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Mont Hampton

Le mont Hampton est un volcan bouclier avec une caldeira remplie de glace[1] - [2]. C'est le plus septentrional des cinq volcans qui composent la chaîne du Comité Exécutif, dans la Terre Marie Byrd, en Antarctique.

Mont Hampton
Vue aérienne du mont Hampton et de sa caldeira depuis le nord-ouest.
Vue aérienne du mont Hampton et de sa caldeira depuis le nord-ouest.
Géographie
Altitude 3 323 m, pic Marks
Massif Chaîne du Comité Exécutif
Coordonnées 76° 30′ 56″ sud, 125° 45′ 19″ ouest
Administration
Pays Drapeau de l'Antarctique Antarctique
Revendication territoriale Aucune (Terre Marie Byrd)
Géologie
Âge Miocène
Type Volcan de rift
Morphologie Volcan bouclier
Activité Éteint
Dernière éruption 8,3 millions d'années
Code GVP Aucun
Géolocalisation sur la carte : Antarctique
(Voir situation sur carte : Antarctique)
Mont Hampton

Géographie

Carte topographique des volcans Hampton (en haut), avec le pic Whitney et le pic Parks, et Cumming (échelle 1:250 000).

Le mont Hampton est composé du pic Whitney (3 005 m) au nord-ouest et du pic Marks (3 323 m au sud-est)[3]. Le volcan a la forme d'un triangle symétrique non érodé avec une caldeira remplie de glace de 5,5 à 6,5 km de large[4].

Le sommet nord-ouest est associé à sa propre caldeira, qui est en partie coupée par la caldeira du mont Hampton sur le flanc sud-est et enterrée par les coulées de lave de cette dernière[3]. Les centres des deux caldeiras sont distants d'environ km[5]. Sur la base des affleurements examinés, il semble que la majeure partie du volcan soit formée par des roches d'écoulement (lave)[5], mais on trouve des téphras au niveau des évents annexes[3].

La montagne s'élève à environ 1 kilomètre au-dessus de la surface de la calotte glaciaire de l'Antarctique occidental[1] qui recouvre la majeure partie de l'édifice, mais des crêtes morainiques se trouvent à sa base sur la calotte glaciaire. En raison des conditions climatiques, la persistance de glace permanente au sommet de la montagne est peu probable à long terme[1]. L'érosion semble y avoir été épisodique[1] avec des maxima pendant les interglaciaires[6] et il n'y a aucune preuve de formation de cirque[7]. Des lichens ont été trouvés sur la montagne[8].

Géologie

Le mont Hampton est l'un des plus anciens volcans de l'Antarctique car il a été actif pendant le Miocène[1]. Malgré cela, il est moins érodé que certains volcans plus jeunes de la région[5], mais en général, les âges des volcans de Marie Byrd Land ne sont pas corrélés à leur état d'érosion[3]. Il semble que le pic Whitney soit la moitié la plus ancienne de l'édifice et que l'activité volcanique ait ensuite migré vers la partie principale du mont Hampton[3]. Plus généralement, le volcanisme dans la chaîne du Comité exécutif a migré vers le sud au fil du temps à un rythme moyen de 0,7 cm par an, bien que le mont Hampton et son voisin du sud, le mont Cumming, aient été simultanément actifs il y a 10 millions d'années[9].

Les dernières éruptions parasitaires ont eu lieu il y a environ 11,4 millions d'années[1] et les dates radiométriques les plus récentes sont de 8,3 millions d'années[1]. Comme pour d'autres volcans de la terre Marie Byrd, l'activité parasitaire au mont Hampton s'est produite après une longue période de dormance[3].

Cependant, la présence autour du bord de la caldeira de « tours de glace »[10] inactives de 10 à 20 m de haut[3] suggérait que le volcan était géothermiquement actif[11] et pouvait encore avoir eu des éruptions pendant l'Holocène[3]. Des recherches ultérieures ont établi que les tours de glace étaient en fait formées par l'érosion éolienne de la neige et de la glace. Il n'y a aucune preuve de processus géothermiques[4] et les activités sismiques enregistrées sur le volcan peuvent être dues à des processus volcano-tectoniques ou au mouvement des glaces[12].

En 2013, des études sismiques réalisées par une équipe de chercheurs de l'Université du Missouri-Saint-Louis suggèrent que la chaîne de volcans correspond au déplacement vers le sud d’un point chaud toujours actif, situé actuellement près du mont Waesche, dont le mont Hampton serait le plus ancien vestige[13].

