Nature morte aux fleurs et aux coupes
Nature morte aux fleurs et aux coupes est un tableau peint à l'huile en 1612 par l'artiste flamande Clara Peeters. Il montre des fleurs dans un vase, deux coupes, des pièces de monnaie, des coquillages, une chaîne et un bol[1] - [2]. La peinture est de style baroque. Il fait partie de la collection de la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe[3].
Artiste | |
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Date | |
Type | |
Matériau | |
Dimensions (H × L) |
59,5 × 49 cm |
No d’inventaire |
2222 |
Localisation |
Description
Le tableau est orienté verticalement. Les éléments de la composition ont été placés sur une table en bois sur un fond sombre. Dans la partie centrale du tableau se trouve une coupe d'apparat richement décorée. Il est décoré d'éléments floraux et sur son sommet se trouve la figure d'un guerrier casqué armé d'une lance et d'un bouclier[4]. À gauche de celui-ci se trouve un vase en pierre avec des sculptures en forme de médaillon[4], qui pourrait être chinois[5]. On y trouve des fleurs colorées, parmi lesquelles on reconnaît des tulipes, des anémones et des fritillaires[4]. Une tulipe se trouve sur la table. Un peu plus à droite se trouve une deuxième coupe. Sur son sommet se trouve également la figure d'un homme avec un casque sur la tête, armé d'un bouclier et d'une hallebarde[4]. Les deux coupes sont richement décorées et probablement en argent doré[4]. Sur le bord de la table, il y a des pièces d'or et des coquillages colorés et exotiques trouvés dans l'océan Pacifique[4]. Au milieu de la composition se trouve un bol en porcelaine avec une chaîne dorée aux maillons épais[4]. Une partie pend librement du bol sur la table.
Interprétation
Les objets présentés symbolisent les traits et les valeurs caractéristiques de l'époque et du lieu de la vie de l'artiste : le Flandre du XVIIe siècle. Dans le tableau, on peut également trouver des symboles religieux faisant référence au christianisme et une allégorie de la permanence et de l'éphémère[4] - [5].
Les coupes d'apparat formaient souvent des compositions de natures mortes dans la peinture flamande du XVIIe siècle[6]. Faits de matériaux précieux, finement décorés, ils symbolisaient l'abondance et la richesse[6]. Ils rehaussaient le prestige de la maison et témoignaient de la richesse du propriétaire. Leur symbolisme faisait aussi souvent référence au christianisme, se référant au sacrement de l'Eucharistie et au sens de la Passion du Christ[6]. Le symbolisme religieux est également visible dans la forme de l'une des coupes. Sa partie supérieure était faite d'une manière rappelant une fleur d'ancolie, qui, au Moyen Âge, était un symbole de salut et de fertilité[4].
Sept reflets miniatures d'un visage humain peuvent être vus dans les renflements décorant cette coupe : c'est un autoportrait de Clara Peeters reproduit sur la surface brillante de la tasse[4] - [7] - [8]. Ce n'est pas le seul tableau de cet artiste utilisant un tel procédé[9].
Tous les récipients visibles sur le tableau ont été présentés avec un soin et une attention particulière aux détails, ainsi qu'en mettant l'accent sur la nature du matériau à partir duquel ils ont été fabriqués[4] - [8]. Il est à noter que le feu est un ingrédient essentiel dans le processus de production de tous les récipients visibles dans le tableau. L'interprétation peut donc être que le peintre dans sa peinture a fait une présentation allégorique des réalisations des Flamands dans le domaine de l'artisanat, de l'art et de l'histoire[4]. Les pièces de monnaie du tableau peuvent faire référence à leurs relations commerciales étendues, et les tulipes peuvent faire référence à la popularité et à la valeur élevée de ces fleurs aux Pays-Bas à cette époque[5].
Les coquillages colorés et exotiques que l'on voit sur l'image proviennent probablement de l'océan Pacifique[4]. L'interprétation qui vient à l'esprit est peut-être que l'artiste a voulu souligner l'importance du lien de ses compatriotes avec la mer et l'artisanat de la voile[4].
La présence de coquillages et de fleurs dans le tableau indique une autre possibilité d'interprétation du tableau : le symbolisme associé au temps qui passe et à la fragilité de la vie, tout en soulignant la beauté et la richesse des dons de la nature.
Voir aussi
Notes et références
- (pl) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en polonais intitulé « Martwa natura z kwiatami i pucharami » (voir la liste des auteurs).
- (en) « Clara Peeters | Biography, Art, & Facts | Britannica », sur www.britannica.com (consulté le )
- (en-US) « Clara Peeters | Artist Profile », sur NMWA (consulté le )
- (de) « Stillleben mit Blumen und Goldpokalen », sur Staatliche Kunsthalle Karlsruhe (consulté le )
- (de) Andrea Gerardi, Clara Peeters (1589 - 1657) : Stillleben mit Blumen und Goldpokalen, 1612, Referat Kunstvermittlung der Staatlichen Kunsthalle Karlsruhe, (lire en ligne)
- (en) Frank L. Kidner, « A Century of War and Wonder 1550-1650 », dans Making Europe: People, Politics, and Culture, Cengage Learning, , 968 p. (ISBN 9780618004799, lire en ligne), p. 423-424
- (en) Silvia Malaguzzi, Food and Feasting in Art, J. Paul Getty Museum, , 384 p. (ISBN 978-0892369140)
- (en) Georges Duby, Natalie Zemon Davis, Michelle Perrot et Arlette Farge, A History of Women in the West: Renaissance and Enlightenment paradoxes, Harvard University Press, (ISBN 978-0-674-40372-7, lire en ligne)
- (en) Meg Lota Brown et Kari Boyd McBride, Women's Roles in the Renaissance, Greenwood Publishing Group, (ISBN 978-0-313-32210-5, lire en ligne)
- (en) « The Art of Clara Peeters - Exhibition - Museo Nacional del Prado », sur www.museodelprado.es (consulté le )