Nœud de galère
Le nœud de galère est un nœud de base constitué d'un demi-nœud gansé simple à réaliser et à défaire, même après une forte tension[1].
Autres noms |
Nœud de bec d'oiseau ; nœud d'oiseau ; nœud de trésillon ; demi-nœud gansé ; nœud simple gansé ; nœud coulant sur point fixe |
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ABoK |
#43, #44, #2030, #1825, #1881, #2030 |
Catégorie | |
Domaine |
Marine |
Voisins |
C'est un nœud fréquent qui présente de très nombreux synonymes : nœud simple gansé[2] ou demi-nœud gansé[1], nœud coulant sur point fixe (lorsque la ganse est réalisée dans un anneau)[3], nœud de trésillon[1] (lorsque la ganse est insérée dans un crochet[4]), nœud de bec d'oiseau[5] - [6], nœud d'oiseau[1] et nœud de trésillon (lorsqu'un trésillon est inséré dans la ganse pour souquer une épissure[7] ou un cabillot est inséré dans la ganse pour bloquer le nœud[8]).
Propriétés et usage maritime
Pouvant être réalisé en milieu de corde, ce nœud se dénoue tout seul lorsque ses deux brins sont tirés[9], grâce à la ganse, même après une forte tension[1].
Lorsque la ganse est nouée à point fixe (espar, point d'amarrage, brin à épisser ou un autre cordage) :
- En tirant sur le dormant on obtient un nœud d'arrêt[9] ;
- En tirant sur le courant, (brin correspondant à la ganse), on obtient un nœud coulant[10] - [note 1].
Ce nœud est utilisé comme palan pour lever des charges[11], souquer (tendre) un cordage[5] - [6], ou un brin à épisser[7] - [note 2]. Pour ce faire le dormant est fixe et sert de point de traction[6]. Le courant (brin côté ganse) est passé dans l'élément à raidir ou soulever (au moyen d'un anneau ou d'une boucle sur l'objet à tendre), puis repassé dans la ganse du nœud de galère ; en tirant sur le courant on obtient un effet de poulie[5] - [6]. Il est possible d'augmenter le nombre de passages pour augmenter la démultiplication[5]. Cette technique est plus efficace sur des bouts tressés par rapport à des bouts à torrons[5], de même la matière du cordage influence le frottement et l'efficacité de la technique.
Autres utilisations
Il peut être utilisé pour fabriquer une échelle de corde[12]. Dans ce cas, il faut prendre garde à effectuer le nœud dans le bon sens : le nœud n'est coulant que d'un côté, afin d'assurer que le barreau ne glisse pas, il faut qu'il soit coulant vers le haut, et non vers le bas.
Il est utilisé pour régler la longueur de la jugulaire d'un chapeau.
Le nœud de galère est également utilisé par les louveteaux pour nouer leur foulard[13].
Le nœud coulant est utilisé pour fabriquer des pièges[10].
Sémantique
Il existe deux variantes en utilisation le nœud de galère comme nœud d'accroche, bien que pour cet usage, le nœud ne soit pas sûr :
- Lorsque la ganse est passé dans un anneau on parle de nœud de coulant sur point fixe[3].
- Lorsque la ganse est insérée dans un crochet on utilisera le terme : nœud de trésillon[4].
Pour souquer une épissure, on parlera de nœud de trésillon, lorsqu'un trésillon est inséré dans la ganse[7].
De même, on parlera aussi de nœud de trésillon, si un cabillot est inséré dans la ganse, pour bloquer le nœud[8]. Il suffit de retirer le cabillot pour libérer le nœud[8].
Notes et références
Notes
- Ashley (1944) est la source la plus ancienne et la moins développée, elle mentionne le dormant permettant de faire coulisser le nœud, or par définition le dormant est la partie fixe du bout, le nœud étant réalisé par le courant. C'est le courant qui est du côté de la ganse et qui permet de faire coulisser le nœud. Par ailleurs d'autres sources étayent ce point en présentant la possibilité de réaliser un palan avec le courant en le passant dans la ganse : Devillers (1971) ; Jaffry et al.(2002).
- Le nœud de trésillon est équivalent au nœud de galère. Ce point est confirmé par deux sources : par Ripault (2000) et l'illustration d'Ashley (1944) du nœud #2030 montrant un demi-nœud gansé correspondant au nœud de galère). Ashley (1944) est la source la plus ancienne et la moins développée, elle mentionne une synonymie entre le nœud en gueule de loup et le nœud de trésillon. Or, le nœud en gueule de Loup est différent dans d'autres sources : Ripault (2000) notamment (une boucle est ajoutée autour d'un croc).
Références
- Le classique des nœuds, Editions Sud Ouest, page 15
- Le grand livre des nœuds (Clifford W. ASHLEY, Editions Gallimard Voiles, Paris, 2017), Page 14
- Le grand livre des nœuds (Clifford W. ASHLEY, Editions Gallimard Voiles, Paris, 2017), Page 308
- Le grand livre des nœuds (Clifford W. ASHLEY, Editions Gallimard Voiles, Paris, 2017), Page 314
- Guide des nœuds et du matelotage (Gwendal JAFFRY et al., Le Chasse Marée, 2002), Pages 41-42
- Manuel de matelotage et de voilerie à l'usage des marins professionnels et des plaisanciers (Georges DEVILLERS, Editions Maritimes et d'Outres-Mer, Paris, 1971), page 27
- Le grand livre des nœuds (Clifford W. ASHLEY, Editions Gallimard Voiles, Paris, 2017), Page 330
- Manuel de matelotage et de voilerie à l'usage des marins professionnels et des plaisanciers (Georges DEVILLERS, Editions Maritimes et d'Outres-Mer, Paris, 1971), page 42
- The Ashley Book of Knots, #44
- The Ashley Book of Knots, #43
- « www.lesnoeuds.com - Nœud-373 - Nœud-de-bec-d-oiseau »
- « Nœud de galère », sur Lesnoeuds.com (consulté le )
- « Nœud coulant », sur Scoutopedia
Voir aussi
Bibliographie
- Clifford W. Ashley (trad. de l'anglais par KarinHuet), Le Grand Livre des Nœuds, Voiles Gallimard, (1re éd. 1944), 612 p. (ISBN 978-2-7424-4957-6)
- Franck Ripault, Le classique des nœuds, Editions Sud Ouest (Rennes), , 169 p. (ISBN 978-2-7373-2359-1)
- Georges DEVILLERS, Manuel de matelotage et de voilerie à l'usage des marins professionnels et des plaisanciers, Editions Maritimes et d'Outres-Mer (Paris), , 445 p.
- Gwendal JAFFRY, Claude BAS, Yves GAUBERT, Michel PHILLIPE, Guide des nœuds et du matelotage, Douarnenez, Le Chasse Marée, , 128 p. (ISBN 2-914208-14-6)