Men-Tsee-Khang (Dharamsala)
L'Institut de médecine et d'astrologie tibétaine (tibétain : སྨན་རྩིས་ཁང་, Wylie : sman rtsis khang, THL : mentsikhang, chinois : 门孜康 ; pinyin : ), ou Men-Tsee-Khang est une école de médecine spécialisée en médecine traditionnelle tibétaine et en astrologie tibétaine fondé en 1916 par Thubten Gyatso, le 13e dalaï-lama à Lhassa au Tibet.
Fondation |
à Lhassa, fermeture en , réouverture en à Dharamsala, réouverture vers à Lhassa (administration séparée) |
---|
Type |
Institution universitaire (en) |
---|---|
Nom officiel |
Institut de médecine et d'astrologie tibétaine |
Régime linguistique |
Tibétain (Dharamsala) |
Fondateur |
Thubten Gyatso (13e dalaï-lama |
Directeur |
Tashi Tsering Phuri |
Site web |
Pays | |
---|---|
Ville |
Fermé en 1959 après l'échec du soulèvement tibétain, le Men Tsee Khang est rétabli en exil en 1961 par Tenzin Gyatso, le 14e dalaï-lama, à Dharamsala en Inde.
Histoire du Men-Tsee-Khang au Tibet (1916-1959)
Le collège de médecine fut fondé en 1916 par Thubten Gyatso, 13e dalaï-lama[1].
En 1916, Tekhang Jampa Thupwang demanda au 13e dalaï-lama, dont il était le médecin personnel, l'autorisation de convertir le monastère de Tengyeling en une école de médecine et d'astrologie[2] - [3]. Comprenant les avantages d'une telle institution pour les riches et les pauvres, les aristocrates et les paysans, le dalaï-lama vérifia lui-même les blocs d'impression du rGyud-bZhi. Il convoqua Tekhang Jampa Thupwang, lui donna son accord, fondant ainsi le Men-Tsee-Khang, et le nomma directeur[2]. Cette même année, il nomma Khyenrab Norbu directeur du Collège médical de Chakpori et du Men-Tsee-Khang[4].
Le gouvernement tibétain finança les cours aux étudiants et fournit une médecine gratuite aux personnes pauvres[5].
Le Men Tsee Khang dans la Région Autonome du Tibet (post 1959)
En 1959, après l'échec du soulèvement tibétain, le Men Tsee Khang ferme. Plusieurs de ses employés et étudiants furent emprisonnés et des ouvrages médicaux inestimables furent détruits[6]. Les médecins tibétains furent persécutés et la pratique de la médecine tibétaine traditionnelle interdite[7]. Rétabli à une date ultérieure[8], le Men-Tsee-Khang de Lhassa reprend un enseignement rudimentaire en médecine traditionnelle tibétaine aux alentours de 1975[9] et redevient ultérieurement un institut supérieur d'enseignement de médecine traditionnelle tibétaine.
Le Men Tsee Khang en Inde (à partir de 1961)
Après l'annexion du Tibet par la Chine et l'exil de 150 000 Tibétains en 1959[10], principalement en Inde, une bonne part du savoir médical tibétain a pu être sauvegardée, notamment à Dharamsala.
Le Men-Tsee-Khang ou « Tibetan Medical and Astrological Institute » (TMAI) est rétabli à Dharamsala en Inde en 1961 par le 14e dalaï-lama[11]. On y enseigne et développe aujourd'hui la médecine tibétaine en exil. Le Men-Tsee-Khang de Dharamsala a pour objectif la préservation des connaissances issues de l'Institut de Lhassa, ainsi que de l'ancien collège médical Chakpori, détruit lors du soulèvement de 1959. La durée du cursus médical de base est de 5 ans. Les études sont fondées sur le Ghyü Shi. Ensuite, les apprentis médecins effectuent 2 années de stage pratique aux côtés d'un médecin tibétain (amchi en tibétain).
À l'occasion du 54e anniversaire de sa fondation, Kaul Singh Thakur, le ministre de la Santé de l'Himachal Pradesh annonça l'attribution de 30 hectares de terres de la région de Lahaul et Spiti pour la culture de plantes médicinales pour l'institut et que des sièges sont réservés pour les Tibétains dans les trois nouveaux collèges médicaux qu'il met en place[12].
Quarante-sept antennes de l'institut sont réparties sur l'ensemble du territoire indien.
Missions
Institut de médecine et d'astrologie tibétaine enseigne la médecine, l'astrologie et l'astronomie tibétaine[13]. Des recherches y sont menées, notamment sur le traitement du cancer, des rhumatismes et du diabète. L'institut abrite également un centre pharmaceutique produisant les médicaments de la pharmacopée traditionnelle.
