Napoléon sur le champ de bataille d'Eylau
Napoléon sur le champ de bataille d'Eylau est un tableau peint par Antoine-Jean Gros en 1807-1808.
Artiste | |
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Date | |
Commanditaire | |
Type | |
Technique | |
Dimensions (H Ă— L) |
521 Ă— 784 cm |
No d’inventaire |
INV 5067 |
Localisation | |
Inscription |
Gros 1808 |
Commentaire |
Une autre version existe au musée d'art de Toledo[1] |
Description
Le tableau représente l'empereur Napoléon Ier qui visite le champ de bataille d'Eylau, en Prusse orientale, le , au lendemain de la victoire sanglante des Français sur les Russes et les Prussiens. L'Empereur, sur un cheval clair, entouré de médecins et de maréchaux, le regard plein de compassion, étend le bras comme pour bénir les blessés. Un autre soldat ennemi blessé embrasse la jambe de l'Empereur. À côté de Napoléon, le maréchal Murat, sur un cheval noir caracolant, semble une personnification de la guerre. Au premier plan de la toile des corps de soldats sont entassés, recouverts de neige, et un blessé devenu fou se débat. L'horreur de la scène est renforcée par le paysage enneigé, baigné d'une lumière blême, qui occupe le fond de la toile.
Les maréchaux à cheval qui escortent Napoléon sont:
- A gauche, Berthier, Bessières, Caulaincourt.
- A droite, Soult, Davout, Murat [2]
Il existe une version antérieure de ce tableau, datant de 1807 et légèrement différente dans ses détails, qui est la propriété depuis 1988 du musée d'art de Toledo aux États-Unis[1].
Contexte
Antoine-Jean Gros a peint ce tableau durant l'hiver 1807-1808, après en avoir obtenu la commande officielle à la suite d'un concours qu'il avait remporté. Le directeur du musée Napoléon, Vivant Denon, avait indiqué la plupart des aspects de la composition, le moment à peindre, le nombre de figurants, les cadavres au premier plan, les grandes dimensions de la toile. Le réalisme des figures du premier plan dépassait sans doute ses recommandations. Gros exposa son tableau au Salon de peinture de 1808. Les espions de la police présents au Salon suspectèrent ce tableau de rendre la guerre impopulaire. Toutefois, Napoléon apprécia l'œuvre et lors de la distribution des récompenses aux artistes, il remit sa propre croix de la Légion d'honneur au peintre.
Analyse
La composition de cette toile rappelle celle d'une création antérieure de Gros, Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa (1804, musée du Louvre) et entre dans la Légende napoléonienne. Mais le réalisme est ici d'une plus grande brutalité. Il n'a jamais été égalé dans aucune autre peinture d'histoire napoléonienne. Le premier plan de cadavres a pris davantage d'importance que dans Les Pestiférés et arrête le regard. Le sentiment d'effroi et de sublime qui saisit le spectateur est dû aux dimensions énormes données aux morts par Gros. Les visages au bas du tableau font deux fois la taille normale. Certains personnages sont coupés par les bords du cadre, comme si la toile était le fragment d'une scène réelle. Gros a peint son tableau d'un pinceau large. Comme dans Les Pestiférés, l'élève de Jacques-Louis David rompait avec l'enseignement de son maître néoclassique. Cette toile annonçait les œuvres des peintres romantiques, Théodore Géricault et Eugène Delacroix.
Usage en littérature
L'écrivain Jean-Paul Kauffmann analyse longuement, à deux reprises, ce tableau – et sa version du musée d'art de Toledo aux États-Unis – dans deux récits-essais : La Chambre noire de Longwood[3] (1997) et Outre-Terre[4] (2016).
Notes et références
- (en) Napoléon sur le champ de bataille d'Eylau sur le site du musée d'art de Toledo.
- Jean-Jacques Breton, Louvre insolite : L'autre visage des oeuvres, Paris, Hugo et compagnie, , 288 p. (ISBN 9782755613070), p. 250-251.
- Jean-Paul Kauffmann, La Chambre noire de Longwood, coll. « La Petite Vermillon », éditions de la Table ronde, 1997, (ISBN 9782710307723).
- Jean-Paul Kauffmann, Outre-Terre, éditions des Équateurs, 2016 (ISBN 9782849904350).
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :