Naim Moghabghab
Naim Moghabghab (arabe: ÙÙŰčÙÙÙÙ Ù ÙŰșÙŰšÙŰșÙŰš) nĂ© le et mort assassinĂ© le , est un homme politique libanais, figure de lâindĂ©pendance du Liban[1], et fondateur, avec Camille Chamoun, du Parti national-libĂ©ral (ŰŰČŰš ۧÙÙŰ·ÙÙÙÙ Ű§ÙŰŁŰ۱ۧ۱ Hizbu-l-waTaniyyÄ«ni-l-aHrÄr ou tout simplement Al-Ahrar).
Naim Moghabghab | |
Fonctions | |
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Ministre des Travaux publics, de lâĂnergie et des Ressources hydrauliques | |
â | |
Premier ministre | Rachid Karame |
Membre de la Chambre des députés (Liban) | |
Ălection | 1953 |
RĂ©Ă©lection | 1957 |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Ăgypte |
Date de décÚs | (à 48 ans) |
Lieu de décÚs | Maaser Beiteddine, Chouf |
Nature du décÚs | Assassinat |
Nationalité | Libanaise |
Parti politique | PNL |
PĂšre | Fouad Moghabghab |
MĂšre | Afifeh Zorob |
Conjoint | Salwa Moghabghab |
Enfants | Ghassan Moghabghab, Kamil Moghabghab |
Profession | Avocat |
Religion | Ăglise grecque-catholique melkite |
RĂ©sidence | Ain Zhalta (en) |
Jeunesse et débuts
Ses parents, originaires d'Ain Zhalta (en), Ă©migrĂšrent en Ăgypte Ă cause des perturbations causĂ©es par lâEmpire ottoman.
Il frĂ©quenta plusieurs Ă©coles Ă©lĂ©mentaires au Liban dont lâĂcole du patriarcat melkite catholique Ă Beyrouth, et finit par obtenir son diplĂŽme de droit en Ăgypte, Ă lâuniversitĂ© Ain Shams. Il sera surnommĂ© LâAvocat des pauvres, et travaillera en tant que correspondant militaire pour les forces anglaises en Ăgypte durant la Seconde Guerre mondiale.
Il fait la connaissance de BĂ©chara el-Khoury et Riad El Solh au Caire. Et câest pour combattre le mandat français Ă leur cĂŽtĂ© quâil rentrera au Liban. Il fonde avec Camille Chamoun un cabinet dâavocat situĂ© Ă Bourj dans le centre-ville de Beyrouth, et se rapproche des milieux politiques et sĂ©curitaires.
CarriĂšre politique
Naim Moghabghab travaille comme avocat depuis ses dĂ©buts. Il fait sa premiĂšre apparition officielle sur la scĂšne politique libanaise avec lâinvestiture de Camille Chamoun comme PrĂ©sident de la RĂ©publique. Il est Ă©lu dĂ©putĂ© du Chouf en 1953, et rĂ©Ă©lu en 1957.
Il sera ministre des Travaux publics, de l'Ănergie et des Ressources hydrauliques dans le gouvernement de Rachid Karame entre 1955 et 1956. Cette pĂ©riode est connue sous le nom de LâĂre de la reconstruction du Chouf. Il reconstruit les routes du Chouf, et chemine lâeau et lâĂ©lectricitĂ© dans plus de quatre-vingts villages. Il aide Ă reconstruire les maisons traditionnelles, et institue quelques Ă©coles. Il va sâoccuper de tous les citoyens sans diffĂ©rencier entre opposants et sympathisants.
En 1948, il fait partie du ComitĂ© dâurgence pour la Palestine, qui va sâoccuper de regrouper les volontaires et les armes afin de dĂ©fendre la cause palestinienne. Il va mettre son journal et ses hommes Ă la disposition de la cause. Et va lui-mĂȘme participer Ă plusieurs batailles.
Bataille médiatique
Il fonde le journal Al Ekdam avant lâindĂ©pendance du Liban. Durant cette pĂ©riode, la bataille pour lâindĂ©pendance a premiĂšrement commencĂ© par la modification de la constitution Ă l'instigation du conseil des ministres, malgrĂ© lâopposition des autoritĂ©s françaises. Le rĂŽle des mĂ©dias sâintensifie, et culmine dans ce journal. Les autoritĂ©s françaises comprennent lâimportance des journaux et dĂ©cident dâinterdire leur production et distribution. Il va changer le nom du journal, qui devient un point dâinterrogation âŰâ (Arabe: ŰčÙŰ§Ù Ű© ۧÙۧ۳ŰȘÙÙŰ§Ù ), ou âŰŰâ.
Ce journal sera interdit par les autoritĂ©s françaises mais il sera imprimĂ© secrĂštement dans la banlieue de Beyrouth et distribuĂ© gratuitement. Il sera utilisĂ© comme lien entre les responsables et le peuple. Mais câest surtout quand il devient le porte-parole officiel du gouvernement de lâindĂ©pendance quâil atteint son point culminant.
Naim Moghabghab sera aussi un acteur majeur dans sa mission de rĂ©duire au silence les journaux pro-français, notamment le journal Al Bachir. Son rĂŽle ne sâarrĂȘtera pas dans son journal, il travaillera aussi comme correspondant pour des sociĂ©tĂ©s amĂ©ricaines et Ă©trangĂšres, pour lesquelles il transmettra les nouvelles de la rĂ©volte, notamment de Beyrouth et Bchamoun.
