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Naiqama Lalabalavu

Ratu Naiqama Lalabalavu, né le 23 décembre 1953, est un grand chef et homme politique fidjien.

Naiqama Lalabalavu
Illustration.
Naiqama Lalabalavu en mars 2023.
Fonctions
Président du Parlement des Fidji
En fonction depuis le
(6 mois et 6 jours)
Prédécesseur Ratu Epeli Nailatikau
Chef de l'opposition parlementaire
–
Premier ministre Frank Bainimarama
Prédécesseur Sitiveni Rabuka
Successeur Frank Bainimarama
Premier ministre fantĂ´me des Fidji
–
(4 ans, 1 mois et 8 jours)
Gouvernement Cabinet fantĂ´me Lalabalavu
Biographie
Nom de naissance Naiqama Tawake Lalabalavu
Date de naissance
Nationalité Fidjienne
Parti politique SVT (jusqu'en 2001)
Alliance conservatrice (2001-2006)
SDL (2006-2013)
Sodelpa (2013-2022)
Alliance populaire (depuis 2022)

Titulature

Il porte depuis 1999 le titre de Tui Cakau, chef suprême traditionnel des populations autochtones de la province de Cakaudrove et de la confédération Tovata, ce qui fait de lui l'un des trois grands chefs suprêmes traditionnels du pays[1].

Carrière politique

Figure de l'extrĂŞme-droite

Il fait son entrĂ©e Ă  la Chambre des reprĂ©sentants comme dĂ©putĂ© du parti Soqosoqo ni Vakavulewa ni Taukei (« Parti politique autochtone Â»), parti de la droite autochtone, aux Ă©lections lĂ©gislatives de mai 1999[2]. Il remporte la circonscription de Lau-Taveuni-Rotuma avec 58 % des voix[3]. Il siège sur les bancs de l'opposition face au gouvernement travailliste du Premier ministre Mahendra Chaudhry jusqu'Ă  ce que celui-ci soit renversĂ© en mai 2000 lors d'un coup d'État menĂ© par des nationalistes autochtones, dirigĂ©s par George Speight. Speight vise Ă  rĂ©server Ă  la population autochtone la direction du pays, et s'indigne qu'un membre de la communautĂ© indienne soit devenu premier ministre. Lalabalavu et plusieurs autres chefs autochtones soutiennent ouvertement le coup d'État ; Speight le nomme ministre des Affaires autochtones dans son gouvernement auto-proclamĂ©. Speight est arrĂŞtĂ© et condamnĂ© Ă  la prison Ă  perpĂ©tuitĂ© pour trahison. Ses partisans s'associent alors en un nouveau parti politique d'extrĂŞme droite, pour dĂ©fendre ses thèses racistes et suprĂ©macistes par la voie politique. Naiqama Lalabalavu est choisi pour diriger ce parti : l'Alliance conservatrice[2] - [4] - [3].

Les Ă©lections de 2001 portent au pouvoir Laisenia Qarase et son parti Soqosoqo Duavata ni Lewenivanua (« Parti des Fidji unies Â», droite autochtone). Lalabalavu est Ă©lu dĂ©putĂ© de la circonscription ethnique autochtone de Cakaudrove-est. L'Alliance conservatrice s'associe au SDL, et entre au gouvernement. Naiqama Lalabalavu est nommĂ© ministre des Terres et des Ressources minières. En , il est condamnĂ© Ă  huit mois de prison pour son rĂ´le lors du coup d'État de l'an 2000. Il dĂ©missionne du gouvernement pour purger sa peine[5] - [3]. Qarase le fait rapidement libĂ©rer (il ne demeure en prison que onze jours), et il retrouve une place au gouvernement, comme ministre des Affaires autochtones. Il demeure Ă  la tĂŞte de l'Alliance conservatrice, jusqu'Ă  ce que celle-ci se dissolve pour fusionner avec le SDL en amont des Ă©lections de 2006[6]. Ă€ la suite des Ă©lections, Qarase le maintient au poste de ministre des Affaires autochtones, et le nomme Ă©galement ministre des Terres et du DĂ©veloppement des provinces[7] - [3].

« Premier ministre fantôme » puis chef de l'opposition

Le gouvernement Qarase est renversĂ© en par le chef des armĂ©es, le contre-amiral Voreqe Bainimarama, qui l'accuse de mener une politique raciste Ă  l'encontre de la minoritĂ© indo-fidjienne, et de diviser le pays. Pendant les huit annĂ©es qui suivent, Bainimarama dirige le pays avec l'appui des forces armĂ©es, et introduit des rĂ©formes politiques visant Ă  amoindrir le racisme en politique. Des Ă©lections ont lieu en septembre 2014, et sont remportĂ©es par le parti Fidji d'abord, fondĂ© par Bainimarama. Naiqama Lalabalavu est nĂ©anmoins Ă©lu dĂ©putĂ© pour le parti Sodelpa, refonte du parti SDL. Ro Teimumu Kepa, chef du Sodelpa, est reconnue comme chef de l'opposition officielle au nouveau Parlement, mais dĂ©cline la direction du cabinet fantĂ´me, et nomme Lalabalavu au poste de « Premier ministre fantĂ´me Â» (Shadow Prime Minister)[8] - [9].

