AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Lobsang Dolma Khangkar

Lobsang Dolma Khangkar (tibĂ©tain : àœ–àŸłàœŒàŒ‹àœ–àœŸàœ„àŒ‹àœŠàŸ’àŸČàœŒàœŁàŒ‹àœ˜àŒ‹àœàœ„àŒ‹àœ‘àœ€àœą, Wylie : blo bzang sgrol ma khang dkar) aussi appelĂ©e Lobsang Dolma ou Ama Lobsang Dolma (, Kyirong, Tibet - , Dharamsala, Inde[1]) est un docteur en mĂ©decine traditionnelle tibĂ©taine[2]. PremiĂšre femme devenue mĂ©decin chef du Men-Tsee-Khang, ses filles, Tsewang Dolkar Khangkar et Pasang Gyalmo Khangkar, lui ont succĂ©dĂ© dans la lignĂ©e familiale de mĂ©decins, les Khangkar. C'est aussi l'un des premiers mĂ©decins tibĂ©tains Ă  visiter des pays occidentaux, oĂč elle a enseignĂ© et traitĂ© des patients[3].

Lobsang Dolma Khangkar
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Chögyal Namkhai Norbu avec Trogawa Rinpoché, Lobsang Dolma et d'autres participants de la premiÚre conférence internationale sur la médecine tibétaine, Venise, 1983.
Naissance
Kyirong (Drapeau du Tibet Tibet)
DécÚs
Dharamsala (Drapeau de l'Inde Inde)
Domaines Astrologie et médecine tibétaine
Institutions Men-Tsee-Khang

Biographie

Vie au Tibet

Lobsang Dolma est nĂ©e en 1934 Ă  Kyirong, une rĂ©gion du Tibet occidental, dans la famille Khangkar. AprĂšs le dĂ©cĂšs de ses frĂšres, elle fut l'unique descendante de Tsewang Sangmo (Lobsang Dechen), sa mĂšre et Dingpon Tsering Wangdu, son pĂšre, mĂ©decin, qu’elle assiste dans ses fonctions administratives. En 1955, Ă  la faveur d’un enseignement intensif mis en place par Dragtonpa, un des gouverneurs de Kyirong, Lobsang Dolma et son Ă©poux suivent un programme d'Ă©tudes supĂ©rieures de deux ans en grammaire tibĂ©taine sous la direction de Pelbar Geshe RinpochĂ© (1893-1985) dans l’ermitage de Rab-nga Riwo Pelbar Samten Phug et le temple de Phagpa Wati Sangpo de Kyirong. Lobsang Dolma se rĂ©vĂšle ĂȘtre une Ă©tudiante brillante. En 1956, les deux Ă©poux reçoivent une formation en astrologie de Pelbar Geshe RinpochĂ©. En 1957-1958, elle reçoit un enseignement sur le bouddhisme tibĂ©tain et la mĂ©decine tibĂ©taine du mĂȘme professeur. Elle recherche Ă  approfondir ses connaissances sur cette discipline, et son pĂšre invite Changpa, un mĂ©decin tibĂ©tain Ă  la fois pour sa fille et pour rĂ©pondre aux besoins en mĂ©decins dans la rĂ©gion. À la demande de son pĂšre, ils confectionnent des mĂ©dicaments qui sont distribuĂ©s gratuitement aux patients[2]. Sa fille, Tsewang Dolkar Khangkar, est nĂ©e en 1960 peu aprĂšs la mort de son pĂšre, le Dr. Tsering Wangdu Khangkar, mais avant la fin des 49 jours de rituel funĂ©raire. Quelques jours plus tard, elle et sa famille se sont exilĂ©s[4].

