Monique Bertrand
Monique Bertrand est une architecte belge née en 1935 à Etterbeek[1]. Elle étudie et travaille presque toute sa vie à Bruxelles et conçoit dans un style fonctionnaliste. Elle travaille ensuite avec l'architecte Jacques Goossens-Barra, également son mari.
Etudes et carrière
Bertrand obtient son diplôme d'architecte en 1958 à La Cambre. Après avoir obtenu son diplôme, elle travaille pour Montois à Bruxelles et Grosset-Grange à Paris.
Monique Bertrand commence sa carrière professionnelle par la collaboration sur la Tour du Midi[2] à Bruxelles en 1960. Ce projet est commandé par l'Office national des pensions des employés et compte un grand ensemble de bureaux. Ce bâtiment moderniste, fait d'acier et de verre, est avec ses 150 mètres de hauteur la plus haute tour de Belgique et se situe en face de la gare du Midi. La collaboration prend fin en 1962 lorsque la construction de la tour s’achève. De 1962 à 1963, Bertrand travaille également avec l'architecte belge Robert Puttemans pour créer un nouveau bâtiment pour l'Institut de sociologie de l'Université libre de Bruxelles. Le bâtiment moderniste devient une partie du campus Solbosch sur la Johannalaan. Une publication du bâtiment se trouve dans la revue Architecture (no 84, 1968, p. 198).
À partir de 1964, elle s’associe à l'architecte Goossens-Bara à Paris. L'un des projets les plus importants qu'ils réalisent ensemble est l'aménagement de la lisière de la forêt de Sonian avec l'architecture d'entreprise, y compris le plan de la route Terhulpseseenweg.
Ĺ’uvre
La grande majorité de ses œuvres se situent dans la région de Watermael-Boitsfort, Ixelles et Saint-Gilles et s'expriment dans un style fonctionnaliste. Il est question ci-dessous de deux œuvres publiées dans les magazines d'architecture La Maison et Architecture et de ses réalisations conjointes avec Goossens-Bara :
- Crèche Les Roitelets
Malgré son emplacement au centre de Watermael-Boitsfort, la pépinière ne se remarque pas immédiatement. Le bâtiment se situe à quelques dizaines de mètres de la rue et on doit y accéder par un chemin privé. Le terrain boisé et l'éloignement de la rue permettent aux enfants de jouer en toute tranquillité[3] - [4] - [5].
Le bâtiment est à l'origine divisé en zones pour 3 groupes d'âge et compte également une subdivision organisationnelle pour les parents, la direction et le personnel. Ceci, ainsi que le site en pente, permet d'accueillir les installations sanitaires et l'entrée du personnel sur la façade nord. Les zones de circulation sont placées au centre, avec un accès pour les parents et la direction au niveau du sol. Les espaces de jeu et de sommeil des enfants sont orientés au sud autant que possible et donnent sur la cour de récréation avec une correction pour la lumière du soleil sous la forme d'auvents en acier au rez-de-chaussée et d'une terrasse couverte au premier étage. Logiquement, le choix a été fait de loger les plus âgés au rez-de-chaussée afin qu'ils aient un accès direct au jardin, les plus jeunes étant au premier étage.
- Immeubles de bureaux Chaussée de la Hulpe
L'ordre de construire le complexe de bureaux situé à la Chaussée de la Hulpe no 61 (anciennement Chaussée de la Hulpe no 120) est donné par la famille Blaton[6] - [7]. Cette dernière spécule que la Chaussée de la Hulpe deviendra un site important pour le développement d'activités tertiaires motivées par sa situation d'artère majeure vers Bruxelles. L'autorisation de construire des villas individuelles sur Solvay Sport est accordée, mais la société renonce à cette autorisation en 1963, préférant construire un complexe de bureaux. L'immeuble de bureaux est construit en 66-67.