Le le Parlement vote sa suspension de l'assemblée pour une durée de deux ans, pour propos outranciers proférés en dehors de la chambre à l'égard de la présidente du Parlement[10]. Il est réélu député (de justesse) lors des élections législatives de novembre 2018, auxquelles son fils Ratu Atonio Lalabalavu est également élu[11]. Il est nommé ministre fantôme des Affaires autochtones dans le cabinet fantôme du nouveau chef de l'Opposition, Sitiveni Rabuka[12]. En 2020, il demande -sans succès- la libération de George Speight et des autres auteurs du coup d'État de 2000[13].

Fin novembre 2020, le député Viliame Gavoka défie avec succès Sitiveni Rabuka pour la direction du parti Sodelpa. Le 9 décembre, les députés du parti élisent toutefois Ratu Naiqama comme chef de l'opposition parlementaire, dissociant ainsi ce poste de celui de chef du parti[3].

Président du Parlement

Fin octobre 2022, en amont des élections législatives de décembre, Ratu Naiqama quitte le Sodelpa avec sept autres députés pour devenir membre de l'Alliance populaire, parti issu d'une scission au sein du Sodelpa[14]. C'est avec cette nouvelle étiquette qu'il se présente sans succès aux élections : Il termine 43e sur la liste du parti, qui obtient 21 sièges[15]. Ces élections portent au pouvoir une coalition de l'Alliance populaire, du Parti de la fédération nationale et du Sodelpa. Proposé par cette nouvelle majorité, Ratu Naiqama Lalabalavu est élu président du Parlement par vingt-huit voix contre vingt-sept pour le président du Parlement sortant, Ratu Epeli Nailatikau[16]. Lenora Qereqeretabua, du PFN, est élue vice-présidente du Parlement, par vingt-huit voix contre vingt-sept également[17].

Le 14 mai 2023, jour de commémoration de l'arrivée aux Fidji des premiers travailleurs indiens sous statut d’indenture en 1879, durant la période coloniale, le Premier ministre Sitiveni Rabuka demande pardon pour avoir mené les coups d'État de 1987. Par la même occasion, l'Église méthodiste des Fidji demande pardon pour avoir soutenu les coups d'État anti-indiens de 1987 et de l'an 2000. Les trois plus hauts chefs autochtones coutumiers du pays, Ro Teimumu Kepa, Ratu Epenisa Cakobau et Ratu Naiqama Lalabalavu, demandent également pardon. Invité à une cérémonie de réconciliation, Mahendra Chaudhry accepte les excuses offertes, rappelle les souffrances endurées par les citoyens d'ascendance indienne lors des violences qui ont accompagné ces coups d'État, et demande que le processus de réconciliation se poursuive avec des « mesures concrètes » pour prémunir la société fidjienne de violences racistes similaires à l'avenir. Timoci Bavadra, le Premier ministre travailliste renversé en 1987, est pour sa part mort d'un cancer en 1989[18] - [19] - [20].

Références

  1. (en) "Tui Cakau calls on people to vote wisely", FijiOne, 4 juillet 2014
  2. (en) "Fijian coup supporters form party", TVNZ, 26 mars 2001
  3. (en) "High chief elected Fiji's new Opposition Leader", Radio New Zealand, 9 décembre 2020
  4. (en) Edward Aspinall, Robin Jeffrey, Anthony Regan, Diminishing Conflict in Asia and the Pacific: Why Some Subside and Others Don’t, Routledge, 2012, (ISBN 978-0-415-67031-9), p. 179
  5. (en) "New Fiji Lands Minister to replace Ratu Naiqama Lalabalavu", Radio Australia, 8 avril 2005
  6. (en) Stewart Firth, Jon Fraenkel, Brij V. Lal., The 2006 Military Takeover in Fiji: A Coup to End All Coups?, ANU Press, 2009, (ISBN 9781921536502), p. 22
  7. (en) "Fiji Cabinet sworn in", Xinhua, 24 mai 2006
  8. (en) "Shadow ministers", Fiji Times, 18 octobre 2014
  9. (en) "Who is the Leader? Ro Teimumu or Ratu Naiqama?", Fiji Sun, 20 octobre 2014
  10. (en) "Ratu Naiqama suspended", Fiji Times, 22 mai 2015
  11. (en) "Father And Son Team For Parliament", The Fiji Sun, 18 novembre 2018
  12. (en) "Opposition releases shadow cabinet portfolios", Fiji Broadcasting Corporation, 28 novembre 2018
  13. (en) "George Speight applies for presidential pardon", FijiVillage, 30 mai 2023
  14. (en) "Fiji Elections: SODELPA 8 resign to join People Alliance", MaiTV, 31 octobre 2022
  15. (en) "2022 Official Results: Results by party", Bureau Ă©lectoral fidjien
  16. (en) "Ratu Naiqama is new Parliamentary Speaker", Fijian Broadcasting Corporation, 24 décembre 2022
  17. (en) "Qereqeretabua elected Deputy Speaker", Fijian Broadcasting Corporation, 24 décembre 2022
  18. (en) "Rabuka personally confesses to the 1987 coup", Fijian Broadcasting Corporation, 14 mai 2023
  19. (en) "Historic day for our nation: Chaudhry", Fijian Broadcasting Corporation, 14 mai 2023
  20. (en) "Girmit Day | PM: Time to move forward in unity", The Fiji Times, 14 mai 2023
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