Nakba
Le terme arabe de « nakba » signifie « catastrophe » ou « désastre ». Si depuis les années qui ont suivi la création de l'État d'Israël, il désigne, pour les Palestiniens, l'exode palestinien de 1948, ce terme a eu une autre signification. Constantin Zureik, le créateur du terme « nakba » dans son acception courante, explique qu'auparavant, ce terme se référait communément à la bataille de Maysalun qui opposa en 1920 l’armée française à la révolte arabe menée par Faysal (qui deviendra Faysal Ier, roi d’Irak)[1] et qui ouvrit la route de Damas aux troupes françaises.
Constantin Zureik est connu aujourd’hui pour avoir popularisé le terme « nakba » (« catastrophe », « désastre ») comme définition de l’exil forcé des Palestiniens, lors de la proclamation de l’État d’Israël en 1948.
La signification de la nakba pour Zureiq
En 1948, Constantin Zureik publie à Beyrouth Ma’n al-nakba (La signification de la catastrophe). Pour lui, la nakba est l’échec des armées arabes dans leur objectif d’éliminer Israël afin d’éviter la partition du territoire palestinien (bien plus que le déplacement forcé des Palestiniens et l’impossible retour) et la lutte contre Israël ne pourra être gagnée « tant que les Arabes restent figés dans leurs conditions actuelles ». Il écrit : « La défaite des Arabes en Palestine n’est pas seulement un échec ou une atrocité temporaire. C’est une catastrophe (nakba) dans tous les sens du mot. » Cette catastrophe n’affecte pas seulement la Palestine, mais promet des impacts important sur l’ensemble du monde arabe. Il défend donc la consolidation du nationalisme arabe comme seul rempart possible, et estime que de profondes transformations sont ainsi nécessaires au sein de la société arabe pour espérer gagner la bataille contre Israël. Ses idées modernistes inspirées des mouvements intellectuels occidentaux, caractérisent le mouvement nationaliste arabe[1].
Références
- Mathilde Rouxel, « Constantin Zureiq (1909-2000) », Les clés du Moyen-Orient,‎ (lire en ligne)