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Ngöndro

Le ngöndro[1], ou ngeundro[2] (tibĂ©tain : àœŠàŸ”àœŒàœ“àŒ‹àœ àœ‚àŸČàœŒ, Wylie : sngon 'gro, « prĂ©liminaires ») est un ensemble de pratiques communes aux quatre Ă©coles de la branche Vajrayana du bouddhisme tibĂ©tain et au bön. Les pratiques qui le constituent sont dites prĂ©liminaires ou fondamentales car elles ont pour objectif de prĂ©parer aux exercices mĂ©ditatifs ultĂ©rieurs : pratiques du Dzogchen, de HĂ©rouka, du mahamoudra.

Le ngöndro consiste en huit pratiques qui se succĂšdent, appelĂ©es suivant les Ă©coles « quatre prĂ©liminaires ordinaires et quatre prĂ©liminaires extraordinaires »[1] ou « quatre pratiques communes et quatre pratiques uniques »[3]. Les premiĂšres forment ce que l’on appelle les « quatre pensĂ©es qui (dĂ©)tournent l’esprit (du samsĂąra) » :

  1. PrĂ©cieuse existence humaine : il s’agit d’apprĂ©cier d’avoir un corps et un esprit humains.
  2. L’impermanence et la mort : accepter que tout est changement, et que la mort est inĂ©luctable.
  3. Le karma : toute activitĂ© est conditionnĂ©e et a des rĂ©percussions dĂ©pendant de la motivation et l’éthique suivies.
  4. Le mal-ĂȘtre prĂ©sent dans le samsĂąra : pour gĂ©nĂ©rer la motivation de se libĂ©rer.
  5. Prise de refuge en les Trois Joyaux et prosternations devant un champ de mĂ©rites (ou arbre de refuge) pour purifier l’orgueil, incluant le dĂ©veloppement de la bodhicitta pour purifier la jalousie. Ce dĂ©veloppement est parfois comptĂ© comme une Ă©tape Ă  part dans certaines traditions.
  6. Purification de la haine et l’aversion par rĂ©citations du mantra de DordjĂ© Sempa (en sanscrit : Vajrasattva)
  7. Offrande du mandala pour purifier l’attachement
  8. Pratiques du gourou yoga pour purifier les illusions

Chacune de ces pratiques de ngöndro doit ĂȘtre accumulĂ©e 111 111 fois par le pratiquant. Comme la prise de refuge est rĂ©citĂ©e pendant les prosternations, elle est Ă©galement accumulĂ©e.

À l’origine, le ngöndro Ă©tait une pratique gardĂ©e secrĂšte : au XXe siĂšcle, seuls des explorateurs du Tibet comme Alexandra David-NĂ©el ou Heinrich Harrer Ă©taient au courant de son existence. La situation a changĂ© avec l’essor du bouddhisme en occident et l’ouverture de monastĂšres au public dans des pays comme le Bhoutan, l’Inde, le NĂ©pal. Cependant, il est de coutume d’affirmer qu’une connaissance livresque n’apporte pas de mĂ©rites, contrairement Ă  l’expĂ©rience d’une transmission auprĂšs d’un maitre.

Références

  1. Philippe Cornu, Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme [détail des éditions]
  2. Dzongsar Jamyang Khyentsé, Pas pour le bonheur : Guide des pratiques dites préliminaires, Plazac, Padmakara, , 280 p. (ISBN 978-2-37041-038-2 et 2-37041-038-8, lire en ligne).
  3. Yongey Mingyour RinpotchĂ© (trad. de l'anglais), De la confusion Ă  la clartĂ© : Guide des pratiques du bouddhisme tibĂ©tain, Paris, Fayard, coll. « SpiritualitĂ©s », , 592 p. (ISBN 978-2-253-18009-8), p. 34–58.
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