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Morales sur Job de Cîteaux

Les Morales sur Job de Cîteaux sont un manuscrit enluminé datant du début du XIIe siècle, réalisé à l'abbaye de Cîteaux. Le manuscrit se trouve à la Bibliothèque municipale de Dijon (ms. 168-170 et 173). Il est célèbre pour les lettrines historiées chargées d'humour présentes dans les marges du texte.

Morales sur Job de Cîteaux
Frontispice, grande lettrine R, Ms.168 f.4v
Artiste
Scriptorium de Cîteaux
Date
vers 1109-1111
Technique
enluminures sur parchemin
Dimensions (H Ă— L)
35 Ă— 24 cm
Format
473 folios reliés en 4 tomes (95+103+94+181)
No d’inventaire
Mss.168-170 et 173
Localisation

Historique

Le manuscrit est copié à l'origine en deux tomes au sein du nouveau monastère de l'abbaye de Cîteaux, sous l'abbatiat d'Étienne Harding, juste après la réalisation de la Bible qui porte son nom. Le premier tome est daté précisément de 1111 grâce au colophon situé au f.92 du ms.170, le second a été achevé au cours de la même décennie. Les mains de trois scribes ont été distinguées dans le texte, le troisième étant le premier scribe de la Bible d'Étienne Harding. Le premier tome a été divisé en 3 volumes à une date inconnue (mss.168-170). À la Révolution, la fermeture de l'abbaye entraine le transfert de sa bibliothèque à la bibliothèque municipale de Dijon. La reliure des quatre volumes a été restaurée au cours du XXe siècle[1].

Description

Les Morales sur Job de Grégoire le Grand sont un des livres les plus copiés par les scriptoria monastiques du Moyen Âge. Le premier tome, conservé en trois volumes, contient les chapitres de 1 à 16. Le premier volume contient notamment une grande lettrine de frontispice au folio 4 verso, ainsi qu'une lettre représentant Grégoire offrant son manuscrit à Léandre de Séville (f.5r). Le deuxième volume contient des lettrines ornées, tandis que le troisième contient 5 lettrines mettant en scène des moines au travail. Le second tome contient les chapitres 17 à 35 et possède 17 lettrines décorées, mettant notamment en scène des moines au travail[1], ou des laïcs contemporains, des personnages bibliques, ou des hybrides zoomorphes se combattant entre eux.

  • Deux moines Ă  califourchon sur un arbre couchĂ©, fendent le tronc, Ms 170, fol. 59
    Deux moines à califourchon sur un arbre couché, fendent le tronc, Ms 170, fol. 59[2]
  • Moine moissonneur, Ms 0170, fol. 075
    Moine moissonneur, Ms 0170, fol. 075[3]
  • Cavalier combattant un dragon, Ms.173, f.20
    Cavalier combattant un dragon, Ms.173, f.20
  • Moines coupant un arbre, Ms.173, f.41r.
    Moines coupant un arbre, Ms.173, f.41r.

Le même enlumineur est l'auteur de l'ensemble des lettrines. C'est aussi l'auteur des décorations de la Bible d'Étienne Harding, d'un manuscrits des lettres et sermons de Jérôme (Ms.135) et des Exposés sur les psaumes de saint Augustin (Ms.145 et 147). Plusieurs détails de ses décorations font penser qu'il était originaire d'Angleterre : ainsi, le ruisseau et l'oiseau de la lettrine Q (Ms.173, f.174) se retrouvent dans les décorations du mois d'octobre de plusieurs psautiers anglo-saxons. Aucun moine de Cîteaux à cette époque n'est connu comme étant d'origine anglaise, en dehors d'Étienne Harding. Certains historiens de l'art n'hésitent pas à dire que l'abbé pourrait être l'auteur de ces décorations[4].

Voir aussi

Bibliographie

  • Yolanta Zaluska, L'Enluminure et le scriptorium de CĂ®teaux au XIIe siècle, Commentarii Cistercienses, 1989, Notices 3
  • Yolanta Zaluska, Manuscrits enluminĂ©s de Dijon. Paris : CNRS, 1991. n° 24, p. 56-59.
  • Ch. Oursel, Miniatures cisterciennes (1109-1134), Mâcon, 1960, p. 11, 20-21, 23, 27 et pl. XXII-XXIX
  • (en) Conrad Rudolph, Violence and daily life. Reading, art and polemics in the Citeaux Moralia in Job, Princeton, Princeton Univ. press, 1997, 145 p. [prĂ©sentation en ligne]
  • (en) Dan Connolly, « Signification in the Decorated Initials of Citeaux's Moralia in Job: Full of Sound and Fury Â», Chicago Art Journal, Spring 1993, p.31-38 [lire en ligne]

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Notices de la bibliothèque de Dijon
  2. Le premier plante sa cognée dans le tronc, le second en vis-à-vis frappe le talon de l'outil avec un gros maillet.
  3. Le moine porte une pierre Ă  aiguiser pendant Ă  la ceinture.
  4. Alessia Trivellone, « â€™Styles’ ou enlumineurs dans le scriptorium de CĂ®teaux ? : Pour une relecture des premières miniatures cisterciennes Â», Cahiers de Saint Michel-de-Cuxa, 2012, n°43, pp.83-93 [lire en ligne]
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