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Musique corse

La musique corse, essentiellement polyphonique, est une part de l'identité et de la culture peuple corse, connue partout en France et en Europe.

La Corse est, avec la Sardaigne, la seule île en Méditerranée à pratiquer le chant polyphonique[1]. La musique sarde, comme celle de la corse, est appréciée des compatriotes et des visiteurs.

Présentation


Au-delà de l'origine religieuse dont l'empreinte est toujours vivante les chants polyphoniques (A pulifunia Corsa) sont des chants villageois ou de berger qui durant leurs séjours en montagne chantaient des paghjelle (au singulier paghjella). Du point de vue du texte chanté, ces paghjelle avaient pour but premier de raconter les faits de la vie quotidienne, avant de devenir un moyen de transmission de culture, de tradition et d'histoire. C'est ainsi, par exemple, que la défaite de l'armée corse de Pascal Paoli face à l'armée française du roi Louis XV, à la bataille de Ponte-Novo (Ponte Novu en corse, Pont Neuf en français), est encore chantée aujourd'hui dans plusieurs Paghjelle di Ponte Novu.

Le Capri : Chant corse ancien. À la suite du succès, sur le continent, du groupe I Muvrini ("les petits mouflons"), la polyphonie corse est parvenue à trouver un nouveau public en dehors de la Corse et des Corses expatriés.

Un important travail de mémoire est mené au cours de la deuxième moitié du 20e siècle : le musicologue Félix Quilici et l'universitaire Paul Arrighi, comme le menuisier Ghjuliu Bernardini (père de Jean-François et Alain, meneurs du groupe I Muvrini), Jean-Paul Poletti et Minicale notent et enregistrent sons, chants et histoires dans les villages, reçus de bouche à oreille, pour transmettre la tradition[2].

Le Riacquistu : cette "réappropriation", au long des années 1970 et 1980, est portée par le groupe Canta U Populu Corsu. Fondé par Petru Guelfucci, Jean-Paul Poletti, Minicale, il fait redécouvrir le chant polyphonique corse[3].

De nouveaux groupes audacieux, tels qu'Alba, n'hésitent pas à rafraîchir la polyphonie corse en y associant des instruments et en composant une musique nouvelle inspirée de la tradition, mais ouverte sur le monde d'aujourd'hui.

Certains groupes (I Muvrini, Les Nouvelles Polyphonies Corses, L'Arcusgi, A Primavera) n'hésitent pas à mélanger les styles, les instruments et les cultures afin de créer un style qui leur est propre et qui s'éloigne de la polyphonie traditionnelle. Ils se rapprochent en ce sens de la musique fusion.

On peut donc trouver chez certains groupes polyphoniques des rapprochements avec d'autres groupes de musiques traditionnelles, comme l'a par exemple fait Ă  plusieurs reprises L'Arcusgi dans ses chants mĂŞlant langue corse et langue basque (cf. la chanson "Askatasunera").

Tout comme à son origine, plusieurs chants polyphoniques aujourd'hui véhiculent certaines idées et valeurs chères au peuple corse, ou à d'autres. L'exemple le plus connu est celui de la chanson Surella d'Irlanda (Sœur d'Irlande), écrite par le groupe Canta U Populu Corsu, afin de dénoncer l'occupation britannique en Irlande du Nord. D'autres encore chantent leur désir de liberté et d'identité.

Le Chœur de Sartène - U Cori di Sartè pratique un triple répertoire : polyphonie traditionnelle corse, polyphonie franciscaine, répertoire sacré. Jean-Paul Poletti le dirige et Ceccè Lanfranchi en est membre, entre autres.

Chants et groupes polyphoniques connus

Barbara Furtuna Ă  Varsovie, septembre 2011

En Corse, il y a une longue tradition de chants sacrés catholiques :

  • VeillĂ©es de prière ;
  • Pèlerinages ;
  • FĂŞtes de village.

Le chant polyphonique corse le plus connu est sans conteste le Dio vi salvi Regina (Dieu vous sauve Reine) qui est un chant d'Église, devenu l'hymne reconnu depuis 1735 par le peuple corse.

Depuis les années 1980, il existe plusieurs groupes polyphoniques connus en France et en Europe dont :

Instruments de musique

Les instruments de musique (cetera, pivana, cialamella, riberbula, pirula, cassella…) font aussi partie intégrante de ce patrimoine musical mais leur rôle semble mineur comparé au chant pratiqué dans de très nombreuses occasions depuis des temps très anciens (célébrations religieuses aussi bien que banquets, fêtes, veillées...).

A l'époque contemporaine le violon a été fréquemment support de chant dans les fêtes locales ou familiales.

Notes et références

  1. Description dans le Petit FutĂ© Ă©dition 2015, page 28, aux Nouvelles Éditions de l’UniversitĂ©  
  2. Arnaud Vaulerin, « Les voix de Sartène chantent la terre corse », La Croix,‎
  3. Stéphane Davet, « Le pari musical et pacifiste des grandes voix corses », Le Monde,‎

Voir aussi

Bibliographie

  • Cantu Nustrale, Ghjermana de Zerbi - Scola Corsa, Accademia d’i vadabondi, Altone, 1981 - catalogue très complet de berceuses et chansons de veillĂ©es de la tradition corse, leurs histoires, paroles et partitions dans l’ouvrage. RĂ©Ă©ditĂ© en 2012.
  • Antoine Massoni, Les musiques de Corse - chants, instruments et danses, Ajaccio, Éditeur A. Piazzola, 2006 ; rythme dans le folklore corse (danse, musique et instruments de musique).
  • Dominique Salini, Histoire des musiques de Corse, Bastia : Éditions Dumane, 2009. (ISBN 978-2-915943-10-8)
  • Le Chant religieux corse : État, comparaisons, perspectives, collectif sous la direction de Marcel PĂ©rès, , Ă©dition CrĂ©aphis, (ISBN 978-2907150354).
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