Mouton noir
Le mouton noir est une métaphore désignant une personne considérée comme marginale dans un groupe. Cette expression est utilisée de manière idiomatique dans plusieurs langues. Elle tire son origine du contraste entre la proportion de moutons blancs (habituels et majoritaires) et de moutons noirs (généralement minoritaires) dans les troupeaux d'ovins. En russe, c'est la « corneille blanche » (« белая ворона », bielaïa vorona) qui est utilisée.
Le terme est utilisé pour décrire une personne d'aspect physique différent de son entourage et que certains réprouvent. L’expression stigmatise des personnes en raison de leur origine ethnique et par extension de leur appartenance religieuse, de leur classe sociale ou de leur profession.
Le terme est parfois utilisé en lieu et place de « brebis galeuse ». La brebis galeuse était un animal malade (porteur ou non de la gale) que l'on tenait à l'écart du troupeau, afin de prévenir tout risque de contamination. Au sens figuré, l'expression désigne en fait une personne dont les opinions et le comportement sont jugés déviants et qui sont tenus à l'écart de la communauté.
Origine biologique
Chez le mouton, la couleur blanche n'est pas une forme d'albinisme mais est due à un gène dominant qui empêche la production du pigment coloré ; la noirceur est donc la conséquence d'un gène récessif. Pour qu'une brebis et un bélier blancs aient un agneau noir, les deux doivent être hétérozygotes en ce qui concerne le gène codant le noir, avec une probabilité de 25 % que l'agneau soit noir. Une étude de l'Université agraire de Norvège publiée en 1999 montre que la couleur noire est due à un allèle E.D sur le locus[1].
Notes et références
- Dag Inge Våge, Helge Klungland, Dongsi Lu et Roger D. Cone, « Molecular and pharmacological characterization of dominant black coat color in sheep », Mammalian Genome, Springer New York, vol. 10, no 1, , p. 39–43 (ISSN 0938-8990 et 1432-1777, DOI 10.1007/s003359900939).