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Millipede (mémoire)

Le Millipede est une mémoire de masse expérimentale d’IBM mise au point dans son laboratoire de Zurich.

Pointe d'un microscope à force atomique (résolution μm).

La technologie est appelĂ©e MEMS (micro-electrical-mechanical system), mais les chercheurs suisses ont surnommĂ© leur invention « Millipede » (mille-pattes en français). Ce surnom vient du fait que l’engin utilise des milliers de « pointes » en silicium qui induisent chacune un bit de donnĂ©e sur une couche en polymère. Elle permet un stockage de 125 Go sur 6,45 mm2 avec un dĂ©bit de transfert de 800 Gbit par seconde, selon les derniers essais sur la technologie.

Le Millipede est considĂ©rĂ© comme très adaptĂ© aux dispositifs mobiles car ces appareils MEMS peuvent ĂŞtre branchĂ©s sur des supports de mĂ©moire flash, mais ont une capacitĂ© de stockage multi gigabits pour une consommation de seulement 100 milliwatts (contre 0 au repos pour la flash).

Selon IBM, cette technologie est entièrement intégrable dans les nouveaux engins de poche, en tant que carte mémoire grande capacité, pour lecteurs MP3, PDA, clefs USB…

Lors de sa prĂ©sentation en , le Millipede reposait sur des techniques de micro usinage de silicium permettant de faire passer avec prĂ©cision un substrat de silicium recouvert d’un fin film de polymères en dessous d’un ensemble de 1 024 tĂŞtes de Ă©criture/lecture de 20 nm adressĂ©es individuellement et Ă©galement rĂ©alisĂ©es en silicium.

Le Millipede utilise des techniques MEMS réduites afin de localiser physiquement et de fondre des orifices dans un polymère situé au-dessus d’un substrat silicium amovible.

Les emplacements de bits sont adressĂ©s en dĂ©plaçant le substrat en dessous de la tĂŞte lecture/Ă©criture souhaitĂ©e, laquelle est ensuite chauffĂ©e. La tension statique fait fondre le polymère, rĂ©alisant ainsi un orifice, qui peut ultĂ©rieurement ĂŞtre lu par la mĂŞme tĂŞte lorsqu’il n’est pas chauffĂ©. Étant donnĂ© que le polymère n’est pas dĂ©truit mais uniquement dĂ©placĂ©, l’effacement est opĂ©rĂ© en utilisant la tĂŞte pour fondre le polymère dĂ©placĂ© jusqu’à ce qu’il coule Ă  nouveau dans l’orifice. Plus de 4 000 petites pointes de silicium sont chauffĂ©es avant d’être mises en contact avec le très fin film de polymères. Ces pointes mesurent 10 nm de largeur. Ces pointes sont issues de la technologie des microscopes AFM (Ă  force atomique) et STM (Ă  effet de tunnel).

Peu de temps après avoir annoncé Millipede, IBM a vendu sa division disques durs (Deskstar) à Hitachi. Aucune nouvelle information sur cette technologie n’étant apparue depuis 2006[1], on avait cependant cru le projet Millipede abandonné.

En , la firme communique Ă  nouveau sur Millipede[2] : conservant 80 % de ses donnĂ©es après 10 ans de vieillissement simulĂ© Ă  85 °C (ce qui fait un taux d’erreur de 8 pour 1 000 en triplant l’information comme sur un CD, ce que des codes dĂ©tecteurs et correcteurs d’erreur rattrapent aisĂ©ment), elle est annoncĂ©e avec un taux de transfert de 100 Go/s, c’est-Ă -dire nettement plus que ce que permet l’USB 3 et mĂŞme le bus PCIe 4.0 (limitĂ© Ă  64 Go/s).

Notes et références

  1. « IBM Millipede ou la mĂ©moire mille pattes », Tom’s Hardware, 17 novembre 2006.
  2. « La Millipede d’IBM aussi sûre que la NAND », Tom’s Hardware, 12 avril 2010.
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