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Note de bas de page

La note de bas de page ou note en bas de page, aussi appelée note infrapaginale, est une forme littéraire, consistant en une ou plusieurs lignes ne figurant pas dans le corps du texte (en). Elle se place au bas de la page d'un livre (autrefois dans les marges aussi, parfois en fin de chapitre ou en fin de volume). Sa fonction consiste soit à citer une référence, une source, soit à disposer des arguments ailleurs que dans le texte, soit à ajouter un commentaire, des éléments d'appareil ou d'apparat critique.

Du point de vue typographique, la note en bas de page est composée dans un corps (dimension) inférieur à celui du texte et elle est signalée par un appel de note (renvoi), sous forme d'astérisque, de chiffre, de lettre ou tout autre signe. Les notes peuvent être séparées du corps du texte par un filet.

Historique

« Les marges des manuscrits et des premiers livres imprimĂ©s de thĂ©ologie, de droit, de littĂ©rature ou de mĂ©decine fourmillent de gloses qui, comme la note en bas de page de l'historien, mettent le lecteur en mesure d'effectuer un retour en amont, depuis l'argumentaire achevĂ© jusqu'aux textes qui le fondent et sur la base desquels il se dĂ©veloppe. Pierre Lombard, dont les commentaires sur les Psaumes [Magna glossatura in Psalmos (en), vers 1160] et les Ă©pĂ®tres de Paul « reprĂ©sentent sans doute l'accomplissement de la glose », Ă©numère systĂ©matiquement ses sources dans des gloses marginales[1]. »

Dès les origines de l'imprimé, trois types distincts de commentaires, avec leurs espaces respectifs, existent :

  • la glose, qui entoure le texte ;
  • la « manchette de hache » qui borde le texte en marge et occupe toute la largeur du bas de page ;
  • les notes infrapaginales (qui occupent l'espace infĂ©rieur de la page) et les notes finales (qui occupent l'espace postĂ©rieur au texte)[2].

Le Dictionnaire historique et critique (1696-1702) de Pierre Bayle fourmille de notes en bas de page.

Edward Gibbon fit de la note en bas de page une véritable forme littéraire, dans son Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain (en anglais) (1776-1788, 6 vol.). L'essai History of Northumberland de John Hodgson (en) contiendrait la note de bas de page la plus longue de l'histoire. Elle courre sur la moitié du livre, de la page 155 à 322[3]. Avec ce travail de recherche, l'historien a révolutionné l'historiographie du mur d'Hadrien en attribuant correctement sa construction à ce dernier[4].

L'historien Leopold von Ranke, dans son Histoires des peuples romans et germains (en allemand) (1824) rendit la note en bas de page indispensable dans tout travail historique, Ă©rudit, objectif.

Insertion

Règles en typographie

Exemple : les notes en bas de page seront utilisées pour rajouter des informations ou des commentaires personnels et devront être rédigées en Bodoni MT (ou Times New Roman), corps 10, interligne simple. Elles répondent à une numérotation continue pour la totalité de l'article. Les références infrapaginales seront au contraire situées dans le corps de l'article, en fin de citation, entre parenthèses. Dans ce dernier cas, il faut indiquer l'auteur, la date, le volume (s'il y en a plusieurs) et la page renvoyant à une bibliographie située à la fin du texte.

Par exemple[5] : « Le tableau, quiconque l'écrit, il n'existe que dans le récit que j'en donne. » (Barthes, 1969, p. 140)

Lorsqu'on cite le même auteur ou le même ouvrage plusieurs fois dans un travail, il est possible d'utiliser des abréviations latines au lieu de retranscrire à nouveau l'ensemble des informations bibliographiques déjà présentées.

Abréviation Locution complète Traduction littérale Usage
ibid. ibidem « au même endroit » À utiliser lorsqu'on cite la même œuvre dans deux notes de bas de page qui se suivent.
id. (masc.) idem « le même » À utiliser lorsqu'on cite des ouvrages différents d'un même auteur dans deux notes de bas de page qui se suivent.
ead. (fém.) eadem « la même »
op. cit. opere citato « dans l'œuvre citée » À utiliser lorsqu'on cite une œuvre qui a déjà été citée dans une note de bas de page précédente.
loc. cit. loco citato « dans le passage cité » À utiliser lorsqu'on cite une partie d'une œuvre (article de périodique ou d'encyclopédie, chapitre d'ouvrage collectif, etc.) qui a déjà été citée dans une note de bas de page précédente.

Règles en informatique

Les logiciels de traitement de texte proposent généralement une fonctionnalité de note de bas de page.

Notes et références

  1. Grafton 1998, p. 34.
  2. Roger Laufer, « L'espace visuel du livre ancien », Revue française d'histoire du livre, nouvelle série no 16,‎ juillet-août-septembre 1977, p. 569–581, p. 578.
  3. (en) John Hodgson (en), History of Northumberland, vol. III, partie II, Oxford, E. Walker, , 450 p., p. 157–322 [lire en ligne].
  4. (en) Brian Dobson, Hadrian's Wall, Penguin, (ISBN 0-14-027182-1, 978-0-14-027182-9 et 0-14-013549-9).
  5. « Normes typographiques - Instructions aux auteurs », Interfrancophonies. Revue des littératures de l'Europe unie (version du 3 octobre 2015 sur Internet Archive).

Annexes

Podcast

Bibliographie

Monographies :

  • (en) Anthony Grafton, The Footnote : A Curious History, Cambridge (Massachusetts), Harvard University Press, , 241 p. (ISBN 0-674-90215-7).
    • Anthony Grafton (trad. de l'anglais par Pierre-Antoine Fabre), Les Origines tragiques de l'Ă©rudition : Une histoire de la note en bas de page, Paris, Seuil, coll. « La librairie du XXe siècle », , 224 p. (ISBN 2-02-030404-X).
  • AndrĂ©as Pfersmann, SĂ©ditions infrapaginales : PoĂ©tique historique de l'annotation littĂ©raire (XVIIe – XXIe siècles), Genève, Droz, coll. « Histoire des idĂ©es et critique littĂ©raire » (no 464), , 536 p. (ISBN 978-2-600-01440-3).
  • (en) Peter RieĂź (de) (trad. de l'allemand), Towards a Theory of the Footnote : Season's Greetings to our Authors and Friends 1983/1984 [« Vorstudien zu einer Theorie der FuĂźnote : den Autoren und Freunden unseres Hauses zum Jahreswechsel 1983/84 »], Berlin et New York, Walter de Gruyter, , 23 p.
  • (en) Chuck Zerby, The Devil's Details : A History of Footnotes, Montpelier (Vermont), Invisible Cities Press, , 150 p. (ISBN 1-931229-05-8) ; rĂ©Ă©d. New York, Touchstone (Simon & Schuster, 2003, 150 p. (ISBN 0-7432-4175-4).

Articles :

  • (en) Joseph Bensman, « The Aesthetics and Politics of Footnoting », International Journal of Politics, Culture, and Society (en), vol. 1, no 3,‎ , p. 443–470 (DOI 10.1007/BF01385430, JSTOR 20006864).
  • (en) James Hartley, « What do we know about footnotes? : Opinions and data », Journal of Information Science (en), vol. 25, no 3,‎ , p. 205–212 (DOI 10.1177/016555159902500304).

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Articles connexes

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