album La Musique CĂ©leste d'Ostad Elahi.
  51. During (2003) pp. 42-43; B. Elahi (1995).
  52. During (2003) p. 46; B. Elahi (1995)
  53. « Bahram Elahi - Fondation Ostad Elahi », sur Fondation Ostad Elahi (consulté le ).
  54. Ces livres sont, entre autres : La Voie de la perfection, Paris, Albin Michel, 2002, (ISBN 9782226132604) ; MĂ©decine de l'Ăąme, Paris, Dervy, 2000, (ISBN 978-2844540232) ; et La spiritualitĂ© est une science : Fondements de la spiritualitĂ© naturelle, Paris, Dervy, 1997, (ISBN 978-2850769276).
  55. Elahi, Asar ol-Haqq (vol 1.), 1854.
  56. Elahi, Asar ol-Haqq (vol. 1) p. 1856.
  57. Ce changement a été approuvé le 21 octobre 1941, et annoncé le 9 décembre 1941 dans l'édition du journal "Etelaat".
  58. Connue Ă©galement sous le nom de Malak JĂąn, Sheikh JĂąni ou encore JĂąni JĂąn. Voir aussi malakjan.com
  59. Pour une biographie ainsi que des extraits de ses travaux, voir "Malek JĂąn Ne'mati" by Leili Anvar (Diane de Selliers, 2007) (ISBN 978-2903656416).
  60. Voir "Symposium on Spirituality Celebrates the Centennial of Ostad Elahi" et "Unicité" une collection de photographies d'Ostad Elahi 1895-1974.
  61. Fondamentaux du perfectionnement spirituel : Le guide pratique. Bahram Elahi. (Dervy Ă©ditions, 2019) (ISBN 979-1024205441)
  62. Voir 100 Maximes de Guidance, "Unicité" Une collection de Photographies d'Ostad Elahi 1895-1974.
  63. Morris (2007) p. 2.
  64. Le Spirituel: pluralité et unité, actes du symposium.
  65. "Symposium on Spirituality Celebrates the Centennial of Ostad Elahi." Dans UNESCO News, Vol. 2, No. 6, (10 novembre, 1995).
  66. Sarraut.

Bibliographie

Anglais

  • Knowing the Spirit. Traduction et introduction de James Winston Morris. (Albany : SUNY Press, 2007) (ISBN 978-0791468586)
  • Words of Faith: Prayers of Ostad Elahi (Paris : Robert Laffont, 1995) (ISBN 978-2911331022)
  • 100 Maxims of Guidance. Introduction de Bahram Elahi. (Paris : Robert Laffont, 1995) (ISBN 9782911331008)

Français

  • Paroles de VĂ©ritĂ© (coll. SpiritualitĂ©s vivantes, Albin Michel, 2014) (ISBN 2226253912)
  • Connaissance de l'Ăąme. Traduction et introduction de Clara Deville. (L'Harmattan, 2001) (ISBN 2747504522)
  • 100 Maximes de Guidance. (Robert Laffont, 1995) (ISBN 978-2221082065)
  • Confidences PriĂšres d'Ostad Elahi (Robert Laffont, 1995) (ISBN 978-2221082058)

Italien

  • Pensieri di Luce. (Mondadori, 2000) (ISBN 978-8804448105)

Persan

  • BorhĂąn-ol Haqq [DĂ©monstration de la VĂ©ritĂ©] 1re Ă©dition, (Tahuri, 1963).
  • HĂąshieh bar Haqq-ol HaqĂąyeq [Commentaire sur Shahnameh Haqiqat (Le livre des Rois de la VĂ©ritĂ©)] (Husseini, 1967).
  • Ma'refat-ol Ruh [Connaissance de l'Ăąme] 1re Ă©dition, (Tahuri, 1968).
  • ÂsĂąr-ol Haqq [Paroles de VĂ©ritĂ©] paroles recueillies par B. Elahi, Volume I (Jeyhoun, 1978).
  • ÂsĂąr-ol Haqq [Paroles de VĂ©ritĂ©] paroles recueillies par B. Elahi, Volume II (Jeyhoun, 1991).

