Mont Yoshino
Le mont Yoshino (ćéć±±, Yoshino-yama) se trouve sur le bourg de Yoshino dans la prĂ©fecture de Nara et la pĂ©ninsule de Kii au Japon. Il fait partie des sites sacrĂ©s et chemins de pĂšlerinage dans les monts Kii, classĂ©s au patrimoine mondial de lâUNESCO[2].
Mont Yoshino | |||
![]() Vue du mont Yoshino au printemps, lors de la floraison de ses fameux cerisiers du Japon. | |||
GĂ©ographie | |||
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Altitude | 530 m | ||
Massif | Monts Kii | ||
CoordonnĂ©es | 34° 21âČ 23âł nord, 135° 52âČ 14âł est[1] | ||
Administration | |||
Pays | ![]() |
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RĂ©gion | Kansai | ||
Préfecture | Nara | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : Japon
Géolocalisation sur la carte : préfecture de Nara
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GĂ©ographie
GĂ©ographiquement, le terme « Yoshino » dĂ©signe le bourg Yoshino, la rĂ©gion centrale et septentrionale des monts Kii, ainsi que le mont Yoshino lui-mĂȘme[3].
Histoire
Yoshino est apprĂ©ciĂ© par la cour impĂ©riale depuis le temps oĂč la capitale Ă©tait Ă Asuka au VIIe siĂšcle : lâempereur Tenmu (631-686) sây Ă©tait installĂ© avant la guerre de Jinshin et lâimpĂ©ratrice JitĆ (645-703) sây rendait frĂ©quemment[4] - [5] - [6].
Religion
Le mont est un lieu de pĂšlerinage du shinto, du bouddhisme et du shugendĆ, culte syncrĂ©tique et ascĂ©tique des montagnes au Japon[2]. Dans les temps anciens, le site Ă©tait un lieu sacrĂ© des religions primitives[6], et pourrait avoir Ă©tĂ© associĂ© Ă un culte taoĂŻste de lâimmortalitĂ©[5]. Plusieurs temples et sanctuaires y sont Ă©tablis, dont le Kinpusen-ji construit Ă lâorigine au VIIIe siĂšcle et le Yoshimizu-jinja[3].
Culture
Cerisiers du mont Yoshino
Le mont Yoshino est cĂ©lĂšbre pour ses milliers de cerisiers du Japon (sakura) qui se parent de blanc et de rose durant tout le printemps en fonction de lâaltitude, depuis la base jusquâau sommet. Traditionnellement, les cerisiers sont dâailleurs groupĂ©s par altitude, des plus bas aux plus hauts : Shimo-Senbon, Naka-Senbon, Kami-Senbon et Oku-Senbon. Le dĂ©calage de la floraison de ces groupes permet aux cerisiers du mont Yoshino de rester en fleurs plus longtemps quâailleurs dans le pays[7]. DâaprĂšs lâOffice national du tourisme japonais, plus de 30 000 cerisiers de diffĂ©rentes variĂ©tĂ©s ornent le mont[3].
De nos jours, plusieurs dizaines de milliers de visiteurs viennent contempler les paysages de Yoshino en mars et avril[8]. Le site est préservé par des propriétaires privés et les collectivités locales[2].
Poésie et arts
Le mont Yoshino et ses cerisiers sont cĂ©lĂ©brĂ©s dans la littĂ©rature, la poĂ©sie et la peinture traditionnelle japonaise. Le site, sujet de poĂšmes depuis au moins Tenmu et lâimpĂ©ratrice JitĆ et frĂ©quemment prĂ©sent dans les anthologies waka, est un utamakura (un motif souvent lyrique de la poĂ©sie classique) Ă©voquant les cerisiers en fleurs au printemps ou la neige[5]. Chez SaigyĆ, le mont est caractĂ©risĂ© tant par sa beautĂ© que par lâisolement spirituel au monde[9]. « Avec le temps, le mont Yoshino [âŠ] devint lâarchĂ©type classique de lâimpermanence par la vertu de ses splendides mais Ă©phĂ©mĂšres fleurs de cerisiers[10]. »
Comme dâautres grands motifs de la poĂ©sie waka, le mont Yoshino inspire Ă©galement les peintres pour les peintures de vues cĂ©lĂšbres du Japon, ou meisho-e, notamment dans le mouvement artistique yamato-e[11].
Références
- Visualisation sur les cartes GSI.
- « Sites sacrés et chemins de pÚlerinage dans les monts Kii », sur whc.unesco.org, UNESCO (consulté le ).
- « Saga and Around », sur www.japan.travel (consulté le ).
- (en) Robin D. Gill, Cherry Blossom Epiphany : The Poetry and Philosophy of a Flowering Tree, Paraverse Press, , 740 p. (ISBN 978-0-9742618-6-7, lire en ligne), p. 634.
- (en) Haruo Shirane, Traditional Japanese Literature : An Anthology, Beginnings to 1600, Columbia University Press, , 600 p. (ISBN 978-0-231-50453-9, lire en ligne), p. 71.
- (en) Ichiro Hori, Folk Religion in Japan : Continuity and Change, University of Chicago Press, , 278 p. (ISBN 978-0-226-35334-0, lire en ligne), p. 152, 163-164, 178.
- Ryota Nishiyama, « PHOTO: Cherry blossoms reach early peak on Mount Yoshinoyama »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?), sur ajw.asahi.com, Asahi Shinbun, .
- Jean-Luc Toula-Breysse, « Yoshino, lâempire du bois », M, le magazine du Monde,â (lire en ligne).
- (en) Haruo Shirane, Japan and the Culture of the Four Seasons : Nature, Literature, and the Arts, Columbia University Press, , 336 p. (ISBN 978-0-231-15281-5, lire en ligne), p. 68, 86.
- (en) Laura Nenzi, Excursions in Identity : Travel and the Intersection of Place, Gender, and Status in Edo Japan, University of Hawaii Press, , 260 p. (ISBN 978-0-8248-3117-2, lire en ligne), p. 37.
- « Yoshino », Japanese Architecture and Art Net Users System (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
- Front de floraison des cerisiers : avance de la floraison des cerisiers sur le territoire japonais
- Hanami : la coutume traditionnelle japonaise dâapprĂ©cier la beautĂ© des fleurs
- Sites sacrés et chemins de pÚlerinage dans les monts Kii
Lien externe
- (en) « Mount Yoshinoyama: Mountain Covered by Thousands of Cherry Trees », sur www.japan-guide.com (consulté le ).