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Maternité Reine Astrid

La maternité Reine Astrid est un hôpital de style moderniste construit en 1937 à Charleroi (Belgique) par Marcel Leborgne et Raymond Van Hove pour l'Intercommunale d'Œuvres sociales. Elle est considérée comme un des établissements hospitaliers les plus performants à l'époque. Sa destruction en 1988 suscite toujours des regrets.

Maternité Reine Astrid
HĂ´pital rose
La maternité Reine Astrid vers 1938.
Présentation
Type
Maternité, ancien hôpital (d)
Fondation
Style
Architecte
Marcel Leborgne
Raymond Van Hove
Oscar Duchat
Construction
Inauguration
DĂ©molition
Commanditaire
Intercommunale des Ĺ’uvres sociales (IOS)
État de conservation
détruit (d)
Localisation
Pays
Ville
Coordonnées
50° 24′ 54″ N, 4° 27′ 07″ E
Carte

Histoire

La maternité est commandée par l'Intercommunale d'Œuvres sociales (IOS) de la région de Charleroi qui regroupe 33 communes[1] et est à l'époque présidée par René De Cooman[2]. Œuvre des architectes Marcel Leborgne et Raymond Van Hove, réalisé dans un esprit nouveau, elle est considérée comme un des établissements hospitaliers les plus performants à l'époque de la construction[3].

La maternité est construite en un temps record d'à peine huit mois et demi[4] sur l'emplacement de l'ancien cimetière de Charleroi, utilisé jusqu'à la fin du XIXe siècle, dans le récent quartier nord de la Ville-Haute qui s'urbanise après avoir hébergé l'Exposition de Charleroi de 1911[5]. L'inauguration se fait le , en présence du roi Léopold III[6] - [7].

L'hĂ´pital comprenait 186 lits. 100 Ă  la maternitĂ©, 52 Ă  la nĂ©onatalogie et 34 Ă  la chirurgie gynĂ©cologique. Il a enregistrĂ© pendant près d'un demi-siècle, 2 000 des 5 000 naissances annuelles dĂ©clarĂ©es Ă  Charleroi[8].

Au début des années 1980, la vétusté des installations et l'inconfort provoquent une perte de clientèle de l'ordre de 40 %. L'investissement nécessaire pour le reconditionnement du bâtiment est trop important à cette époque de restriction budgétaire. Il est donc décidé de procéder à la désaffectation de la maternité, décision rendue publique le . Il est prévu que les locaux soient aménagés en bureaux pour les services du Centre public d'action sociale[8]. Le bâtiment est cependant démoli en 1988, destruction qui provoque une grande émotion parmi la population et suscite toujours des regrets aujourd'hui[5].

Architecture

Le bâtiment s'Ă©tendait en trois Ă©tages, sur une superficie de 2 000 m2[5]. La longue barre courbe des chambres Ă©pousait la courbe du terrain et les services connexes, salles de naissance et administration, Ă©taient greffĂ©s au centre[9]. Sauf dans la partie mĂ©diane, la disposition des chambres Ă©tait unilatĂ©rale. Les couloirs, placĂ©s en façade, jouaient le rĂ´le de rĂ©gulateur thermique et acoustique[4].

Construits tout en lignes horizontales, les trois étages présentaient alternativement des bandeaux horizontaux de pierre rose et de baies vitrées, les trumeaux étaient recouverts de grès émaillé bleu. La lumière pénétrait abondamment et contribuait à la convivialité des lieux. Celle-ci était encore renforcée par la décoration intérieure où se côtoyaient des matériaux aux coloris chaleureux : des lavabos en Verropal provenant des verreries des Hamendes à Jumet, de même que les revêtements orangés des colonnes dans les salles de consultation. Ces mêmes salles étaient habillées de carreaux de grès flammé jaune et d'un revêtement de sol en céramique jaune[5] - [9].

Personnalités nées à la maternité

Notes et références

  1. Culot et Pirlet 2015, p. 48.
  2. Mengeot et Bioul 2015, p. 54.
  3. Bioul 2009, p. 83.
  4. ...A Charleroi, Marcel Leborgne, p. 12.
  5. Mengeot et Bioul 2015, p. 56.
  6. René-Pierre Hasquin, De Charnoy-village à Charleroi-Métropole, Bruxelles, Labor, , 394 p., p. 237.
  7. Il existe une affiche qui annonce l'inauguration le 23 mai par Arthur Wauters, ministre de la Santé publique et un album photo souvenir a été publié à cette occasion.
  8. Schaeffer 1995, p. 390-391.
  9. Aubry, Vandenbreeden et Vanlaethem 2006, p. 193-194.

Voir aussi

Bibliographie

  • ...A Charleroi, Marcel Leborgne, Charleroi, Espace Environnement, , 48 p.
  • Françoise Aubry, Jos Vandenbreeden et France Vanlaethem, Architecture en Belgique : Art nouveau, Art dĂ©co & Modernisme, Bruxelles, Éditions Racine, , 408 p. (ISBN 978-2-87386-467-5, lire en ligne), p. 191-194
  • Anne-Catherine Bioul, « Marcel Leborgne ou le choix de la modernitĂ© «humaine» », Les Cahiers de l'Urbanisme, Service public de Wallonie/Éditions Mardaga, no 73,‎ , p. 81-85 (ISBN 978-2-8047-0029-4)
  • Maurice Culot et Lola Pirlet, Charleroi d'Arthur Rimbaud Ă  Jean Nouvel : 150 ans d'imaginaire urbain, Bruxelles, Archives d'architecture moderne, , 382 p. (ISBN 978-2-87143-302-6)
  • Pierre-Louis Flouquet, « La nouvelle “maternité” de Charleroi : L’architecture au service de la vie », Bâtir, no 54,‎ , p. 1192-1196 (lire en ligne [PDF])
  • Chantal Mengeot et Anne-Catherine Bioul, Le patrimoine de Charleroi : Les fleurs de l'industrie : Art nouveau, Art dĂ©co et Modernisme, Namur, Institut du patrimoine wallon, coll. « Carnets du Patrimoine » (no 128), , 64 p. (ISBN 978-2-87522-148-3), p. 30-31.
  • Pierre-Jean Schaeffer, Charleroi 1830-1994, Histoire d'une MĂ©tropole, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Quorum, , 466 p. (ISBN 2-930014-42-3)
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