Mouvement du cinéma pur
Le mouvement du cinĂ©ma pur (çŽæ ç»ćéć, Jun'eigageki undĆ) est un courant de critique cinĂ©matographique et de rĂ©alisation du Japon des annĂ©es 1910 et dĂ©but des annĂ©es 1920, qui prĂŽne ce qui est considĂ©rĂ© comme des modes de rĂ©alisation de films plus modernes et cinĂ©matographiques.
Les critiques de magazines tels que Kinema Record et Kinema Junpo regrettent que le cinĂ©ma japonais est par trop thĂ©Ăątral. Ils avancent que celui-ci prĂ©sente des scĂšnes de thĂ©Ăątre kabuki et shinpa tel quel, avec peu de crĂ©ation purement cinĂ©matographique et sans un scĂ©nario Ă©crit avec le cinĂ©ma Ă l'esprit. Les rĂŽles fĂ©minins sont mĂȘme jouĂ©s par des onnagata. Il est reprochĂ© aux cinĂ©astes de tourner de longues prises et de dĂ©lĂ©guer la narration aux benshi dans les salles de cinĂ©ma au lieu d'utiliser des dispositifs tels que les gros plans et le montage afin de raconter visuellement une scĂšne. Le romancier Jun'ichiro Tanizaki est un important partisan du mouvement[1].
Des critiques tels que Norimasa Kaeriyama deviennent finalement rĂ©alisateurs afin de mettre en pratique leurs conceptions du cinĂ©ma. Kaeriyama dirige ainsi The Glow of Life au studio Tenkatsu en 1918. Ce film est souvent considĂ©rĂ© comme le premier « film pur » mais des rĂ©alisateurs comme EizĆ Tanaka, influencĂ© par le thĂ©Ăątre shingeki, apportent Ă©galement leurs propres innovations Ă la fin des annĂ©es 1910 dans les studios comme le Nikkatsu[2].
L'Ă©volution vers le « cinĂ©ma pur » est favorisĂ© par l'apparition de nouveaux studios rĂ©formistes comme la ShĆchiku et la TaishĆ Katsuei vers 1920. Vers le milieu des annĂ©es 1920, le cinĂ©ma japonais prĂ©sente plusieurs des techniques cinĂ©matographiques rĂ©clamĂ©es par les avocats des films purs, et les onnagata sont remplacĂ©s par des actrices. Le mouvement influence profondĂ©ment la façon dont les films seront faits et pensĂ©s pendant les dĂ©cennies Ă venir, mais ce n'est pas un succĂšs complet : les benshi restent partie intĂ©grante de la rĂ©alitĂ© du film japonais jusque dans les annĂ©es 1930.
Notes et références
- Voir Lamarre et Bernardi.
- Richie, p. 8.
Bibliographie
- Joanne Bernardi, Writing in Light : The Silent Scenario and the Japanese Pure Film Movement, Wayne State University Press, , 354 p. (ISBN 0-8143-2926-8).
- (en) Aaron Gerow, Visions of Japanese Modernity : Articulations of Cinema, Nation, and Spectatorship, 1895â1925, Berkeley, Calif./Los Angeles/London, University of California Press, , 323 p. (ISBN 978-0-520-25456-5).
- (en) Thomas Lamarre (trad. du japonais), Shadows on the screen : Tanizaki JunÊŒichirĆ on cinema and "oriental" aesthetics, Ann Arbor, MI, Center for Japanese Studies, University of Michigan, , 408 p. (ISBN 1-929280-32-7).
- Donald Richie, Japanese Cinema : Film Style and National Character, Doubleday, . Available online at the Center for Japanese Studies, University of Michigan.
Source de la traduction
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Pure Film Movement » (voir la liste des auteurs).