Dio vi salvi Regina
Le Dio vi salvi Regina était l'hymne national de la République corse, adopté lors de la consulte de Corte en 1735. Bien que n'étant pas en langue corse, ce cantique en italien reste l'« hymne corse » à l'ère contemporaine[2] ; il est traditionnellement chanté lors de nombreuses cérémonies religieuses, publiques ou familiales en Corse, sans nécessairement de connotations religieuses. Notons qu'il n'existe aucune archive attestant de ce choix d'un hymne à cette époque.
Dio vi salvi Regina | |
Hymne de | Corse |
---|---|
Paroles | François de Geronimo 1675 |
Adopté en | 1735[1] |
Histoire
Il s'agit d'un chant religieux dédié à la Vierge Marie créé en Italie par saint François de Geronimo vers 1675[2], inspiré du Salve Regina médiéval encore chanté de nos jours entre autres dans les monastères[3]. En 1681, l'œuvre fut imprimée dans la Dottrina cristiana spiegata in versi (« La doctrine chrétienne expliquée en vers »), puis par l'archevêque de Gênes, Giambattista Spinola en 1704 dans son Sommario della Dottrina cristiana[4].
Cette hymne est un exemple rare de chant religieux devenu emblème national[3].
Il se diffuse dans toute l’Italie, avant de tomber dans l’oubli en dehors de la Corse[3], où il parvient dans les années 1730[5]. Il devient le chant de ralliement des insurgés en 1735, lorsque la consulta de Corte rompt avec Gênes et proclame la souveraineté de la Corse : les nationaux corses se placent en effet sous la protection de la Vierge Marie[1] - [5]. Il devient l'hymne national de la Corse en 1762[1].
Dans cette version, un couplet ultime est ajouté, écrit directement en langue corse ; il fait référence à la victoire sur les ennemis de la Corse et par là signifie la nouvelle fonction de ce texte.
Usage contemporain
Le Dio vi salvi Regina connaît un regain de faveur dans la culture corse dans les années 1970[3].
Cet hymne est joué à chaque fois que la sélection corse de football (non affiliée à la Fédération internationale de football association, [FIFA]) participe à une manifestation sportive internationale ou que les matchs du SC Bastia et de l'AC Ajaccio ont lieu à domicile le 8 décembre, jour de l'Immaculée Conception et anciennement de fête nationale en Corse. Il est pratiquement toujours chanté à la fin de toutes les cérémonies religieuses, et interprété en polyphonie traditionnelle corse (paghjella) à trois voix, de deux manières différentes sans que la voix principale ne change, une manière plutôt guerrière, l'autre plutôt religieuse. Le plus souvent ne sont chantés que les premier, deuxième et dernier couplets.
Il est également utilisé à l'ouverture de certaines sessions de l'Assemblée de Corse.
Paroles
Paroles d'origine | Traduction en corse | Traduction en français |
---|---|---|
Dio vi salvi, Regina |
Dìu vi salvi, Regina |
Que Dieu vous garde Reine |
Voir aussi
Cet hymne a été adapté par Louis Liébard, paroles de Louis Aragon et Bernard Geoffroy, pour créer le chant religieux Quand Jésus mourait au calvaire[6].
Liens externes
- Paul Antonini (Accademia Corsa di Nizza), Les origines du Dio vi salvi Regina : [lire en ligne]
Références
- Mgr Llosa et Mgr Cristiani, Dio vi Salvi Regina, La Reine Immaculée de la Corse, p. 119, LuLu, 2016
- « "Dio vi salvi Regina" : histoire et sociologie de l'hymne corse », sur franceculture.fr, (consulté le ).
- « Sur les chemins du Dio vi Salvi Regina », sur francetvpro.fr, (consulté le ).
- Michel Vergé-Franceschi, Une histoire de l'identité corse des origines à nos jours, p. 182, 2017
- Michel Vergé-Franceschi, Une histoire de l'identité corse des origines à nos jours, Payot, 424 p. (lire en ligne).
- Cote HV19, Éditions du Seuil.
Sources
- Hymne corse, sur Lexilogos
- Partition, paroles et musique à l'orgue
- Partition vocale