Michel Raynaud
Michel Raynaud , né le à Riom et mort le à Rueil-Malmaison[1] - [2], est un mathématicien français, membre du groupe Nicolas Bourbaki[3]. Ses recherches portent notamment sur la géométrie algébrique.
Naissance |
Riom (France) |
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Décès |
Rueil-Malmaison |
Nationalité | France |
Domaines | Mathématicien |
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Biographie
Né en 1938, Michel Raynaud obtint son doctorat en 1968 sous la direction d'Alexandre Grothendieck et de Jean-Pierre Serre pour une thèse intitulée Faisceaux amples sur les schémas en groupes et les espaces homogènes[4].
Depuis 1967, il est professeur à l'université Paris-Sud 11, et professeur émérite depuis 2001.
En 1994, il est élu correspondant de l'Académie des sciences[5].
L'épouse de Michel Raynaud, Michèle Raynaud, est mathématicienne. Elle a effectué son doctorat sous la direction de Grothendieck et a notamment contribué au SGA 1, SGA 2 et SGA 7.
Activités sportives : ski (notamment à Val d'Isère), tennis, excursions en montagne et escalade (Fontainebleau).
Contributions notables
En 1983, il démontra la conjecture de Manin-Mumford (en)[6] - [7]. Celle-ci affirme que, dans une variété abélienne A sur le corps des nombres complexes, une sous-variété qui ne contient pas de translatée de sous-variété abélienne non triviale ne contient qu'un nombre fini de points d'ordre fini de A.
Il démontra en 1994 la conjecture d'Abhyankar (en)[8] pour la droite affine sur un corps algébriquement clos de caractéristique p > 0 : le groupe fondamental (au sens algébrique) de cette droite a pour quotient n'importe quel groupe fini engendré par ses p-sous-groupes de Sylow. Un énoncé analogue pour les courbes algébriques de genre quelconque fut démontré peu après[9] par David Harbater en s'appuyant sur les résultats de Raynaud.
Outre la preuve de ces conjectures, les travaux de Raynaud ont eu une profonde influence en géométrie algébrique et arithmétique.
- Schémas en groupes Son étude de certains schémas en groupes finis[10] est d'une grande importance en théorie des nombres (utilisée par exemple dans la preuve de la conjecture de Mordell qui a valu à Gerd Faltings la médaille Fields).
- Géométrie analytique rigide Sa courte note sur la géométrie analytique rigide[11] relie la théorie de Tate aux schémas formels, ce qui s'est révélé comme un point de vue très fécond par la suite.
- Foncteur de Picard L'article fondamental[12] sur l'espace de modules des courbes stables de Deligne et Mumford utilise la description du modèle de Néron[13] par Raynaud.
- Diviseur thêta Sa théorie des diviseurs thêta en caractéristique positive est essentielle dans l'étude du groupe fondamental des courbes algébriques par Akio Tamagawa[14].
- Contre-exemples Raynaud est par ailleurs connu pour ses contre-exemples (notamment celui au théorème d'annulation de (en) Kodaira sur un corps de caractéristique positive[15]).
Livres et monographies
- Faisceaux amples sur les schémas en groupes et les espaces homogénes, Springer-Verlag, coll. « Lecture Notes in Mathematics » (no 119),
- Anneaux locaux Henséliens, Springer-Verlag, coll. « Lecture Notes in Mathematics » (no 169),
- (en) (avec S. Bosch et W. Lütkebohmert), Néron Models, Springer-Verlag, coll. « Ergebnisse der Mathematik und ihrer Grenzgebiete (en) / 3 » (no 21),
- « Leçon 11, Courbes algébriques et groupe fondamental », dans Leçons de mathématiques d'aujourd'hui, vol. 2, (lire en ligne)
Une liste de publications
- « Spécialisation des revêtements en caractéristique p>0 », ASENS,‎ (lire en ligne)
- « Revêtements de la droite affine en caractéristique p > 0 et conjecture d'Abhyankar », Invent. Math., vol. 116,‎ (lire en ligne)
- « p-groupes et réduction semi-stable des courbes », dans The Grothendieck Festschrift, vol. III, coll. « Birkhäuser », (DOI 10.1007/978-0-8176-4576-2_7, lire en ligne)