Il faut prévoir une certaine souplesse dans la conception afin que certaines parties du bâtiment puissent être louées aux entreprises qui souhaitaient s'y installer. Cette exigence, associée à la volonté de Solvay Sport de maintenir une relation visuelle directe avec la forêt de Sonian, conduit Bertrand et Goossens-Bara à diviser le bâtiment en deux volumes austères reliés par une galerie ouverte. En donnant aux deux bâtiments des hauteurs différentes, ils créent un gabaret qui offre une vue sur les complexes sportifs voisins de Solvay et répond également aux exigences de l'urbanisme. La galerie jouxte un groupe d'arbres, ce qui crée l'atmosphère d'un maquis et la forêt devient également une partie visuelle du complexe. L'ensemble est donc rationnel, fonctionnel et offre des avantages économiques d'une part, et d'autre part forme un tout avec l'environnement naturel. Le contraste entre la verdure de la forêt et les panneaux de béton brut et rigide de la façade suscite l'intérêt et conduit le magazine Architecture à mettre le complexe en couverture de son édition de 1968.
Crèche et l’école gardienne "Les Petits Poneys" (Ixelles, 1967-1969)
La crèche et l’école gardienne « Les Petits Poneys » se situent au numéro 1 du Clos du Cheval d’Argent à Ixelles.
Elles sont construites entre 1967 et 1969 en collaboration avec les architectes Jacques Goossens-Bara, Thierry et Frédérique Hoet-Seger dans un style fonctionnaliste. En 2007, le bâtiment qu’occupait la crèche a subi de grandes transformations. Les locaux sont alors déplacés dans des préfabriqués situés avenue d’Italie, à 750 mètres du site d’origine. En 2013, la crèche a rouvert. Elle présente à ce jour (2021) une nouvelle façade contemporaine en briques de ciment et en lattages de bois.
L’école gardienne « Les Petits Poneys » compte de grandes fenêtres au niveau du rez-de-chaussée donnant sur la cour de récréation et placées à une cinquantaine de centimètres du sol afin de permettre aux enfants d’avoir une vue sur l’extérieur. Ses grandes baies sont surmontées d’auvents métalliques fixes composés de plusieurs barres parallèles qui laissent passer la lumière par intervalles réguliers. Ses auvents retenus par des tirants métalliques longent toute la façade sud du bâtiment. Ce système permet aux classes orientées sud de garder une température idéale toute l’année. La toiture sur deux niveaux se dresse en pentes parallèles qui se soulèvent au nord afin d’offrir de la lumière naturelle dans les espaces de circulation. Le décalage de toiture au côté nord permet d'apporter de la lumière dans les espaces de circulation[8] - [9].
RĂ©compenses
En 1971, elle est lauréate du concours d'architecture de la province du Brabant.
Elle obtient en 1980 le deuxième prix d'un concours organisé par le CPAS de Bruxelles : le logement social du troisième âge, avec son œuvre sur le boulevard Anspach.
Pour la restauration des Ă©curies de la Hoge Huis Ă Watermael-Boitsfort, elle se voit offrir un prix de la Fondation Julien et Laure Vanhove-Vonneche en 1981.
Références
- (nl) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en néerlandais intitulé « Monique Bertrand » (voir la liste des auteurs).
- VINCENT, P.E.; VANLAETHEM F, La cambre a 60 ans. Les Cahiers de la Cambre : architecture, vol. 4, ISAE La cambre, p. 162-163
- « Tour du Midi », sur https://monument.heritage.brussels/fr/ (consulté le )
- REDACTIE, REDACTIE, « Crèche communale Les Roitelets à Watermael-Boisfort », La Maison,‎ , p. 66-71
- « Crèche Les Roitelets | ARIB », sur www.brusselsarchitecture.be (consulté le )
- « Crèche Les Roitelets - Inventaire du patrimoine architectural », sur monument.heritage.brussels. (consulté le )
- REDACTIE, REDACTIE, « La Maison 1967 », Immeuble de bureaux a Bruxelles,‎ , p. 354-359.
- Leloutre G. en Lionnez H, « Journées du Patrimoine Région de Bruxelles-Capitale. Dossier nature en ville: La lisière de la forêt conçue par l'architecture d'entreprise » (consulté le )
- Patrick Burniat, Pierre Puttemans, Jos Vandenbreeden, L’architecture moderne à Bruxelles : guide, Éditions de l’Octogone, Bruxelles, 2000, p. 228
- Maurice Culot (sous la dir.), Bruxelles Architecture de 1950 à aujourd’hui, Éditions AAM, 2012, p. 53
- « Rue Antoine Bréart », sur monument.heritage.brussels (consulté le )
- Le Collège des Bourgmestre, « À la découverte de l’histoire d’Ixelles », sur elsene.be, (consulté le )