Gouvernement de Bchamoun, 1943
Avec lâarrestation du gouvernement Ă Rachaya, et la crĂ©ation du gouvernement de Bchamoun, il va sâoccuper de la protection militaire des ministres. Il forme une milice de jeunes quâil va armer. Chef des Gardes nationaux, avec lâaide de Adib el Beainy et Munir Takieddine, il collabore avec le ministre de la DĂ©fense (Emir Majid Erslan) et dirige les jeunes recrues.
Ă cette pĂ©riode, les autoritĂ©s françaises dĂ©cident de lancer lâoffensive Ă Bchamoun. Le gouvernement va changer de rĂ©gion. Les ministres iront Ă Sarhamoul. Naim Moghabghab et les recrues volontaires feront face Ă quatre attaques successives et non fructueuses de la part de lâarmĂ©e française, ce qui permet au Gouvernement de revenir Ă Bchamoun.
Il sera connu pour ses attaques continues sur les postes de lâarmĂ©e française Ă Beyrouth (sur lesquels il lançait des grenades Ă main).
La Guerre de l'honneur : Le Drapeau libanais sur le Parlement
Le sera une journĂ©e symbolique dans le processus de lâindĂ©pendance du Liban. Lors des manifestations entre pro et anti français, un des soldats français va tenter d'arracher le drapeau libanais du haut du Parlement. Naim Moghabghab lui tire une balle, grimpe et repose le drapeau libanais[2]. Il va ĂȘtre tirĂ© par les soldats français, et sera touchĂ© au menton et Ă lâĂ©paule. Cette journĂ©e reprĂ©sente l'Ă©mancipation du peuple libanais reprĂ©sentĂ© par son nouveau drapeau.
Les autoritĂ©s françaises vont Ćuvrer afin de l'arrĂȘter. Il sera emprisonnĂ©, et relĂąchĂ© un an plus tard. Cette journĂ©e du sera enseignĂ©e dans les programmes acadĂ©miques des Ă©coles libanaises, vu son importance symbolique par rapport Ă lâindĂ©pendance du pays.
La RĂ©volte de 1958
Avec la montĂ©e en force de Gamal Abdel Nasser, Camille Chamoun, partisan de lâidĂ©ologie occidentale se retrouve face Ă face avec les partisans des idĂ©ologies arabes. Un soulĂšvement politique nait contre le prĂ©sident. Ce soulĂšvement est marquĂ© par des actes de violence et des attaques contre les forces de lâordre[3].
Les affrontements commencent Ă Beyrouth, mais vont se propager au Chouf. Naim Moghabghab va diriger les militaires dans les deux rĂ©gions[4]. Il va Ćuvrer Ă armer les citoyens du Chouf afin de protĂ©ger le poste du PrĂ©sident. Il y aura plusieurs affrontements, et plusieurs Ă©vĂ©nements qui vont aggraver la rĂ©volte.
Ses forces se regrouperont au village d'Ain Zhalta (en) (Anssar el Aahd, ۧÙ۔ۧ۱ ۧÙŰčÙŰŻ), alors que celles de Kamal Joumblatt seront Ă Mokhtara (Anssar el Aahd el Soury, ۧÙ۔ۧ۱ ۧÙŰčÙŰŻ ۧÙŰłÙ۱Ù) et sâaffronteront Ă plusieurs reprises.
Assassinat
Les Ă©lections de 1957 seront un souvenir de la rivalitĂ© entre les deux leaders du Chouf. Avec la victoire de la liste de Naim Moghabghab, et par consĂ©quent la perte de Kamal Joumblatt, les affrontements politiques des deux partis sâaccentuent[5].
En 1959, Naim Moghabghab est invitĂ© Ă un Ă©vĂ©nement officiel Ă Beiteddine organisĂ© par le gouvernement. Ă cause des menaces, il dĂ©cide dâaccueillir le PrĂ©sident Fouad Chehab Ă Ain Zhalta, et d'Ă©viter les dĂ©placements. Il est encouragĂ© par le gĂ©nĂ©ral de lâarmĂ©e Adel Chehab et dĂ©cide de participer Ă lâĂ©vĂ©nement[6]. Il sera reconnu par des partisans du parti de lâopposition de Kamal Joumblatt[7], qui vont sâacharner sur lui Ă Maaser Beiteddine, et le tuer Ă coup de canifs[8].
Il lui sera attribuĂ© la distinction de Grand Officier de lâOrdre national du CĂšdre.
Bibliographie
- Caroline Attie, Struggle in the Levant: Lebanon in the 1950s (Lire en ligne.
Notes et références
- « NaĂŻm Moghabghab, un des hĂ©ros de lâindĂ©pendance », sur L'Orient-Le Jour, (consultĂ© le ).
- Nadim El-Hachem, « Une page memorable de l'histoire du liban », sur rdl.com.lb (consulté le ).
- « HEURES GRAVES AU LIBAN », Le Monde,â (lire en ligne).
- (en) Caroline Attie et Caroline Camille Attié, Struggle in the Levant : Lebanon in the 1950s, , 257 p. (ISBN 978-1-86064-467-2, lire en ligne), p. 145.
- « Les candidats du gouvernement remportent la seconde manche des Ă©lections », Le Monde,â (lire en ligne).
- http://www.fouadchehab.com/doc/bk/boutros-fr-1.pdf
- « CINQUANTE ET UNE PERSONNES ARRĂTĂES APRĂS L'ASSASSINAT DE M. MOGHABGHAB », Le Monde,â (lire en ligne).
- http://doc.rero.ch/record/173337/files/1959-07-29.pdf