AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Mohana (peuple)

Les Mohana (ourdou : Ù…ÙˆÛŰ§Ù†Û) sont les reprĂ©sentants d'un des peuples Sindis vivant au sud du Pakistan, autour du lac Manchar, dans la rĂ©gion du Sind, oĂč ils sont appelĂ©s Mohano Mallah Mirbahar Mirani.

Histoire

Enfants Mohana sur un boutre aménagé.
« Bateau-maison » Mohana.

Les Mohana vivent sur des boutres amĂ©nagĂ©es leur servant d'habitations flottantes sur le lac Manchar, le plus grand lac artificiel du Pakistan avec plus de 250 kilomĂštres carrĂ©s. Leur mode de subsistance traditionnel est la pĂȘche. Les pĂȘcheurs Mohana ont dĂ©veloppĂ© des techniques spĂ©cialement adaptĂ©es Ă  leur habitat, comme la chasse camouflĂ©e Ă  l'aide de roseaux, ou de pĂ©licans posĂ©s sur leur tĂȘte, animaux qu'ils apprivoisent pour pĂȘcher.

Des catastrophes écologiques ont décimé les stocks de poissons, conduisant les Mohana à recourir de plus en plus à la capture de foulques, les seuls oiseaux qu'ils acceptent de consommer. Ils se surnomment le « peuple-oiseau »[1].

L'éducation des enfants Mohana comprend entre autres l'imitation du chant des oiseaux ; s'ils réussissent l'épreuve du chant, ils sont acceptés dans le cercle des adultes.

Les femmes possĂšdent un certain pouvoir au sein de ce peuple : elle gĂšre les finances.

Les eaux usĂ©es et les pesticides de l'agriculture environnante polluent le lac Manchar et les sĂ©cheresses prolongĂ©es l'assĂšchent. En raison de la destruction de leur environnement, le nombre de Mohana est passĂ© de 60 000 Ă  environ 25 000 depuis les annĂ©es 1990[1].

Un documentaire, Indus, a été réalisé en 1998 par Yasmina Bauernfeind en partenariat avec la Bayerishen Rundfunks et le gouvernement du Pakistan : un intéressant lien y est établi entre les mythes fondateurs propres à ce peuple et la civilisation de la vallée de l'Indus[2].

En fĂ©vrier 2020, la photoreporter Sarah Caron a rĂ©alisĂ© un documentaire sur les derniers Mohana[3], elle tĂ©moigne : « ConfrontĂ©s Ă  des disettes rĂ©currentes et Ă  de violentes inondations, hommes, femmes et enfants sont de plus en plus affaiblis et souvent victimes du paludisme et de la tuberculose. PrivĂ©s des ressources liĂ©es Ă  la pĂȘche, ces nomades venus du fond des temps sont contraints de quitter leur habitat traditionnel sur l’eau, les « bateaux-maisons », pour se sĂ©dentariser sur les rives dans des villages de huttes faites de boue sĂ©chĂ©e et de roseaux. La dĂ©tresse de ce peuple unique et l’inĂ©luctable compte Ă  rebours annonçant la fin de leur mode de vie m’ont tellement serrĂ© le cƓur que j’aimerais, Ă  travers mes photographies, alerter le public sur la tragĂ©die que vivent les Mohana, mais aussi faire rĂ©agir les dĂ©cideurs locaux pakistanais afin d’enrayer ce drame Ă  la fois humain et environnemental. Il y a urgence Ă  sauver les derniers Mohana, peuple millĂ©naire ».

Notes et références

  1. Caroline Laurent-Simon, « Au Pakistan, dans le village flottant des derniers des Mohanas », Le Figaro Magazine,‎ , p. 46-55 (lire en ligne).
  2. [vidéo] Indus, 1998, sur Dailymotion.
  3. Visa pour l'image - Exposition Perpignan, en ligne.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.