Fuite en exil

En 1960, elle rejoint la frontiĂšre tibĂ©to-nĂ©palaise, et s’installe au NĂ©pal oĂč elle pratique une mĂ©ditation rigoureuse sur Vajrayogini. En 1961, elle rejoint Pathankot, en Inde du nord, avec 2 000 rĂ©fugiĂ©s tibĂ©tains. Elle doit gagner sa vie en participant Ă  la construction de routes pendant plus d’un an Ă  Palampur (en), Manali, Lalethang, Chalithang et Lahoul. DĂ©but 1962, Lobsang Dolma et d’autres travailleurs tibĂ©tains de Manali se rendent Ă  Dharamsala pour recevoir la bĂ©nĂ©diction du dalaĂŻ-lama et de Trijang RinpochĂ©. Ce dernier lui demande de rester Ă  Dharamsala, et de rejoindre l'Institut de mĂ©decine et d'astrologie tibĂ©taine (Men-Tsee-Khang) qui vient d’ĂȘtre fondĂ© par le gouvernement tibĂ©tain en exil. Cependant, la demande de Lobsang Dolma de rejoindre le centre est rejetĂ©e par l’administration tibĂ©taine en exil, car Ă  l’époque les femmes n’étaient pas acceptĂ©es dans cette institution, et elle doit reprendre son travail de construction des routes. En 1964, elle s’installe Ă  Dalhousie avec son mari et tous deux travaillent Ă  l’École centrale pour les TibĂ©tains. Les enfants l’appellent alors affectueusement Ama Lobsang Dolma, un surnom qui lui est restĂ©. L’avis de Trijang RinpochĂ© et une demande de Geshe Bayu l’amĂšne Ă  exercer Ă  nouveau la mĂ©decine. En 1970, elle dĂ©missionne de son poste Ă  l’école centrale pour les TibĂ©tains et ouvre une clinique privĂ©e Ă  Dalhousie, oĂč sa rĂ©putation grandissante entraĂźne une foule de moines, d’habitants indiens, et tibĂ©tains[2].

Médecin chef du Men-Tsee-Khang

AprĂšs que les mĂ©decins les plus anciens du Men-Tsee-Khang de Dharamsala, Tro Gawo Gyurme Ngawang Samphel RinpochĂ© (Trogawa RinpochĂ©, 1932-2005), Kurung Peltsewa Norlha Phuntsok Dradul (1932-1972), et Yeshi Donden aient dĂ©missionnĂ© de leurs postes, l’administration tibĂ©taine nomma Lobsang Dolma Ă  Dharamsala oĂč elle s’installe avec sa famille. Le , Lobsang Dolma rejoint le Men-Tsee-Khang oĂč elle devint le mĂ©decin principal, tandis que son mari, Dozur Tsering Wangyal, rejoint le centre pharmaceutique[2]. Elle est nommĂ©e mĂ©decin chef du Men-Tsee-Khang, et en consĂ©quence, elle se voit confĂ©rer le titre de « mĂ©decin du dalaĂŻ-lama »[5]. Lobsang Dolma s’est rendu Ă  l’étranger Ă  plusieurs reprises, elle rencontra notamment Jeffrey Hopkins de l’universitĂ© de Virginie aux USA oĂč elle donna des confĂ©rences sur la mĂ©decine tibĂ©taine. En 1978, elle se rend au Vajrapani Institute en Californie pendant 3 mois, et Ă  l’universitĂ© du Wisconsin oĂč elle donne une formation intensive en mĂ©decine tibĂ©taine durant 2 semaines. À l’invitation de l’Institut de psychologie jungienne, elle conduit un atelier de 10 jours Ă  Zurich. À l’invitation de l’OMS et avec l’aval de l’administration tibĂ©taine, elle participe au CongrĂšs international des mĂ©decines traditionnelles asiatiques Ă  l’UniversitĂ© nationale australienne de Canberra en Australie du 1 au . Elle donnera des cours sur les diagnostics en mĂ©decine tibĂ©taine Ă  cette occasion. En 1975, son Ă©poux dĂ©cĂšde, et elle se remarie Ă  Norbu Chophel, l’assistant de Trijang RinpochĂ©. Le , elle prend les vƓux de femme laĂŻque auprĂšs de Trijang RinpochĂ©[2].

Mutation vers une pratique médicale privée

À la suite de ses absences prolongĂ©es du Men-Tsee-Khang, elle est relevĂ©e de ses fonctions le , et elle construit sa propre clinique privĂ©e, inaugurĂ©e le . À la mi-, elle tombe gravement malade, et rĂ©alise des rituels religieux suggĂ©rĂ©s par Ling RinpochĂ©, et sa santĂ© s’amĂ©liore graduellement[2]. À l’invitation de Namkhai Norbu RinpochĂ©, elle participe Ă  la premiĂšre convention internationale sur la mĂ©decine tibĂ©taine Ă  Venise du 26 au , puis Ă  Arcidosso du 2 au . Elle soigne de nombreuses femmes et enfants, et donne des confĂ©rences sur diffĂ©rents problĂšmes pĂ©diatriques et gynĂ©cologiques. Elle se rend alors en Hollande, oĂč elle reste un mois Ă  la demande de la Fondation nĂ©erlandaise pour la mĂ©decine tibĂ©taine[2].

