Nanine Vallain
Jeanne Louise Vallain, dite Nanine[1], née en 1767, morte à Paris le , est une artiste peintre française.
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Jeanne-Louise Vallain |
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Paris (- |
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Biographie
Nanine Vallain est élève de Joseph Benoît Suvée et de Jacques-Louis David. Elle est active à Paris de 1785 à 1810. Elle habite en Normandie. Elle participe à l'Exposition de la Jeunesse à Paris en 1785, 1787 et en 1788. En octobre 1793, elle rejoint la Commune générale des Arts, un groupe opposé à l'Académie Royale. Après l'ouverture du Salon à tous et toutes les artistes, elle expose des œuvres régulièrement jusqu'en 1810. Elle réalise des portraits. Elle exécute aussi des peintures d'histoire. Nanine Vallain franchit les limites imposées aux femmes artistes. La peinture d'histoire et la référence à un évènement contemporain étaient inaccessibles aux femmes qui n'avaient pas accès au cours d'après modèle vivant[2].
Son œuvre la plus connue, La Liberté conservée au musée de la Révolution française à Vizille, trônait dans la salle des séances du Club des Jacobins. Elle est saisie à la fin de la terreur lors de la fermeture du club le 12 novembre 1794. Cette œuvre témoigne à la fois de ses capacités artistiques et de ses penchants républicains[2].
Cette œuvre est chargée de symboles. C'est une allégorie. La Liberté, figure féminine vêtue à l'antique est assise sur un socle. Elle tient de la main gauche une pique surmontée du bonnet phrygien et de la main droite la Déclaration des droits de l’homme. Les feuilles de la Déclaration se déroulent sur un faisceau et une massue représentant l’union et la force des citoyens français réunis pour défendre la Liberté. Le pied de La Liberté foule une chaîne brisée et les symboles du régime déchu : la couronne et les registres féodaux. Sur la pierre taillée qui sert d’assise à La Liberté sont martelées deux dates : 14 juillet pour la prise de la Bastille et le 10 août pour la prise des Tuileries. Sur ce même socle est posée une urne funéraire dédicacée A nos frères morts pour elle. A sa base croît un lierre, signe de fidélité et un laurier qui donne à ses martyrs les couronnes de la gloire. La figure de La Liberté est placée devant une pyramide, symbolisant l’éternité[3].
Cette œuvre est une représentation de l’idéologie jacobine. La Liberté est l’icône du culte révolutionnaire que la Convention s’est efforcée d’imposer au peuple pour enrayer les effets néfastes de la déchristianisation. Sa naissance est marquée par une cérémonie célébrée dans l’église métropolitaine de Paris (ancienne cathédrale Notre-Dame) le 10 novembre 1793, au cours de laquelle fut chanté l’hymne de Marie-Joseph Chénier : « Toi, sainte Liberté, viens habiter ce temple, sois la déesse des Français »[3].
Mais la fête de la Liberté marque aussi la fin du règne de la Liberté. La Liberté cède le pas à la République qui reprend ses traits et ses attributs. Le culte révolutionnaire devient celui de la Raison et de l’Être suprême[3].
Peintures d'histoire
- La Liberté, Club des Jacobins
- Acconce et Cydipe, Salon de 1793
- La Femme Spartiate donnant un bouclier Ă son fils, Salon de 1795
- Sapho chantant un hymne Ă l'Amour, Salon de 1806
- Caïn fuyant avec sa famille, après le meurtre d'Abel, Salon de 1808
- Tirza, femme d'Abel pleurant sur le tombeau de son époux et implorant la miséricorde divine pour son meurtrier, Salon de 1810
Collections publiques
- Portrait de Louis-Antoine-Henry de Bourbon-Condé duc d'Enghien (1772-1804), vers 1788[4], musée Condé, Chantilly[5] - [6]
- Portrait de femme, vers 1804, National Gallery of Ireland, Dublin[6]
- La Liberté, 1794, musée de la Révolution française[6]
- Portrait d'une jeune femme tenant un agneau, 1788, musée Cognacq-Jay, Paris[7]
Galerie
- Portrait d'une jeune femme tenant un agneau, 1788, musée Cognacq-Jay
- Portrait de Louis-Antoine-Henry de Bourbon-Condé, duc d'Enghien, vers 1788, musée Condé
- Portrait d'une dame, vers 1805, National Gallery of Ireland
- La Duchesse de Talleyrand Périgord, miniature sur émail, début XIXe siècle, localisation inconnue
- Portrait de femme assise tenant un panier rempli de feuillages, craie noire et rouge, aquarelle, gouache, sur papier brun, 1797-1798, localisation inconnue
- Portrait de Pierre-Nicolas Laurisset, pierre noire ou fusain sur papier, 6 novembre 1809
Bibliographie
- Nicole Garnier-Pelle, Peintures du XVIIIe siècle, Inventaire des collections publiques françaises, no 38, Institut de France III., musée Condé, Chantilly.
- Bertrand Dumas, Jeanne-Louise Vallain, dite Nanine : Autoportrait allégorique ou l'Innocence, catalogue de l'exposition « De l'ombre d'Apelle », Galerie Mendes, Paris, - , p. 39–43.
Notes
- Épouse Pietre.
- Vivian P. Cameron et traduction Sandrine Lely, « Nanine Vallain », sur siefar.org, (consulté le )
- Mehdi KORCHANE, « La Liberté | Histoire et analyse d'images et œuvres », sur histoire-image.org (consulté le )
- Gravé en couleurs par Antoine Maxime Monsaldy.
- « Portrait de Louis-Antoine-Henry de Bourbon-Condé, duc d'Enghien », notice no 00000104746, base Joconde, ministère français de la Culture
- Catalogue par Vivian P. Cameron
- « Portrait d'une jeune femme tenant un agneau », sur Paris Musées (consulté le )