Histoire

La montagne a été découverte par l'United States Antarctic Service Expedition (USAS), le 15 décembre 1940 lors d'un vol et nommée en l'honneur de Ruth Hampton, membre du département de l'intérieur du comité exécutif de l'USAS[3]. Deux expéditions sur le terrain ont eu lieu en 1967-1968 et 1990-1991[4].

Notes et références

  1. Carracedo et autres 2019, p.439-444
  2. Geographic Names Information System
  3. LeMasurier and Thompson, 1990, p.158-197
  4. Wilch, McIntosh and Panter 2021, p.520-547
  5. Rocchi, LeMasurier and Vincenzo 2006, p.1001
  6. Carracedo et autres 2016
  7. Lemasurier and Rocchi 2005, p.57
  8. Scharon and Early, p.91
  9. LeMasurier and Rex, 1989, p.7227
  10. Les tours de glace se forment lorsque les gaz qui s'échappent des fumerolles gèlent dans l'air glacial de l'Antarctique.
  11. LeMasurier and Wade, 1968
  12. Lough et autres 2012
  13. Liliane Arnaud Soubie, « Marie Byrd land : Executive Committee Range, un point chaud en Antarctique … », (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • (en) Ana Carracedo, Angel Rodes, Finlay Stuart et John Smellie, « Understanding complex exposure history of Mount Hampton, West Antarctica using cosmogenic 3He, 21Ne and 10Be in olivine », EGUGA, , EPSC2016–17178
  • (en) A. Carracedo, Á. Rodés, J. L. Smellie et F. M. Stuart, « Episodic erosion in West Antarctica inferred from cosmogenic 3He and 10Be in olivine from Mount Hampton », Geomorphology, vol. 327, , p. 438–445 (ISSN 0169-555X, lire en ligne)
  • (en) W.E. LeMasurier, « Volcanic geology of central Marie Byrd Land », Antarctic Journal of the United States, vol. 3, no 4, , p. 90–91 (lire en ligne)
  • (en) Wesley E. Lemasurier et Sergio Rocchi, « Terrestrial record of post‐eocene climate history in marie byrd land, west antarctica », Geografiska Annaler: Series A, Physical Geography, vol. 87, no 1, , p. 57
  • (en) Wesley E. LeMasurier et F. Alton Wade, « Fumarolic Activity in Marie Byrd Land, Antarctica », Science, vol. 162, no 3851, , p. 352 (lire en ligne)
  • (en) W. E. LeMasurier et D. C. Rex, « Evolution of linear volcanic ranges in Marie Byrd Land, West Antarctica », Journal of Geophysical Research, vol. 94, no B6, , p. 7223
  • (en) A. C. Lough, C. G. Barcheck, D. A. Wiens, A. Nyblade, R. C. Aster, S. Anandakrishnan, A. D. Huerta et T. J. Wilson, « Subglacial volcanic seismicity in Marie Byrd Land detected by the POLENET/ANET seismic deployment », AGUFM, vol. 2012, , T41B–2587
  • (en) K. S. Panter, T. I. Wilch, J. L. Smellie, P. R. Kyle et W. C. McIntosh, « Chapter 5.4b Marie Byrd Land and Ellsworth Land: petrology », Geological Society, London, Memoirs, vol. 55, no 1, , p. 577–614 (lire en ligne)
  • (en) Sergio Rocchi, Wesley E. LeMasurier et Gianfranco Di Vincenzo, « Oligocene to Holocene erosion and glacial history in Marie Byrd Land, West Antarctica, inferred from exhumation of the Dorrel Rock intrusive complex and from volcano morphologies », GSA Bulletin, vol. 118, nos 7–8, , p. 991–1005 (DOI 10.1130/B25675.1, Bibcode 2006GSAB..118..991R, lire en ligne)
  • (en) W. E. LeMasurier et Thomson, J. W., Volcanoes of the Antarctic Plate and Southern Oceans, American Geophysical Union, (ISBN 0-87590-172-7), p. 512 pp
  • (en) L. Scharon et T. Early, « Paleomagnetic investigations in Marie Byrd Land », Antarctic Journal of the United States, vol. 3, no 4, , p. 92 (lire en ligne)
  • (en) T. I. Wilch, W. C. McIntosh et K. S. Panter, « Chapter 5.4a Marie Byrd Land and Ellsworth Land: volcanology », Geological Society, London, Memoirs, vol. 55, no 1, 1r janvier 2021, p. 515–576 (ISSN 0435-4052, lire en ligne)
  • (en) W. E. LeMasurier et J. W. Thomson, Volcanoes of the Antarctic Plate and Southern Oceans, American Geophysical Union, (ISBN 0-87590-172-7)

Articles connexes

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