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Najm al-Dîn Dâyah Râzî

Najm al-Dîn 'Abdollah ibn Mohammad ibn Shâhâwar Asadî Râzî ou Najm al-Dîn Râzî (en persan : نجم‌ الدین رازی ), surnommé Dâyah (nourrice), est un maître soufi de la confrérie Kubrâwiyya, mort en 1256. Il est un élève direct de Najm al-Dîn Kubrâ, fondateur de la Kubrâwiyya.

Najm al-Dîn Dâyah Râzî
Biographie
Naissance
Décès
Activités

Biographie

Najm al-Dîn Râzî fut initié à la voie spirituelle dans la ville de Khârazm, au Khorâsân, et fait partie des douze disciples que Najm al-Dîn Kubrâ agréa nommément. Pour son initiation, ce dernier le plaça sous la tutelle d'un autre de ses disciples, le martyr Majd al-Dîn Baghdâdî[1] - [2]. En 1219, face à l'invasion mongole et sous les conseils de Najm al-Dîn Kubrâ, il quitte la ville à l'instar de Sa'd al-Dîn Hamuyeh ou Radîuddîn 'Alî Lâlâ. Il prend la fuite vers l'ouest[3], passe par Hérat, s'installe un temps à Hamadân, puis se replit à Ardabîl. Najm al-Dîn Râzî parcourt ensuite l'Asie Mineure, où il entretient des relations avec Sadroddîn Qonyawî et le cercle de Jallâl al-Dîn Rûmî à Konya. Il se dirige enfin vers Baghdâd et devient le premier kubrâwî à s'y établir. Cependant, son influence restera limitée dans cette ville, où il meurt et est enseveli en 1256[4] - [5].

Œuvre

Il est l'auteur d'un traité de soufisme rédigé en persan intitulé Mirsâd al-'ibâd (La grande route des hommes de Dieu) dans lequel il poursuit le développement de la théorie des couleurs amorcée par Najm al-Dîn Kubrâ[6]. Henry Corbin dans son ouvrage L'homme de lumière dans le soufisme iranien, analyse les apports de Najm al-Dîn Râzî à cette théorie[7].

Un autre ouvrage porte le titre Minârât al-Sâ'irîn, dans lequel il s'emploie notamment à condamner les philosophes et qui témoigne d'une familiarité avec les écrits philosophiques et théologiques[8].

Dans une épître intitulée Risâlat al-'âshiq ilâ'l-ma'sûq, il commente la sentence « Le soufi n'est pas créé » faisant de Najm al-Dîn Râzî un transmetteur et un commentateur de Kharaqânî[9].

Il a également composé un commentaire du Coran (tafsir), le Bahr al-haqâ'iq, qu'il n'eut le temps d'achever[10]. L'exégèse s'interrompt à là sourate "L'étoile" (53), mais elle sera reprise et terminée par un autre kubrâwi 'Alaoddawleh Semnânî[6] - [11].

Citation

« Si la lumière s'élève dans le Ciel du cœur en prenant la forme d'une lune ou de plusieurs lunes illuminantes, les deux yeux se ferment à ce monde-ci et à l'autre. Si cette lumière s'élève et que dans l'homme intérieur entièrement pur elle atteigne au degré du soleil ou de plusieurs soleils, le mystique ne connaît plus ni ce monde-ci ni l'autre, il ne voit plus que son propre Seigneur, sous le voile de l'Esprit ; alors son coeur est lumière, son corps subtil est lumière, son ouïe, sa vue, sa main, son extérieur et son intérieur, sont lumière, sa bouche et sa langue sont lumière.[12] »

Bibliographie

  • Henry Corbin, Histoire de la philosophie islamique, Gallimard, coll. « Folio essais », , 546 p. (ISBN 2-07-032353-6), p. 408-412
  • Henry Corbin, L'homme de lumière dans le soufisme iranien, Sisteron, Editions Présence, coll. « Le soleil dans le cœur », , 168 p. (ISBN 2-901696-03-1)
  • Nuruddîn Isfarâyinî (trad. de l'arabe, traduit du persan et présenté par Hermann Landolt), Le révélateur des mystères : Traité de soufisme, Lagrasse, Verdier, coll. « Islam spirituel », , 418 p. (ISBN 2-86432-045-2)
  • Najm al-Dîn Kubrâ (trad. de l'arabe, traduit de l'arabe et présenté par Paul Ballanfat), Les éclosions de la beauté et les parfums de la majesté, Nîmes, Editions de l'Eclat, coll. « philosophie imaginaire », , 256 p. (ISBN 2-84162-050-6)
  • Christiane Tortel, L'ascète et le bouffon : qalandars, vrais et faux renonçants en islam, Arles, Actes Sud, , 439 p. (ISBN 978-2-7427-8055-6)

Références

  1. Isfarâyinî 1986, p. 22.
  2. Isfarâyinî 1986, p. 89.
  3. Kubrâ 2001, p. 47.
  4. Isfarâyinî 1986, p. 31.
  5. Corbin 1971, p. 113.
  6. Corbin 1986, p. 411.
  7. Corbin 1971, p. 113-120.
  8. Kubrâ 2001, p. 48.
  9. Tortel 2009, p. 355.
  10. Pierre Lory, Les commentaires ésotériques du Coran d'après 'Abd al-Razzâq al-Qâqhânî, Paris, Les Deux Océans, , 219 p. (ISBN 978-2-86681-028-3), p. 191
  11. Corbin 1971, p. 133-134.
  12. Corbin 1971, p. 117.

Liens externes

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