Centenaire
Le , l'Institut fête sons centenaire[14] - [15] - [16].
À cette occasion, le 14e dalaï-lama loue les résultats obtenus par l'institut mais déclara que plus d'efforts doivent être entrepris pour assurer une couverture des services aux plus démunis[15], et signale en particulier la défaillance du département de la santé de l'Administration centrale tibétaine et de l'Institut médical et d'astrologie tibétaine en matière de santé préventive[17].
Liste de médecins chef du Men-Tsee-Khang
|
|
Liste des directeurs
Voici la liste des directeurs de l'institut depuis sa refondation en Inde[18] :
|
|
Galerie du Men-Tsee-Khang à Dharamsala
- Men Tsee Khang, Dharamsala
- Men Tsee Khang, Dharamsala
- Salle d'entrée porte principale du Men Tsee Khang de Lhassa
Notes et références
- (en) History of Tibetan Medicine
- Tenzin Choedrak; Gilles Van Grasdorff, Le palais des arcs-en-ciel : les mémoires du médecin du dalaï-lama, Albin Michel, 1998, (ISBN 9782226106216), p. 60 (voir l'édition de poche
- Sanderson Beck, Tibet, Nepal, and Ceylon 1800-1950 "The Tengyeling monastery was disendowed; traitors were banished, and the rest of the monks were distributed to other monasteries. Those who collaborated with the Chinese were punished, but long-time Chinese residents were allowed to stay in Tibet. The Dalai Lama turned the Tengyeling monastery into a school for medicine and astrology. The Government paid the expenses of students and gave the poor free medicine..
- (en) Rev. Khyenrab Norbu (1883-1962 A.D.) "The Great Thirteenth Dalai Lama, in the year of the Fire Dragon, 1916, appointed Khyenrab Norbu as Director of both the Chagpori Medical College and Men-Tsee-Khang (Tibetan Medical & Astrological Institute)"
- (en) Sanderson Beck, Tibet, Nepal, and Ceylon 1800-1950
- http://www.thehindu.com/2001/01/07/stories/13070482.htm " It lasted 40 years till China invaded Tibet. The centre was then closed down, several of its staff and students imprisoned and priceless medical texts, scriptures, paintings and traditional medicines destroyed. The centre was then closed down, several of its staff and students imprisoned and priceless medical texts, scriptures, paintings and traditional medicines destroyed."
- (en) Craig R. Janes, Medical Anthropology Quarterly : The Transformations of Tibetan Medicine, vol. 9, American Anthropological Association, (lire en ligne), p. 6-39
- http://www.tibetmed.org/school_training.htm#Lhasa Men-Tsee-Khang The Lhasa Men-Tsee-Khang has been reestablished in recent years to provide education and training in Tibetan Medicine, although very few of the original Tibetan doctors are still teaching
- Anne-Marie Blondeau, Katia Buffetrille, Authenticating Tibet: Answers to China's 100 Questions, page 228.
- Edward J Mills et coll.Prevalence of mental disorders and torture among Tibetan refugees : A systematic review, BMC Int Health Hum Rights. 2005; 5: 7.
- http://www.men-tsee-khang.org/index2.htm
- (en) Himachal health minister attends 54th anniversary of Mentseekhang, Phayul.com 23 mars 2015.
- Mission
- http://www.men-tsee-khang.org/centenary/aboutus/index.htm
- (en) « Men-Tsee-Khang celebrates 100th anniversary », sur tibetsun.com (consulté le ).
- http://tibet.net/2016/03/centenary-celebrations-of-the-men-tsee-khang-at-thekchen-choling/
- (en) Dalai Lama graces TMAI's centenary celebrations, points to CTA's "failure in healthcare", Phayul.com, 23 mars 2016 "It appears that there has been a significant failure by Health Department and the Tibetan medicine section of the Men-Tse-Khang in tackling issues related to preventive measures in healthcare"
- Director List
Annexes
Articles connexes
- Tradition, Savoirs traditionnels, Médecine traditionnelle
- Patrimoine culturel immatériel
- Namgyal Qusar
- Institut Chakpori de médecine tibétaine
- Mentsikhang (Lhassa), institut équivalent à Lhassa, capitale de la région autonome du Tibet, en Chine.
- Institut de médecine tibétaine de la région autonome du Tibet
- Faculté de médecine tibétaine du Tibet
- Médecine tibétaine traditionnelle
- Liste des associations des Tibétains en exil
- Institut des services de médecine traditionnelle (en), au Bhoutan