Lobsang Dolma se rendit en Inde du sud et y visita diffĂ©rents monastĂšres, et institutions des rĂ©fugiĂ©s tibĂ©tains, dont la maison des personnes ĂągĂ©es de Mundgod qu’elle aida financiĂšrement et mĂ©dicalement. À la faveur de deux visites au NĂ©pal, elle a pu revoir son ancien professeur, Pelbar Geshe RinpochĂ© en 1985. En plus de son activitĂ© clinique Ă  Dharamsala, elle exerçait gratuitement dans certaines occasions, Ă  Pathankot, Ă  Amritsar (Ă  la demande de Satwan Singh et Kulwant Singh, des responsables du Temple d'Or, et au Mahesh Chopra Memorial Hospital), Ă  Calcutta, Ă  New Delhi au Yogi Mahajan’s Ashram, et Ă  Jalandhar. En , elle se rend Ă  Noubra et Saspol au Ladakh, ainsi qu’au camp tibĂ©tain de Puruwala, Ă  Mussoorie. En 1986, elle se rend Ă  Hamipur. En 1988, elle se rend Ă  Kyidrong Samten Ling, Ă  Katmandou[2]. Elle a eu au nombre de ces Ă©tudiants ses filles, Pasang Gyalmo et Tsewang Dolkar Khangkar, ainsi que Khyunglung Thogme Thinley Dorje, et Purang Tsewang Namgyal. Elle est citĂ©e entre autres dans Encyclopaedia of Women in India, The World Whos’ Who of Women. Elle est tombĂ©e gravement malade en 1989, et dĂ©cĂ©da le . Sa clinique a Ă©tĂ© nommĂ©e Dr Lobsang Dolma Khangkar Memorial Clinic aprĂšs sa mort, et sa fille la plus ĂągĂ©e, Pasang Gyalmo l’a reprise[2].

Ouvrages de Lobsang Dolma

  • Initiation Ă  la mĂ©decine tibĂ©taine, 1998, K. Dhondup, confĂ©rences du Dr. Lobsang Dolma Khangkar, traduction en français par Bruno Le Guevel, Éditions Dewatshang, (ISBN 2909858049)
  • (en) Lectures on Tibetan medicine, K. Dhondup, retranscription de confĂ©rences du Dr. Lobsang Dolma Khangkar, 1986, LTWA
  • (en) Health and harmony through the balance pulse rhythms: the diagnostic art my mother taught me, avec Tsewang Dolkar Khangkar, Yarlung Publications, 1990
  • (en) Journey into the mystery of Tibetan medicine: based on the lectures of Dr. Dolma, Livre 1, avec Tsewang Dolkar Khangkar, Yarlung Publications, 1990

Articles

Notes et références

  1. Graham Coleman, A Handbook Of Tibetan Culture: A Guide to Tibetan Centres and Resources Throughout the World, Random House, 2016, (ISBN 147355022X et 9781473550223), p. 341-342
  2. (en) Tashi Tsering, Outsanding Women in Tibetan Medicine in Women in Tibet, Janet Gyatso, Hanna Havnevik, C. Hurst & Co. Publishers, 2005, (ISBN 1850656533), p 177-188
  3. Heidi Fjeld, Theresia Hofer, Women and Gender in Tibetan Medicine, Asian Medicine 6 (2010–11) pp. 175–216, p. 184
  4. Tsewang Dolkar Khangkar, Médecin du toit du monde, avec Marie-José Lamothe, Editions du Rocher, 1997, (ISBN 2268024911)
  5. Tsewang Dolkar Khangkar, Marie-José Lamothe, Médecin du toit du monde, Editions du Rocher, 1997, (ISBN 2268024911), Chapitre « Dharamsala ».

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.