- « Sous-variétés d'une variété abélienne et points de torsion », dans Arithmetic and Geometry, vol. I, Birkhäuser, coll. « Progr. Math. » (no 35), (DOI 10.1007/978-1-4757-9284-3_14)
- « Courbes sur une variété abélienne et points de torsion », Invent. Math., vol. 71,‎ (lire en ligne)
- avec Luc Illusie, « Les suites spectrales associées au complexe de de Rham-Witt », Publ. Math. IHES,‎ (lire en ligne)
- « Sections des fibrés vectoriels sur une courbe », Bull. SMF,‎ (lire en ligne)
- « Géométrie analytique rigide d'après Tate, Kiehl », Mém. SMF,‎ (lire en ligne)
- « Schémas de groupes de types (p,…,p) », Bull. SMF,‎ (lire en ligne)
- « Fibres formelles d'un anneau local noethérien », ASENS,‎ (lire en ligne)
- « Un critère d'effectivité de descente », ASENS,‎ (lire en ligne)
- « Spécialisation du foncteur de Picard », Publ. Math. IHES,‎ (lire en ligne)
- « Fibres formelles d'un anneau local noethérien », ASENS,‎ (lire en ligne)
- « Compléments sur les sous-tores d'un préschéma en groupes. Applications aux groupes lisses, Exposé XV », dans SGA3, vol 2, 1964-1966 (lire en ligne)
- « Groupes algébriques unipotents: Extensions entre groupes unipotents et groupes de type multiplicatif, Exposé XVII », dans SGA3, vol 2, 1964-1966 (lire en ligne)
Exposés au Séminaire Bourbaki
- « Caractéristique d'Euler-Poincaré d'un faisceau et cohomologie des variétés abéliennes », Séminaire N. Bourbaki,‎ 1964-1966 (lire en ligne)
- « Familles de fibrés vectoriels sur une surface de Riemann », Séminaire N. Bourbaki,‎ 1966-1968 (lire en ligne)
- « Travaux récents de M. Artin », Séminaire N. Bourbaki,‎ 1968-1969 (lire en ligne)
- « Compactification du module des courbes », Séminaire N. Bourbaki,‎ 1970-1971 (lire en ligne)
- « Construction analytique de courbes en géométrie non archimédienne », Séminaire N. Bourbaki,‎ 1972-1973 (lire en ligne)
- « Faisceaux amples et très amples », Séminaire N. Bourbaki,‎ 1976-1977 (lire en ligne)
RĂ©compenses
- En 1995, il reçut le Prix Cole[16] (conjointement avec David Harbater) pour sa démonstration de la conjecture d'Abhyankar.
- En 1987, il reçut le Prix Ampère de l'Académie des sciences.
Notes et références
- Décès de Michel Raynaud. Société Mathématique de France.
- Lieux de naissance et décès trouvés dans la base MatchId des fichiers de décès en ligne du Ministère de l'Intérieur avec les données INSEE (consultation 4 janvier 2020)
- Nicolas Bourbaki sur apprendre-en-ligne.net.
- (en) « Michel Raynaud », sur le site du Mathematics Genealogy Project.
- Michel Raynaud à l'Académie des sciences.
- Michel Raynaud, « Courbes sur une variété abélienne et points de torsion », Invent. Math., vol. 71,‎ .
- Michel Raynaud, « Sous-variétés d'une variété abélienne et points de torsion », dans Arithmetic and Geometry, vol. I, Birkhäuser, coll. « Progr. Math. » (no 35), .
- Michel Raynaud, « Revêtements de la droite affine en caractéristique p > 0 et conjecture d'Abhyankar », Invent. Math., vol. 116,‎ .
- (en) David Harbater, « Abhyankar's conjecture on Galois groups over curves », Invent. Math., vol. 117,‎ .
- « Schémas de groupes de types (p,…,p) », Bull. SMF,‎ (lire en ligne).
- « Géométrie analytique rigide d'après Tate, Kiehl », Mém. SMF,‎ (lire en ligne).
- Pierre Deligne et David Mumford : (en) « The irreducibility of the space of curves of given genus », Publ. Math. IHES, vol. 36,‎ .
- Michel Raynaud, « Spécialisation du foncteur de Picard », Publ. Math. IHES,‎ (lire en ligne).
- Akio Tamagawa, « Finiteness of isomorphism classes of curves in positive characteristic with prescribed fundamental groups », J. Algebraic Geom., vol. 13,‎ .
- Michel Raynaud, « Contre-exemple au "vanishing theorem" en caractéristique p > 0 », C. P. Ramanujam—a tribute, Tata Inst. Fund. Res. Studies in Math., vol. 8,‎ .
- (en) Citation de Michel Raynaud et David Harbater pour le Prix Cole.