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Mignonnes

Mignonnes est un film français réalisé par Maïmouna Doucouré, sorti en 2020.

Mignonnes

Réalisation Maïmouna Doucouré
Scénario Maïmouna Doucouré,
Alice Winocour,
Valentine Milville,
Nathalie Saugeon
Musique Niko Noki
Acteurs principaux

Fathia Youssouf
Medina El Aidi
Esther Gohourou
Ilanah Cami-Goursolas
Maïmouna Gueye

Sociétés de production Bien ou Bien Productions
France 3 Cinéma
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Drame
Durée 95 minutes
Sortie 2020

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Aminata, dite Amy, 11 ans, vit dans le nord de Paris[1] avec sa mère, son petit frère Ismaël et un deuxième petit frère, bébé. Membre d'une famille originaire du Sénégal et de religion musulmane, elle assiste impuissante à la souffrance de sa maman, dont le mari polygame s'apprête à revenir du pays avec une seconde épouse. Elle s'ennuie en outre pendant les prières collectives et semble rejeter les valeurs religieuses et traditionnelles que sa tante cherche à lui transmettre.

Un peu plus tard, Amy se lie d'amitié avec Angelica, qu'elle croise pour la première fois dans la laverie de son immeuble en train de danser. Fascinée par ces chorégraphies, elle se met à espionner Angelica et ses copines pour les regarder s'entraîner à danser sous un pont, près d’une voie verte. Elle réussit progressivement à se faire accepter par Angelica puis les autres filles puis à intégrer le groupe de danse, dénommé « Mignonnes ». Les préadolescentes s'exercent pour un concours et n'hésitent pas à adopter des tenues légères à l'image de leurs concurrentes plus âgées, reproduisant également les chorégraphies plus ou moins suggestives de diverses vidéos. Encouragée par le succès et la quête de la reconnaissance sur les réseaux sociaux, souffrant de sa propre situation familiale et communautaire, Amy joue la surenchère et propose d'incorporer à la chorégraphie des mouvements et postures encore plus érotiques voire quasi pornographiques.

Après une humiliation subie à l’école, qui donne lieu à la diffusion d'une vidéo montrant sa culotte et des moqueries diverses, elle est rejetée par ses amies. Elle finit par perdre pied et par poster une photo compromettante de son sexe en gros plan sur les réseaux sociaux, ce qui suscite un rejet encore plus grand de ses camarades. Par la ruse, elle réussit finalement à danser lors du concours final au parc de la Villette, où la gestuelle très suggestive de la chorégraphie contraste avec le jeune âge des danseuses, provoquant des réactions parmi le jury et le public. Amy éclate soudainement en sanglots avant la fin de la représentation et s'enfuit pour rejoindre sa mère.

À son retour, elle tombe sur sa tante qui la blâme par rapport à sa tenue et son attitude récente. La mère d'Amy intervient en lui ordonnant de laisser sa fille tranquille, puis la prend dans ses bras pour la rassurer. Amy implore sa mère de ne pas se rendre au mariage de son père prévu le même jour. Celle-ci lui répond qu'elle doit suivre son devoir d'épouse, mais qu'Amy n'est, pour sa part, pas obligée d'y aller. Seule dans l'appartement, Amy délaisse alors à la fois la robe traditionnelle qui était prévue pour elle pour ce mariage et sa tenue de danseuse sexy ; habillée en jean et t-shirt, les cheveux détachés, elle traverse la salle où les femmes dansent à l'occasion du mariage puis sort dans la rue pour jouer à la corde à sauter avec un groupe de filles[2] - [3].

Fiche technique

Icône signalant une information Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données d'Unifrance.

Distribution

  • Fathia Youssouf : Aminata, dite Amy
  • Médina El Aidi-Azouni : Angelica
  • Esther Gohourou : Coumba
  • Ilanah Cami-Goursolas : Jess
  • Myriam Hamma : Yasmine
  • Demba Diaw : Ismael, le frère d'Amy
  • Maïmouna Gueye : Mariam, la mère d'Amy
  • Mbissine Thérèse Diop : la tante d'Amy
  • Mamadou Samaké : Samba
  • Bilel Chegrani : Clément W
  • Jean-Paul Castro : le frère d'Angelica

Production

En 2011, Zangro, réalisateur et producteur, crée Bien ou Bien productions, qui produit de la fiction pour le cinéma et la télévision. Mignonnes est son premier long métrage.

Le scénario obtient un prix au festival du film de Sundance 2017[5].

Sortie et accueil

En raison de la pandémie de Covid-19, la sortie du film prévue initialement le est reportée au puis au [6].

En France

Mignonnes
Score cumulé
SiteNote
Allociné3.6 étoiles sur 5
Compilation des critiques
PériodiqueNote
Le Parisien4.0 étoiles sur 5
Télérama4.0 étoiles sur 5
Le Figaro3.0 étoiles sur 5
Libération3.0 étoiles sur 5
Le Monde3.0 étoiles sur 5
Les Inrockuptibles2.0 étoiles sur 5

En France, le site Allociné propose une moyenne de 3,65 à partir de l'interprétation de 21 critiques de presse[7].

Libération estime « attachant mais trop démonstratif » ce film qui dénonce la sexualisation précoce des préados : « le film reste sur le seuil du malaise qu’il entend appuyer chaque fois qu’il rencontre le regard masculin, comme s’il craignait de le mettre frontalement en accusation »[8].

