Accueil🇫🇷Chercher

Mystères de Lisbonne

Mystères de Lisbonne (Mistérios de Lisboa) est une coproduction franco-portugaise, à participation brésilienne, réalisée par Raoul Ruiz, sortie en 2010.

Mystères de Lisbonne

Titre original Mistérios de Lisboa
RĂ©alisation Raoul Ruiz
Scénario Carlos Saboga
d'après le roman de
Camilo Castelo Branco
Musique Jorge Arriagada
LuĂ­s de Freitas Branco
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau du Portugal Portugal
Drapeau de la France France
Genre Drame
Durée 276 minutes
Sortie 2010

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Le film est inspiré d'un roman de l'écrivain portugais Camilo Castelo Branco[1]. L'adaptation de Raoul Ruiz est également destinée à la télévision et a été diffusée, en six épisodes, en sur la chaîne Arte. Le film reçoit le Prix Louis-Delluc en 2010[2].

Synopsis

Au XIXe siècle, l'histoire de deux destinées qui se croisent : celle d'un orphelin en quête d'identité généalogique, Pedro da Silva, interne dans un collège religieux ; et celle du Père Dinis, un prêtre, autrefois aristocrate libertin, qui élève Pedro comme son fils. À partir d'un telle rencontre, l'évocation d'un tourbillon de récits, d'aventures et de personnages nous entraîne dans un voyage mouvementé à travers le monde et les années…

Fiche technique

Distribution

La version télévision

Également conçu en forme de feuilleton télévisé, décomposé en six épisodes d'une heure chacun, ainsi intitulés :

  1. L'Enfant sans nom
  2. Le Comte de Santa Barbara
  3. L'Énigme du Père Dinis
  4. Les Crimes d'Anacleta dos Remédios
  5. Blanche de Montfort
  6. La Vengeance de la duchesse de Cliton.

Il a été diffusé pour la première fois sur Arte les 19 et à raison de trois épisodes par soirée[4].

Distinctions

Ă€ noter

  • En acceptant la commande d'un feuilleton tĂ©lĂ©visuel en six Ă©pisodes, inspirĂ© d'un roman populaire du XIXe siècle, lui-mĂŞme conçu selon les conventions de ces romans-feuilletons de l'Ă©poque, et prĂ©servant Ă©galement l'idĂ©e d'une grande Ĺ“uvre cinĂ©matographique, Raul Ruiz « retourne la situation ». C'est ce que nous dit Guy Scarpetta, Ă  propos de Mystères de Lisbonne. « En somme, lĂ  oĂą beaucoup d'autres rĂ©alisateurs font de la tĂ©lĂ© en prĂ©sentant cela comme du cinĂ©ma, lui fait exactement l'inverse », Ă©crit-il[5]. Dans la mĂŞme revue, Raul Ruiz confie Ă  Adrien Gombeaud et Philippe Rouyer : « Avant de lire le livre, j'avais envie de l'adapter. Parce que, au Chili (pays d'origine du rĂ©alisateur), je suppliais tout le monde de me laisser tourner une novela. Je me demandais pourquoi les auteurs de ce type de sĂ©rie tĂ©lĂ© s'obstinent Ă  ĂŞtre mauvais alors qu'ils disposent de moyens assez remarquables. Â» Raul Ruiz, qui, originellement, souhaitait faire un film diffĂ©rent pour le grand Ă©cran, prĂ©cise nĂ©anmoins : « Oui, mais c'est le film qu'il faut voir. Ă€ la tĂ©lĂ©vision, (…) c'est une version plus parodique, avec une flèche narrative très claire. Si vous voulez la sĂ©rie, c'est Guillaume Tell avec sa flèche qui coupe la pomme, tandis que le film, c'est la bataille d'Azincourt avec des flèches qui partent dans tous les sens. Â» (entretien recueilli Ă  Paris, le )
  • Cela conduit le critique Guy Scarpetta Ă  faire remarquer : « Or au fur et Ă  mesure que le rĂ©cit filmique avance (scandĂ© de longs flash-backs censĂ©s Ă©clairer les Ă©nigmes dont il est parsemĂ©), la narration ne cesse de se complexifier (…) chaque apparition d'un nouveau personnage ouvre une perspective inattendue dans une situation dĂ©jĂ  passablement enchevĂŞtrĂ©e (…) on en vient Ă  deviner que le père Dinis, qui sert de fil conducteur Ă  cette prolifĂ©ration narrative, n'est pas seulement le dĂ©positaire de cette histoire Ă  tiroirs, mais qu'il en a Ă©tĂ© un des acteurs majeurs (et des plus Ă©quivoques). Â» (Positif, )
  • Guy Scarpetta pressent, par ailleurs, Mystères de Lisbonne comme « une Ă©blouissante rĂ©capitulation, par Ruiz, de tout le langage cinĂ©matographique qu'il a conquis et Ă©laborĂ© dans ses Ĺ“uvres antĂ©rieures, quelque chose comme l'apothĂ©ose de son style. Â» En outre, affirme-t-il, « ce qui s'impose ici c'est qu'un style repose sur un paradoxe ou plutĂ´t une tension, une oscillation entre deux pĂ´les tenus en gĂ©nĂ©ral pour incompatibles : entre, d'une part, une dimension hiĂ©ratique (…), et une profusion ou une exubĂ©rance proprement baroques[6]. »

Raul Ruiz : une intimité portugaise

« Je pratique le Portugal depuis trente ans. C'est toute une vie… Le Portugal, c'est comme le Chili… en mieux. Je ne sais pas si c'est la bonne formule, mais il y a une forme de mĂ©lancolie que nous partageons. (…) La dĂ©finition de la saudade, c'est le souvenir de choses qui n'ont pas eu lieu (…). Â» (Entretien avec A. Gombeaud et Ph. Rouyer, Positif, )

« (…) Le rythme du dialogue en portugais est diffĂ©rent du dialogue en français. Les mots flottent. (…) Le portugais permet ce que j'aime au cinĂ©ma : le silence. (…) Dans le film, lorsque Da Silva sollicite un entretien avec la duchesse, il y a un silence de ce type. Ce n'est pas un très long silence. Mais une minute, c'est dĂ©jĂ  beaucoup au cinĂ©ma. En France, on dit “un ange passe” ; en Espagne, “un Ă©vĂŞque est né” ; au Portugal, “un poète est mort”. Je suis content d'avoir pu placer un long silence dans un de mes films. Â» (ibid.)

Notes et références

  1. Publié pour la première fois en France en mars 2011 aux éditions Michel Lafon.
  2. « Le prix Louis-Delluc attribuĂ© aux Mystères de Lisbonne de Raoul Ruiz Â», site du Nouvel Observateur, 17 dĂ©cembre 2010.
  3. http://www.rsdoublage.com/serie-17598-Myst%C3%A8res-de-Lisbonne.html
  4. Jean-François Rauger, « Mystères de Lisbonne : la machine Ă  illusions temporelles de Raoul Ruiz Â», lemonde.fr, 20 octobre 2010.
  5. Positif, no 596, octobre 2010
  6. Positif, octobre 2010

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.