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Mont Ebal

Le mont Ebal (en arabe جبل عيبال Jabal ‘Aybāl ; en hébreu הר עיבל Har ‘Eival) est une colline de Samarie, en Cisjordanie. Son sommet s'élève à 940 mètres et il fait face au mont Gerizim. La ville palestinienne de Naplouse, l'ancienne Sichem, se trouve dans la vallée entre les deux monts.

Mont Ebal
Illustration sous licence libre bienvenue !
Géographie
Altitude 940 m
Coordonnées 32° 14′ 02″ nord, 35° 16′ 24″ est
Administration
Pays Drapeau de la Palestine Palestine
Territoire Cisjordanie
Gouvernorat Naplouse
Géolocalisation sur la carte : Palestine
(Voir situation sur carte : Palestine)
Mont Ebal

D'après la Bible, le mont Ebal est un lieu de culte israélite bâti après l'entrée en Terre promise selon le Livre de Josué. Le site est découvert en 1980 par l'archéologue Adam Zertal, qui y conduit cinq campagnes de fouilles entre 1982 et 1989.

Dans la Bible

Le mont Ebal est cité pour la première fois dans le Deutéronome, comme un lieu sur lequel les fils d'Israël devront prononcer des malédictions (Deut. 11.29). Des pierres enduites de chaux sur lesquelles la Loi de Moïse est inscrite doivent y être dressées (Deut. 27.1-3). C'est après sa victoire sur la ville d' que Josué y dresse un autel pour le Dieu d'Israël :

  • Josué 8.30 : « Alors Josué bâtit un autel à l'Éternel, le Dieu d'Israël, sur le mont Ébal ; comme Moïse, serviteur de l'Éternel, l'avait commandé aux enfants d'Israël, ainsi qu'il est écrit dans le livre de la loi de Moïse : un autel de pierres brutes, que l’on n’avait point taillées avec le fer ; ils y offrirent des holocaustes à l'Éternel, et présentèrent des sacrifices de reconnaissance. Et il écrivit là, sur les pierres, une copie de la loi de Moïse, que celui-ci avait écrite devant les enfants d'Israël. »

Le site archéologique

A. Zertal divise le site en deux couches archéologiques, les deux appartenant au Fer I. La plus ancienne daterait du XIIIe siècle av. J.-C., et la deuxième de la première moitié du XIIe. Alors que la datation de la strate récente semble bien établie, sur la base de poteries distinctes et de scarabée de style égyptiens facilement datables[1], l'ancienneté de la première reste une question ouverte[2].

Les poteries retrouvées sur le site suggèrent un lien entre les deux époques, bien qu'il y ait une évolution. 20 % des poteries retrouvées sont typiques de la région de Manassé, elle apparaît au début du XIIIe siècle et disparaît à la fin du XIIe siècle. On retrouve de ce même type, légèrement plus tôt, dans des villages de Transjordanie, comme Tell Deir 'Alla, ce qui pourrait montrer un mouvement d'est vers ouest de la population[3] - [4].

Site ancien

Un temenos (mur de pierre) délimite un jardin au milieu duquel se trouve un cercle de pierre, construit au niveau de la roche, d'à peu près deux mètres de diamètre, rempli d'un fin matériau jaune non identifié, sur lequel se trouvent des cendres et des os d'animaux. D'après Amihaï Mazar, les os d'animaux indiquent un lieu de culte. Deux scarabées égyptiens datant du milieu du XIIIe siècle sont trouvés.

Site récent

Un nouveau mur d'enceinte est construit, laissant une large entrée faite de trois larges marches.

Une nouvelle structure est érigée par-dessus l'ancienne installation. Il semble y avoir une continuité dans l'utilisation des deux structures. La partie principale est un bâtiment rectangulaire de 7 mètres sur 9 (constitué de pierres non taillées) et dont les coins sont orientés vers les quatre points cardinaux. C'est un espace clos, sans porte, qui devait atteindre 3 mètres de hauteur. On accède cependant à son sommet par une rampe construite au sud-ouest, qui sépare deux petites cours pavées au pied du bâtiment principal. L'espace clos délimité par les quatre murs n'a pas de plancher et recouvre le cercle de pierre de l'ancien site. Il est rempli de terre, de cendres, de débris de poteries et près de 2 800 fragments d'os d'animaux (principalement des moutons, des chèvres, des bœufs et des daims) y furent recueillis lors des fouilles.

Un archéologue en visite suggéra que le contenu de l'espace clos pouvait être la clé d'interprétation du bâtiment. L'analyse des os a montré qu'il s'agissait de jeunes taureaux mâles, moutons, boucs et daims incinérés. La rampe d'accès est typique des lieux de cultes décrits dans la Bible et la Mishnah.

Il s'agit très probablement d'un autel dans lequel étaient pratiqués des sacrifices d'animaux, thèse défendue par A. Zertal, responsable des fouilles, qui affirme que le site était, sans aucun doute, un autel utilisé par les israélites, car les études des ossements ont conclu qu'il s'agissait exclusivement d'animaux licites selon les pratiques religieuses israélites. Cela témoigne, selon Horowitz, « d'une économie pastorale, basée sur l'élevage du petit bétail, et dans une moindre mesure du gros. La proportion importante d'animaux chassés concorde avec l'hypothèse d'une société nomade ou semi-nomade[5]. »

Une tour de guet ?

Le professeur Aharon Kempinski vit plutôt dans cette structure une ferme avec sa tour de garde[6]. Zertal lui répond très rapidement[7]. La possibilité d'une ferme est à rejeter par l'analyse des fouilles. La probabilité d'une tour est faible car la structure n'est pas posée au sommet de la colline et la visibilité depuis sa position est limitée. De plus, sa construction ne correspond pas à celle d'autres tours avérées, le fait qu'il n'y ait pas de porte pour accéder à l'intérieur du bâtiment et la présence importante d'os et cendres dans son enceinte ne soutiennent pas la fonction de tour de guet.

Notes et références

  1. Has Joshua's altar…
  2. A biblical history of Israël, Iain Provain, Philips Long, Tremper Longman, 2003, p.187
  3. Zertal, 1991
  4. Z. Zevit, The Religions of Ancient Israel, Continuum, Londres, 2001
  5. L.K. Horowitz, Faunal remains from the Early Iron Age site on Mount Ebal, 1986-1987
  6. A. Kempinski, Joshua's Altar, an Iron Age I Watchtower, Biblical Archaeology Review, 1986
  7. A. Zertal, How can Kempinski be so wrong ?, Biblical Archaeology Review, 1986

Bibliographie

  • A. Zertal, The Cult site on Mount Ebal, 1985
  • A. Zertal, Has Joshua's altar been found on Mount Ebal, 1985
  • Ralph K. Hawkins, The Iron Age I Structure on Mt. Ebal, Excavation and Interpretation, 2012

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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