Pour France Info Afrique, « le propos de Mignonnes est une subtile réflexion sur la condition féminine quand l'enfance et l'innocence s'éloignent discrètement » et le film bénéficie d'un « casting féminin porté par l'intensité de la jeune Fathia Youssouf, une révélation »[6].

La ministre française de la Culture, Roselyne Bachelot, a pris la défense du film en , en dénonçant des critiques « qui se fondent sur une série d’images réductrice et décontextualisée du film [...] en contradiction totale avec le propos de son œuvre »[9].

Aux États-Unis

Peu avant la sortie du film sur Netflix prévue le , l'affiche et la bande-annonce promotionnelle internationale du film ont été vivement critiquées sur les réseaux sociaux pour avoir sexualisé les actrices, en utilisant une affiche différente de celle de sa sortie originale en France, représentant la dernière danse dans le film[10]. Une pétition diffusée sur Change.org recueille 240 000 signatures. Netflix a présenté ses excuses et a remplacé l'affiche controversée par une nouvelle, déclarant que « ce n'était pas une représentation précise du film »[11].

La réalisatrice s'est défendue en définissant son film comme un « cri d'alarme » après « avoir vu dans une fête de quartier des filles de 11 ans danser de façon hyper lascive »[12].

Une polémique naît aux États-Unis, en lien avec la première affiche et est reprise par des conservateurs proches du Parti républicain et des complotistes du mouvement QAnon[13] - [14]. La réalisatrice Maïmouna Doucouré dénonce « une attaque contre la liberté de création » venant de personnes qui n'auraient pas vu le film[15]. La polémique se poursuit en , avec l'annonce d'une poursuite de la plateforme Netflix au Texas[9] - [16]. Malgré les menaces d'élus du Congrès, Netflix diffuse cependant le film aux États-Unis, ce qui lui vaut en une hausse des désinscriptions à son service[17].

En Turquie

Début septembre, estimant que le film risquait « d'exposer les enfants à des abus et de compromettre leur développement psychologique », le ministère de la Famille et des Affaires sociales du gouvernement turc saisit le conseil supérieur de l'audiovisuel RTÜK, qui interdit sa diffusion sur Netflix[18] - [19].

Box-office

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
Drapeau de la France France 91 488 entrées[20] 10
Monde Total mondial 692 459 $ - -

Distinctions

Récompenses

Nomination

Notes et références

  1. Par Clarisse Fabre, « « Mignonnes » : une jeune adolescente en quête d’identité », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  2. Olivier Barlet, « Mignonnes, de Maïmouna Doucouré. Entre le marteau et l'enclume », sur africultures.com/, (consulté le ).
  3. Marine Langlois, « "Mignonnes" de Maïmouna Doucouré : le corps, obsessionnel objet de fascination d'une préadolescente », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
  4. « Mignonnes », sur allocine.fr
  5. « L’image de la semaine : Maïmouna Doucouré primée à Sundance », sur cnc.fr, .
  6. Falila Gbadamassi, « "Mignonnes" : "C’est un film qui interroge sur comment devenir une femme aujourd'hui" », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
  7. AlloCiné, « Mignonnes: Les critiques presse »
  8. Sandra Onana, « «Mignonnes», l’aberration sensuelle », sur liberation.fr, (consulté le )
  9. Le Monde avec l'AFP, « Polémique sur le film « Mignonnes » : Netflix poursuivi pour pornographie infantile au Texas », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  10. Le Point.fr, « Netflix fait polémique avec la promotion américaine du film « Mignonnes » », sur Le Point, (consulté le )
  11. « Netflix s’excuse et supprime une affiche problématique pour « Mignonnes » », sur 20minutes.fr (consulté le )
  12. « Maïmouna Doucouré, réalisatrice de "Mignonnes" : "Mon film est un cri d’alarme" », sur parismatch.com (consulté le )
  13. Damien Leloup et Clarisse Fabre, « Aux États-Unis, la polémique sur le film « Mignonnes » ne désenfle pas », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  14. Damien Leloup et Clarisse Fabre, « La polémique sur le film « Mignonnes », et ses « images sexualisées », ne désenfle pas aux Etats-Unis », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  15. A. L., « En France et aux États-Unis, deux visions du film Mignonnes », sur 20 Minutes (consulté le ).
  16. Jolie McCullough et Stacy Fernández, « Texas politicians fueled criticism of “Cuties." Now, Netflix is facing criminal charges in a small East Texas county », The Texas Tribune, (lire en ligne, consulté le ).
  17. Ronan Tésorière, « «Mignonnes» : les désabonnements à Netflix ont explosé après la polémique sur le film », sur leparisien.fr, (consulté le )
  18. « Censure. Le film “Mignonnes” interdit de diffusion sur Netflix en Turquie », sur Courrier international, (consulté le )
  19. A. F. P. agence, « La Turquie interdit la diffusion du film Mignonnes, jugé «islamophobe et pédophile» », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  20. « Mignonnes », sur JPbox-office.com
  21. « Autour des Nominations 2021 », sur Académie des César (consulté le )
  22. « Angus Young forever », sur France Inter, (consulté le )

Liens externes

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