Monument aux morts de Petit-Canal
Le monument aux morts de Petit-Canal est un cénotaphe situé rue Jean-Jaurès à Petit-Canal en Guadeloupe. Il a été érigé en 1936 en mémoire des soldats morts lors des combats de la Première Guerre mondiale et est inscrit aux monuments historiques en 2018.
de Petit-Canal
Type | |
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Destination actuelle | |
Style | |
Architecte |
Ali Tur (possiblement l'architecte) Émile André Leroy (sculpture) |
Construction |
1936 |
Hauteur |
~ 4 m |
Propriétaire |
Commune de Petit-Canal |
Patrimonialité |
Pays | |
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RĂ©gion | |
Commune | |
Adresse |
Rue Jean-Jaurès |
Coordonnées |
16° 22′ 45″ N, 61° 29′ 24″ O |
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Histoire
Le monument aux morts est une commande de la commune inaugurée en 1936[1], pour les soldats morts durant la Première Guerre mondiale. Il est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [2].
En novembre et , à l'occasion des célébrations du centenaire de l'Armistice, une exposition a lieu à Petit-Canal et Baie-Mahault pour mettre en valeur les deux cénotaphes et en particulier l'œuvre du sculpteur Émile André Leroy (1899-1953)[3].
Description
Le monument aux morts est installé sur la place de la mairie devant sur une petite esplanade en pente douce, arborée, surélevée par quatre volées de quelques marches chacune (qui ne sont pas sans rappeler symboliquement les Marches des Esclaves de la ville[4]). Il porte l'inscription « Petit-Canal — Souvenez-vous — 1914-1918 » et deux plaques latérales avec le nom d'une vingtaine de morts canaliens[5]. Il est construit en béton armé par la société Diligenti dans le style Art déco[5] et est possiblement l'œuvre de l'architecte Ali Tur[1] - [5], très actif durant la période de la reconstruction de la Guadeloupe de 1929 à 1936 (il réalise notamment la mairie de Petit-Canal en 1931) et travaillant avec Diligenti. Le style du monument, notamment son rythme ternaire, est typique de son œuvre.
La stèle est ornée d'une statue de 2,15 m en galvano-bronze, œuvre du sculpteur Émile André Leroy – auteur également de celle de Baie-Mahault –, figurant un poilu debout, les jambes écartées, casqué et l'arme au pied tenue par le canon dans une attitude plus libre et moins solennelle que celle de Baie-Mahault. Alors que la statue de Baie-Mahault représente un soldat d'origine africaine, ce qui est relativement rare pour les monuments aux morts même aux Antilles[6], celle de Petit-Canal figure un soldat blanc dont le modèle a été le sculpteur René Cotard, un ami et ancien camarade de promotion aux Beaux-Arts d'Émile Leroy[7]. Elle était initialement non peinte[1].
Notes et références
- SĂ©verine Laborie 2014, p. 178-179.
- Notice no PA97100071, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Les monuments aux morts d’Émile André Leroy, un patriotisme Art déco en Guadeloupe », Direction des Affaires culturelles de la Guadeloupe, consulté le 5 juin 2021.
- Marches des Esclaves, Office du tourisme de la Guadeloupe, consulté le 5 juin 2021.
- Monument aux morts de Petit-Canal, Les monuments aux morts, université de Lille, consulté le 5 juin 2021.
- L'autre monument aux morts dans ce cas en Guadeloupe est celui des Abymes ; cf SĂ©verine Laborie, 2014, p. 183.
- Stéphane Richemond, « Séjours et voyages outre-mer des artistes français – Le sculpteur Émile André Leroy (1899-1953), un parcours emblématique », Images et Mémoires, no 59,‎ hiver 2018-2019, p. 9-20 (lire en ligne).
Annexes
Bibliographie
- Séverine Laborie, « Eléments remarquables de la commémoration des morts de la Guerre 14-18 : Les monuments aux morts de Guadeloupe », Bulletin de la Société d'histoire de la Guadeloupe, Société d'histoire de la Guadeloupe, no 168,‎ mai–août 2014, p. 169–198 (lire en ligne)