Accueil🇫🇷Chercher

Monastère de Drango

Le monastère de Drango ou Drakgo (tibétain : བྲག་འགོ།, Wylie : brag 'go) de l'école gelugpa du bouddhisme tibétain est situé à proximité de la ville de Drango surplombant la ville, et le dzong de Drango dans le comté de Drango, préfecture autonome tibétaine de Garzê dans la province du Sichuan, dans l'ancienne province tibétaine du Kham.

Monastère de Drango
Localisation
Localisation
Coordonnées
31° 24′ 00″ N, 100° 40′ 00″ E
Localisation sur la carte du Sichuan
voir sur la carte du Sichuan
Localisation sur la carte de Chine
voir sur la carte de Chine

Histoire

Le monastère a Ă©tĂ© construit au XVIIe siècle. Il a un temps hĂ©bergĂ© 1 000 moines, faisant de ce monastère le plus grand de la province de Kham. En 1863, avec les royaumes de DergĂ© et de TrĂ©hor, le royaume de Drango[1] fut soumis par les forces de Nyarong Gonpo Namgyel. Puis, en 1865, après sa dĂ©faite, la ville passa sous protectorat de Lhassa. Puis, le district chinois de Luho Xian fut fondĂ© en 1894 par Lu Chuan-lin[1].

En 1957, des articles furent publiĂ©s dans Miroir du Tibet sur les bombardements des monastères du Kham, illustrĂ©s par les dessins de Kargyal Thondup, un tĂ©moin oculaire du bombardement de Chatreng qui se rendit Ă  Kalimpong pour tĂ©moigner. Les dessins sont un exemple d'un nouveau style de tĂ©moignage. Une explication brève accompagnait chaque dessin « Le monastère de Drango a hĂ©bergĂ© 1 000 moines. Pas un seul ne subsiste Ă  prĂ©sent. Lobsang Yonten a combattu hĂ©roĂŻquement. »[2].

Le , près du monastère de Drango, la police chinoise a ouvert le feu lors d'une manifestation de Tibétains faisant au moins un mort. Ce dernier est un Tibétain du nom de Yonten, âgé de 49 ans. Des dizaines de blessés ont aussi été relevés a annoncé l'ONG Free Tibet Campaign (FTC). Selon cette organisation, la manifestation avait pour origine l'arrestation de Tibétains accusés d'avoir distribué des tracts portant le slogan « le Tibet a besoin d'être libre ». Ces tracts indiquaient que de nombreux Tibétains étaient prêts à s'immoler par le feu[3].

Le , selon FTC de nouvelles violences entre manifestants tibétains et police chinoise ont fait au moins deux morts dans la localité de Seda (Serthar en tibétain). Les autorités chinoises ont annoncé que « des groupes séparatistes étrangers » ont pour objectif la déstabilisation du gouvernement. Selon des sources citées par Radio Free Asia, « une sorte de loi martiale a été imposée ». Un moine du monastère de Drango, contacté directement par l'Agence France-Presse, a considéré que 1000 à 2000 policiers ceinturaient le monastère : « Nous soignons à l'intérieur du monastère 32 personnes blessées, dont deux dans un état critique. L'une a une balle dans le crâne. »[4].

Deux mois après les manifestations de janvier, la police chinoise du Bureau de la sécurité publique de la province du Sichuan arrête Tenzin Pelsang, un moine guéshé responsable du monastère. Il est accusé d'avoir mené les manifestations et détenu au secret pendant dix mois avant de l'envoyer à Chengdu. Après six ans de prison, il est libéré en 2018. Trois autres moines du monastère avaient été jugés à l'époque, un Rinpoché et un enseignant ont aussi été condamnés à six ans de prison tandis que le troisième moine a été condamné à une peine de cinq ans. Selon Tibet Watch, Tenzin Pelsang meurt en novembre 2022 des suites de blessures subies en prison[5].

En janvier 2022, une statue du bouddha Maitreya et le bâtiment du temple du monastère de Drakgo qui l'abritait ont été détruits peu après la destruction d'une autre statue d'un bouddha fin 2021 dans le même monastère. Wang Dongsheng, chef du comté, était présent lors de cette destruction et a été témoin des brutalités policières contre les Tibétains locaux s'opposant à la démolition[6].

Articles connexes

Références

  1. (en) Gyurme Dorje, Tibet Handbook: With Bhutan, Footprint Handbooks, (ISBN 978-1-900949-33-0, lire en ligne)
  2. (en) Carole McGranahan, Arrested Histories: Tibet, the CIA, and Memories of a Forgotten War, Duke University Press, (ISBN 978-0-8223-9297-2, lire en ligne)
  3. Le Point magazine, « Pékin réprime dans le sang une manifestation au Tibet », sur Le Point, (consulté le )
  4. « Tibétains: nouvelle journée de violences, Pékin dénonce l'étranger », sur L'Obs, (consulté le )
  5. (en) Choekyi Lhamo, Former political prisoner dies from injuries sustained in prison, Phayul.com, 8 novembre 2022
  6. (en) « China destroys second revered Tibetan statue in Sichuan », sur Radio Free Asia (consulté le )
  • Dorje, Gyurme. (1999). Footprint Tibet Handbook with Bhutan. (2nd Ed.) Footprint Handbooks, Bath, England (ISBN 0-8442-2190-2).


Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.