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Neues Volk

Le Neues Volk (« Nouveau Peuple Â») est un magazine de propagande nazie fondĂ© en 1933 sous les auspices du Rassenpolitisches Amt, le bureau de la politique raciale du Troisième Reich. Cette publication prĂŞchait la « supĂ©rioritĂ© Â» de la « race aryenne Â» et prĂ´nait l'Ă©limination des handicapĂ©s. Ă€ l'inverse, il niait toute implication du NSDAP dans la persĂ©cution des Juifs.

Neues Volk
Image illustrative de l’article Neues Volk
Affiche publicitaire de 1938[2].

Pays Troisième Reich
Langue allemand
Périodicité mensuel
Format magazine
Fondateur Hellmuth Unger
Date de fondation 1933
Date du dernier numéro 1944

Le Neues Volk, qui atteignit un tirage de 300 000 exemplaires avant la Seconde Guerre mondiale, cessa de paraître en 1944.

Contenu

Le fondateur et premier rédacteur en chef du mensuel Neues Volk est un médecin eugéniste, Hellmuth Unger[3]. Ce magazine abondamment illustré s'adresse à un vaste public, plus large que celui de la revue Volk und Rasse[4]. Il connaît un tel succès populaire qu'on le trouve aussi bien dans les salles d’attente des médecins, les bibliothèques et les écoles que chez le citoyen allemand ordinaire[5].

CentrĂ©s sur la « supĂ©rioritĂ© » de la « race aryenne Â», les six premiers numĂ©ros se contentent d'exalter la fiertĂ© ethnique des « peuples indogermaniques Â» en glorifiant les camps de jeunesse hitlĂ©riens, afin de bien ancrer la propagande eugĂ©niste du Troisième Reich[5].

Le calendrier du Neues Volk en 1943.

Ensuite, dès le septième numĂ©ro, le contenu s'oriente vers les « indĂ©sirables » du rĂ©gime[5]. Le « Juif criminel » y est mis au pilori, par contraste avec l'Aryen idĂ©al, et les articles se complaisent dans la description des « tares » que la politique discriminatoire du NSDAP attribue aux Untermenschen[5]. Des diagrammes dĂ©mographiques montrent le « dĂ©clin des agriculteurs aryens Â», victimes des Juifs qui Ă©radiquent la paysannerie allemande traditionnelle[5].

Une place importante est accordée à la stérilisation eugénique, et la juxtaposition de photographies d'enfants handicapés mentaux avec celles d'enfants en bonne santé est censée justifier cette pratique[5].

Dans le numĂ©ro de dĂ©cembre 1934, un article de deux pages nie le fait que des Juifs subissent des persĂ©cutions Ă  l'intĂ©rieur du Reich[4]. Bien au contraire, affirme le journal, il s'agit lĂ  de « mensonges scandaleux Â» que rĂ©pandent les Juifs et leurs alliĂ©s Ă  l'Ă©tranger[4]. De mĂŞme, en avril 1935, le Neues Volk dĂ©clare que le nombre de Juifs en Allemagne n'a que peu diminuĂ© depuis la prise de pouvoir par les nazis, alors que le peuple allemand risque de disparaĂ®tre en raison de son faible taux de natalitĂ©[4]. Parallèlement, le mĂŞme numĂ©ro illustre l'idĂ©ologie raciste par des exemples issus d'autres cultures, en allĂ©guant que les marins de couleur sont interdits d'accostage en Angleterre ou que les fonctionnaires chinois ne peuvent Ă©pouser que des Chinoises[4].

À partir des lois de Nuremberg, en septembre 1935, le mensuel multiplie par deux son nombre de pages et se polarise de plus en plus sur les Juifs[5]. Son tirage atteint 300 000 exemplaires en 1938[4]. Le calendrier édité chaque année par le journal est quant à lui diffusé à 750 000 exemplaires[6].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Neues Volk publie de nombreux articles destinĂ©s Ă  sacraliser la mère allemande et les joies de la vie familiale, en contrepoint du dĂ©nigrement des « races infĂ©rieures Â» et de la dĂ©nonciation de supposĂ©s crimes britanniques[4]. Le thème de la « famille aryenne modèle Â» est illustrĂ© par les dessins de Ludwig Hohlwein[7]. Dans plusieurs numĂ©ros du printemps 1941, le rĂ©gime se targue d'un taux de natalitĂ© Ă©levĂ©, en dĂ©pit de la guerre, et des performances de sa production d'armements, sans nĂ©gliger pour autant la « question juive Â», constamment rappelĂ©e par les caricatures antisĂ©mites du magazine[4].

Bibliographie

Notes et références

  1. Le texte de l'affiche indique : « 60 000 Reichsmark, c’est ce que la vie de cette personne souffrant d’une tare héréditaire coûte à la communauté populaire. Chers concitoyens, c’est aussi votre argent. Lisez le Neues Volk, le mensuel du Rassenpolitisches Amt du NSDAP. »
  2. Le texte de l'affiche indique : « 60 000 Reichsmark, c’est ce que la vie de cette personne souffrant d’une tare héréditaire coûte à la communauté populaire. Chers concitoyens, c’est aussi votre argent. Lisez le Neues Volk, le mensuel du Rassenpolitisches Amt du NSDAP. »
  3. Ernst Klee, (de) Das Personenlexikon zum Dritten Reich (de) : Wer war was vor und nach 1945 [« Le Lexique des personnages du Troisième Reich : qui Ă©tait quoi avant et après 1945 ? »], Francfort-sur-le-Main, Fischer-Taschenbuch-Verlag (1re Ă©d. 2003) (ISBN 978-3-596-16048-8), rĂ©Ă©d. Frankfurt am Main, 2007, p. 636.
  4. « Neues Volk Â», research.calvin.edu, Calvin College.
  5. Claudia Koonz, The Nazi Conscience, The Belknap Press of Harvard University Press, 2003, p. 117-121.
  6. Roger Uhle, Neues Volk und reine Rasse. Walter Gross und das Rassenpolitische Amt der NSDAP (RPA), Dissertation, Technische Hochschule Aachen, 1999, p. 47.
  7. « Neues Volk Â», www.media-studies.ca, Malaspina University (Vancouver Island University), 2007.

Articles connexes

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