Anglais

  • Shifting Perspectives: Changing Your Outlook for Positive Results. By Olivier Brizevac and Emmanuel Comte, translated by Benjamin Ivry. (New York: Paraview, 2007) (ISBN 978-0976498650)
  • Ostad Elahi on Spirituality in Everyday Life. By James W. Morris. (Public Lecture presented at University of California at Santa Barbara, Department of Religion, May 2, 2007)
  • Overcoming Jealousy. By Beatrice Guernier and Agnes Rousseau, translated by Benjamin Ivry. (New York, Paraview, 2006) (ISBN 978-0976498643)
  • The Path of Perfection. By Bahram Elahi. (New York: Paraview, 2005) (ISBN 978-0976498605)
  • Orientations: Islamic Thought in a World Civilization. By James Winston Morris. (Archetype, 2004) (ISBN 978-1901383102)
  • The Spirit of Sounds: The Unique Art of Ostad Elahi. By Jean During. (New York: Cornwall Books, 2003) (ISBN 978-0845348840)
  • Medicine of the Soul: Foundations of Natural Spirituality. By Bahram Elahi. (New York: Cornwall Books, 2001) (ISBN 978-0845348758)
  • Spirituality is a Science: Foundations of Natural Spirituality. By Bahram Elahi. (New York: Cornwall Books, 1999) (ISBN 978-0845348680)
  • Foundations of Natural Spirituality: A Scientific Approach to the Nature of the Spiritual Self. By Bahram Elahi (Dorset: Element Books, 1998) (ISBN 978-1862042384)
  • "Symposium on Spirituality Celebrates the Centennial of Ostad Elahi." In UNESCO News, Vol. 2, No. 6, (November 10, 1995)
  • The Life and Work of Ostad Elahi. Directed by Marion Sarraut. (A video published on the occasion of his centenary in 1995)
  • "Unicity" A Collection of Photographs of Ostad Elahi 1895-1974. [Centennial Commemoration Volume] (Paris: Robert Laffont, 1995) (ISBN 978-2911331015)
  • The Way of Light. By Bahram Elahi. (Dorset: Element Books, 1993) (ISBN 978-1852303815).

Français

  • Fondamentaux du perfectionnement spirituel ; le guide pratique. Bahram Elahi. (Paris: Dervy, 2019) (ISBN 979-10-242-0412-3)
  • La Voie de la Perfection. Bahram Elahi. rĂ©Ă©dition enrichie (Paris: Albin Michel, 2018) (ISBN 978-2226400505)
  • Marin, Soudabeh (2012), Ostad Elahi et la tradition. Droit, philosophie et mystique en Iran (Volume 1, consacrĂ© Ă  la gĂ©nĂ©alogie, Ă  la biographie et Ă  la philosophie du droit d’Ostad Elahi), 2e Ă©dition, Bruxelles, Safran (Ă©ditions), , 430 p. (ISBN 978-2-87457-061-2)
  • Marin, Soudabeh (2012), Ostad Elahi et la modernitĂ©. Droit, philosophie et magistrature en Iran (Volume 2, consacrĂ© Ă  la carriĂšre professionnelle d’Ostad Elahi au sein du MinistĂšre de la Justice en Iran), 2e Ă©dition, Bruxelles, Safran (Ă©ditions), (ISBN 978-2-87457-062-9)
  • VĂ©ritĂ© et jugement: Ostad Elahi, juge et philosophe iranien (1895-1974). S. Marin. ThĂšse de l'UniversitĂ© de Paris-X, Nanterre (2006)
  • Marin, Soudabeh (2006), « Les mĂ©canismes et les effets de la mĂ©disance selon Ostad Elahi » in La mĂ©disance, Reims, Presses Universitaires de Reims, pp. 519-532, (ISBN 2-915271-12-7).
  • Ostad Elahi et les droits de l'homme: Ethique et modernitĂ©, in Le Code civil et les droits de l'homme, textes rĂ©unis et publiĂ©s par Jean-Luc Chabot, Philippe Didier, JĂ©rĂŽme Ferrand, (Paris: L'Harmattan, 2005) pp. 418–434. (ISBN 2747588939)
  • Une philosophie du droit en Islam? Un exemple iranien, JournĂ©es de la recherche en thĂ©orie et philosophie juridiques et politiques, p.23
  • La Voie de la Perfection. Bahram Elahi. (Paris: Albin Michel, 2002) (ISBN 978-2226132604)
  • L'Ă©veil de l'intelligence spirituelle et les dimensions du processus Ă©thique selon Ostad Elahi in Dieu a-t-il sa place dans l'Ă©thique ?, James Morris, James (Paris: L'Harmattan, 2002) pp. 86-96. (ISBN 2747521680)
  • L'Ăąme des sons. Jean During. (Gordes: Editions du ReliĂ©, 2001) (ISBN 978-2909698717)
  • Le rĂŽle de la traduction et de l'interprĂ©tation du droit en Iran dans la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle: l'exemple d'Ostad Elahi (1895-1974), S. Marin and F. Ameli. Droit et Cultures, Revue trimestrielle d'anthropologie et d'histoire, publiĂ©e avec le concours du CNRS, 44/2001, pp. 183–201.
  • MĂ©decine de l'Ăąme. Bahram Elahi. (Paris: Editions Dervy, 2000) (ISBN 978-2844540232)
  • Elahi, Bahram (1997a) La spiritualitĂ© est une science, Paris, Editions Dervy, (ISBN 978-2850769276)
  • Elahi, Bahram (1997b), « Interview de B. Elahi » in L'ĂȘtre et l'esprit, .
  • Fondements de la SpiritualitĂ© Naturelle. Bahram Elahi. (Paris: Editions Dervy, 1996) (ISBN 978-2850768606)
  • Le Spirituel: PluralitĂ© et UnitĂ© [The Acta of the Symposium, "Spirituality: Plurality and Unity"] (Presses de l'UniversitĂ© de Paris-Sorbonne, 1996)
  • La PensĂ©e d'Ostad Elahi. In Le Spirituel: pluralitĂ© et unitĂ©, actes du symposium (Cahiers d'Anthropologie Religieuse, ed. M. Meslin, volume 5), 137-147 (Presses de l'UniversitĂ©, 1996)
  • De l'unitĂ© des religions et Conclusion. AndrĂ© Chouraqui. Cahiers d'Anthropologie Religieuse, n° 5, under the direction of Professor Michel Meslin, University of Paris-Sorbonne Press, 1996, pp. 25–33, 187-88
  • Éthique et droit. F. Terre, Symposium in French Supreme Court (Sept. 1995), in Cahiers d'Anthropologie Religieuse, n° 5, under the direction of Professor Michel Meslin, University of Paris-Sorbonne Press, 1996, pp. 179–186.
  • Musique Et Mystique Dans Les Traditions de L'Iran. By Jean During. (Paris: Institut français de recherche en Iran, 1989) (ISBN 978-9068311914)
  • Le Chemin de la LumiĂšre, Bahram Elahi. (Parsi: Albin Michel, 1985) (ISBN 978-2226024671)
  • Comte, Emmanuel (2008), La pensĂ©e d'Ostad Elahi en 7 points, France, http://www.e-ostadelahi.fr/eoe-fr/la-pensee-dostad-elahi-en-7-points.
  • During, Elie (2000), « Descartes et Ostad Elahi : spiritualitĂ© et mĂ©decine de l'Ăąme » in L'Esprit cartĂ©sien, (XXVIe CongrĂšs de l'Association des SociĂ©tĂ©s de Philosophie de Langue Française), tome 2, Paris, Vrin, pp. 538-542.
  • Hebding, RĂ©my (1995), « Rencontre avec Bahram Elahi : pour une spiritualitĂ© pratique » in RĂ©forme numĂ©ro 2649.

