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Mausolée d'Émèse

Le mausolée d'Émèse est un des noms donnés à un monument qui se trouvait encore au XVIIIe siècle « à 400 pas de la ville [de Homs, en Syrie], en tirant du côté de l'ouest[2] ». Ses restes furent détruits à la dynamite vers 1911, pour faire place à un dépôt de pétrole[3]. Il était, d'après Pierre Belon (en orthographe modernisée), « inscrit des lettres grecques d'un épitaphe de Caius Cæsar[4] » — ce qui pourrait avoir fait de lui un cénotaphe de Caius Julius Caesar Vipsanianus[5] — mais l'affirmation de Pierre Belon est certainement erronée selon certains auteurs (voir infra)[5].

Le mausolée d'Émèse tel qu'il a été photographié par Heinrich Kohl et Carl Watzinger en 1907.
Dessin de Richard Pococke, publié en 1745, montrant un plan et une vue du monument[1].
Dessin de Louis-François Cassas gravé par Baquoy montrant le « cœnotaphe de Caius Cæsar » au XVIIIe siècle.
Dessin de Louis-François Cassas gravé par Ransonnette montrant le plan et l'élévation du « cœnotaphe » au XVIIIe siècle.

Histoire

Dans l'inscription dont Pierre Belon avait fait mention, Pietro Della Valle trouva « un ΓΑΙΩ ΙΟΥΛΙΩ, mais non pas Caesar »[5]. Selon Richard Pococke, qui fit le premier dessin sommaire du mausolée[5], l'inscription « commence dans [le côté] qui eſt à l'orient par le mot ΓΑΙΟϹ[6] ». William Henry Waddington a reproduit une inscription grecque « qu'on affirme avoir appartenu au monument »[7] et une copie de celle-ci par le docteur Skender Effendi (reproduites ci-après avec les caractères Ε, Ξ et Ω) :

ΓΑΙΟϹΙΟΥΛΙΟϹ
ΦΑΒΙΑϹΑΜϹΙΓΕ
ΡΑΜΟϹΟΚΑΙϹΕΙΛ
ΑϹΓΑΙΟΥΙΟΥΛΙΟΥ
ΑΛΕΞΙΩΝΟϹΥΙΟϹ
ΖΩΝΕΠΟΙΗϹΕΝ
ΑΥΤΩΚΑΙΤΟΙϹΙΛ
ΟΙϹΕΤΟΥϹϞΤ[8]
Γάϊος Ἰούλιος, Φαβίᾳ, Σαμσιγέραμος ὁ καὶ Σεί[λ]ας, Γαΐου Ἰουλίου Ἀλεξίωνος υἱός, ζῶν ἐποίησεν [ἑ]αυτῷ καὶ τοῖς ἰ[δί]οις, ἔτους ϟτʹ[9]

Carlos Chad a donné la traduction suivante de l'inscription reconstituée par William Henry Waddington : « Caius Julius Sampsigéram, de la tribu Fabia, dit Seilas, fils de Caius Julius Alexion, a construit de son vivant ce tombeau, pour lui-même et les siens, l'an 390 [des Séleucides] », c'est-à-dire en « 78-79 de notre ère »[10].

Selon Fergus Millar, le constructeur du mausolée pourrait être apparenté à la dynastie des Sampsigéramides[11] ; selon Carlos Chad, Caius Julius Alexion pourrait avoir été « le chaînon manquant » entre le dernier roi d'Émèse, Sohème, de cette dynastie, et le constructeur du mausolée[10], « dont la citoyenneté romaine, attestée par ses tria nomina, milite fortement en faveur de son appartenance à la famille royale », d'après Maurice Sartre[12]. « Or aucune allusion n'est faite à cette parenté royale, ce qui s'explique au mieux si la dynastie a été privée de son royaume peu auparavant », et celui-ci annexé, très probablement entre 72 et la date de la construction du mausolée, à la province de Syrie[12].

Architecture

Le mausolée fut conçu — « fait rarissime en Orient » — en opus reticulatum « suivant une technique de construction purement romaine utilisant le béton », ce qui « nécessita certainement l'intervention d'ouvriers d'origine italienne ou ayant reçu une formation spécifique »[5].

  • Dessin de Léon de Laborde lithographié et publié en 1837.
    Dessin de Léon de Laborde lithographié et publié en 1837.
  • Gravure publiée en 1865 (direxit Lemaitre), vraisemblablement inspirée du dessin de Louis-François Cassas.
    Gravure publiée en 1865 (direxit Lemaitre), vraisemblablement inspirée du dessin de Louis-François Cassas.

Notes et références

Notes

    Références

    Bibliographie

    Liens externes

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