Moustafa al-Kazimi
Moustafa al-Kazimi, né en 1967 à Bagdad, est un homme d'État irakien. Il est Premier ministre de 2020 à 2022.
Moustafa al-Kazimi | ||
Moustafa al-Kazimi en 2021. | ||
Fonctions | ||
---|---|---|
Premier ministre d'Irak | ||
– (2 ans, 5 mois et 20 jours) |
||
Président | Barham Salih Abdel Latif Rachid |
|
Gouvernement | al-Kazimi | |
LĂ©gislature | 4e | |
Prédécesseur | Adel Abdel-Mehdi | |
Successeur | Mohammed Chia al-Soudani | |
Ministre des Affaires étrangères (intérim) | ||
– (29 jours) |
||
Premier ministre | Lui-mĂŞme | |
Prédécesseur | Mohamed Ali Alhakim | |
Successeur | Fouad Hussein | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Moustafa al-Kazimi | |
Date de naissance | (55-56 ans) | |
Lieu de naissance | Bagdad | |
Nationalité | Irakienne | |
Parti politique | Indépendant | |
Diplômé de | Université de Bagdad Université de Manchester |
|
Profession | Journaliste Avocat |
|
|
||
|
||
Premiers ministres irakiens | ||
Biographie
Né en 1967 à Bagdad. Son père Abdellatif Mechtet Al-Ghribaoui, arrivé à Bagdad depuis le sud du pays (province de Dhi Qar) en 1963 (soit quatre ans avant la naissance de son fils), était superviseur technique à l’aéroport intrernational de Bagdad, et un représentant du Parti national démocratique[1].
Il est licencié en droit. Journaliste, et avocat des droits de l'homme et il milite contre le régime de Saddam Hussein et doit s'exiler en Europe[2]: en Allemagne, puis au Royaume-Uni où il reste jusqu’à la chute du régime de Saddam Hussein en 2003[1].
À la suite de la chute du régime, Al-Kadhimi dirige depuis Londres puis depuis Bagdad la fondation Dialogue humanitaire, qui se présente comme une « organisation indépendante, dont le but est de combler les écarts entre les sociétés et les cultures, et de promouvoir le dialogue comme alternative à la violence dans la résolution des crises »[1]. Il prend également la direction de la fondation Al-Dhakira (La Mémoire) dédiée à enquêter sur les crimes du dictateur[2]. où il contribue à récolter des enregistrements et des témoignages des victimes[1]. Cette organisation est toutefois accusée par certains observateur d'être en même temps une agence de renseignement[1].
Dans les années 2010, il travaille comme journaliste pour différents médias, notamment en tant que rédacteur en chef du magazine kurde Al-Ousbou’iya (L’Hebdomadaire), et comme chef du service Irak à Al-Monitor[1]. Parallèlement, il publie trois livres dont le dernier, intitulé La Question de l’Irak. La réconciliation entre le passé et l’avenir préconise pour l'Irak une neutralité régionale, où l’Iran aurait beaucoup moins d’influence[1]. Les Américains le repèrent pour ses qualités de collecte et d'analyse d'informations, et encouragent sa nomination à la direction des services de renseignement, Iraqi National Intelligence Service[1], poste qu'il obtient en 2016 alors que l'Irak est en pleine guerre contre le groupe État islamique[2]. Ce passage par les renseignements lui permet de maîtriser plusieurs dossiers, de prouver ses capacités et tisser les relations faisant de lui plus tard un homme fort au sein de l’exécutif[1].
Il possède des contacts à la fois du côté des Américains, et de celui de l'Iran, ce qui ne l'empêche pas d'être accusé par les groupes pro-iraniens les plus radicaux d'avoir participé à l'élimination de Qassem Soleimani. Il est ainsi réputé proche des États-Unis[3], ayant notamment de bonnes relations avec l'administration de Donald Trump et son secrétaire d'État Mike Pompeo[1]. Il est également proche de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis[4].
À la suite des élections législatives irakiennes de 2018, il est pressenti pour devenir Premier ministre. Le 9 avril 2020, il est chargé de former un gouvernement[2]. Il prend ses fonctions le 7 mai[5].
Le 31 juillet, il annonce des législatives anticipées pour le 6 juin 2021[6]. Elles sont reportées au 10 octobre suivant en raison de la pandémie de Covid19.
Notes et références
- Mahmoud Mroueh, « Moustafa Al-Kadhimi, l'insaisissable funambule de la politique irakienne », sur Orient XXI, (consulté le )
- « Irak: Moustafa al-Kazimi, un chef espion qui a le bras long », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
- « Dialogue stratégique Irak-États-Unis: Bagdad entre le marteau et l’enclume », sur RFI, RFI, (consulté le ).
- Mahmoud Mroueh, « Moustafa Al-Kadhimi, l'insaisissable funambule de la politique irakienne - Mahmoud Mroueh », sur Orient XXI, (consulté le ).
- « L'Irak, en grave crise sociale et économique, se dote d'un gouvernement - Le Point », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
- « Irak : en proie aux révoltes populaires, le gouvernement annonce des élections anticipées », sur RTBF Info, (consulté le ).