Allemand

  • Medizin der Seele. Bahram Elahi. (Wien: Ibera Verlag, 2007) (ISBN 978-3850521574)
  • SpiritualitĂ€t ist eine Wissenschaft. Bahram Elahi. (Wien: Ibera Verlag, 2001) (ISBN 978-3850521123)
  • Grundlagen NatĂŒrlicher SpiritualitĂ€t. Bahram Elahi. (Wien: Ibera Verlag, 1999) (ISBN 978-3900436858)
  • Weg und Vollendung. Bahram Elahi. (MĂŒnchen : Heyne, 1995) (ISBN 978-3453087446).

Italien

  • La Via della Perfezione. Bahram Elahi. (Astrolabio Ubaldini, 2004) (ISBN 978-8834006993)
  • L'anima dei suoni. Jean During, traduzione italiana a cura di Tullio Visioli. (Éditions Chemins de tr@verse, 2011) (ISBN 978-2-313-00297-1).

Polonais

  • Droga do doskonaƂoƛci. Bahram Elahi. (Warszawa: Nowe Wydawnictwo Polskie, 1991) (ISBN 978-8385135074).

Grec

  • Ή ᜁΎ᜞ς Ï„áż†Ï‚ τΔλΔÎčότητας. Bahram Elahi. (ΕÎșÎŹÏ„Î·, 1994).

Discographie

  • La musique cĂ©leste d'Ostad Elahi (1996), CMT 774 1026 Le Chant du Monde (Sorti initialement en 1995 sous La musique cĂ©leste d'Ostad Elahi, Vol. I)
  • Dialogue avec l'AimĂ© (1997), CMT 774 1100 Le Chant du Monde (Sorti initialement en 1995 sous La Musique CĂ©leste d'Ostad Elahi, Vol. II)
  • Les chemins de l'Amour divin (1997), CMT 774 1083 Le Chant du Monde
  • Harmonies cĂ©lestes (1999), CMT 774 1122 Le Chant du Monde
  • Une Ă©popĂ©e spirituelle (1998), CMT 774 1432 Le Chant du Monde
  • Oraison mystique (2000), CMT 774 1137 Le Chant du Monde
  • Cascade (2002), CMT 774 1150 Le Chant du Monde
  • Danses cĂ©lestes (2005), CMT 774 1327 Le Chant du Monde
  • Destinations (2008), CMT 774 1626 Le Chant du Monde (comprenant deux CD)
  • PrĂ©sence(2014), Le Chant du Monde
  • Awakening (2014), Le Chant du Monde
  • The Sacred Lute: The Art of Ostad Elahi (2014), Le Chant du Monde (comprenant deux CD)
  • RĂ©silience (2019), Le Chant du Monde – Harmonia Mundi / The Metropolitan Museum of Art
  • Mon Commencement et Ma Fin (2019), Le Chant du Monde – Harmonia Mundi / The Metropolitan Museum of Art

Liens externes


Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.