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Michele di Lando

Michele di Lando, né en 1343 à Florence et mort après 1384[1], peut-être à Lucques, est une personnalité politique de la république de Florence de la fin du XIVe siècle.

La statue de Michele di Lando,
Loggia del Mercato Nuovo, Florence

Simple ouvrier cardeur, il joue un rôle essentiel dans la révolte des Ciompi de 1378, devenant le gonfalonnier de justice au sein de la Seigneurie de Florence, le principal organe de du gouvernement de la république, mais pour un temps assez bref.

Contexte

Florence a acquis un statut de commune en 1115. Dans l'Italie médiévale, c'est un État indépendant de tout seigneur.

La Seigneurie de Florence est une commission de neuf personnes : six choisis parmi les membres des guildes majeures (Arti di Calimala), deux parmi les membres des guildes mineures (Arti minori) et le gonfalonnier de justice, choisi parmi les membres des principales familles.

Au XIIIe siècle, Florence est devenue un des grands centres économiques d'Europe, aux côtés de la république de Venise, de la république de Gênes, de Bruges et de la Hanse. L'économie est structurée par les guildes de métiers (Arti), classées en deux niveaux : les Arti maggiori ou Arti di Calimala et les Arti minori. Une partie des travailleurs n'a pas de guilde.

La société est divisée entre les familles nobles d'origine féodale et les roturiers. Mais ceux-ci, le « peuple », est divisé, selon sa richesse, entre popolo grasso, popolo minuto ou popolo magro, ciompi, etc.

Biographie

Michele di Lando est un ouvrier de l'industrie lainière, très importante à Florence.

En 1378, il prend la tête d'un mouvement de rébellion des ciompi, les travailleurs sans guilde, mouvement soutenu par une partie des membres des guildes mineures.

La révolution florentine du 22 juillet 1378

Le 22 juillet, une révolution se produit à Florence : l'accession de cet ouvrier modeste au poste de gonfalonnier de Justice, habituellement dévolu à un citoyen de haut rang.

Là, il est à l'origine de la création de trois nouvelles guildes, celles des Ciompi, des Farsettai et des Tintori.

Les problèmes de l'exercice du pouvoir

Michele di Lando se trouve subitement investi de grands pouvoirs. En tant que gonfalonnier de Justice, il est commandant des troupes de la république et responsable de l'ordre public. Gouvernant issu du peuple, mais obligé de composer avec d'autres catégories, Michele est confronté à des problèmes classiques : notamment celui de devoir s'opposer à ceux qui l'ont porté au pouvoir.

Il est harcelé par des revendications parfois irréalistes de gens qui voit d'un mauvais œil son alliance avec certains membres du « popolo grasso », notamment Salvestro de' Medicis, issu d'une célèbre famille de banquiers dont l'entreprise opère à l'échelle de l'Europe.

Michele di Lando est obligé de prendre des mesures répressives pour combattre les violences. Mais il prend aussi des mesures contre la noblesse. Son impopularité augmente après qu'il a refusé l'annulation des dettes envers les employeurs.

Confronté à une situation agitée, le « popolo grasso » fait alliance avec le popolo minuto contre les ciompi ; le un groupe de ciompi rassemblé piazza della Signoria, devant le palais où siège la Seigneurie, est facilement dispersé par les forces de l'ordre soutenues par toutes les guildes anciennes.

La corporation des Ciompi est abandonnée par Michele di Lando. Celui-ci quitte ensuit son poste de gonfalonnier, qui, selon les normes de Florence, est d'une durée de deux mois.

Départ de Florence

Michele di Lando est par la suite éloigné de Florence, nommé capitaine à Volterra d'abord puis à Lucques qu'il quitte probablement en 1384[1]. On n'a à son sujet aucune mention postérieure à 1384.

La date et le lieu de sa mort ne sont donc pas connus.

Notes et références

  1. (it) « Michele di Lando », sur treccani.it)

Voir aussi

Bibliographie

  • Nicolas Machiavel, Florence insurgée La révolte des Ciompi, Paris, L'Esprit frappeur, 1998, (ISBN 2-84405-057-3)
  • « Un soulèvement prolétarien à Florence au XIVe siècle » (introduction de Simone Weil au texte de Machiavel), dans Écrits historiques et politiques, Paris, Gallimard, 1960.

Articles connexes

Liens externes

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