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Massacre de Mullivaikkal

Le massacre de Mullivaikkal est le nom donnĂ© au massacre de dizaines de milliers de Tamouls sri lankais en 2009, au cours des dernières Ă©tapes de la guerre civile du Sri Lanka qui s'est terminĂ©e en mai 2009 dans une minuscule bande de terre Ă  Mullivaikkal (en), Mullaitivu[1] - [2]. Le gouvernement srilankais avait dĂ©signĂ© une zone de sĂ©curitĂ© Ă  Mullivaikkal : selon l'ONU, entre 40 000 et 70 000[3] civils tamouls y ont Ă©tĂ© piĂ©gĂ©s, et ont Ă©tĂ© tuĂ©s par les actions des forces armĂ©es srilankaises et des Tigres de libĂ©ration de l'Eelam tamoul (LTTE), la grande majoritĂ© de ces morts civils Ă©tant le rĂ©sultat de bombardements aveugles par les forces armĂ©es srilankaises[4] - [5] - [6] - [7] - [8] - [9] - [10] - [11] - [12] - [13] - [14].

DĂ©roulement

Pendant la bataille, les forces gouvernementales ont lourdement bombardé la zone, y compris les hôpitaux, le centre de l'ONU et les environs du navire de la Croix-Rouge, tandis que les LTTE retenaient en otage une grande partie de la population civile pour se mettre à l'abri, allant jusqu'à tirer sur les civils tamouls en fuite[15] - [16] - [17] - [13].

Le rapport du groupe d'experts de l'ONU dĂ©crit comment « dès le 6 fĂ©vrier 2009, l'armĂ©e srilankaise a continuellement bombardĂ© la zone qui est devenue la deuxième zone d'exclusion aĂ©rienne, dans toutes les directions, terrestre, aĂ©rienne et maritime. On estime qu'il y avait entre 300 000 et 330 000 civils. L'assaut de l'armĂ©e srilankaise a utilisĂ© des bombardements aĂ©riens, de l'artillerie Ă  longue portĂ©e, des obusiers et des lance-roquettes multiples ainsi que des petits mortiers, des lance-roquettes et des tirs d'armes lĂ©gères, dont certains tirĂ©s Ă  courte portĂ©e. Les lance-roquettes multiples, lorsqu'elles sont non guidĂ©es, sont des armes Ă  saturation de zone ; utilisĂ©es dans des zones densĂ©ment peuplĂ©es, elles sont aveugles et peuvent causer un grand nombre de victimes[13]. »

Le rapport du groupe d'experts de l'ONU décrit les actions des LTTE : « En dépit de la futilité de leur situation militaire, les LTTE ont non seulement refusé de se rendre, mais ont également empêché les civils de quitter la zone, utilisant leur présence comme bouclier humain. Ils ont forcé des civils à participer à la construction d'installations et de fortifications militaires ou à entreprendre d'autres travaux forcés. Ils ont également intensifié leur pratique de recrutement forcé, y compris d'enfants, pour grossir leurs rangs de plus en plus réduits. À mesure que le recrutement des LTTE augmentait, les parents ont activement résisté et les familles ont pris des mesures de plus en plus désespérées pour protéger leurs enfants contre le recrutement. Ils cachaient leurs enfants dans des endroits secrets ou les forçaient à des mariages arrangés. Les cadres des LTTE frappaient leurs proches ou leurs parents, parfois sévèrement s'ils essayaient de résister au recrutement. Toutes ces tactiques, dont beaucoup visaient à défendant les LTTE et leurs dirigeants, démontrent le manque de sensibilité à la situation désespérée des civils et la volonté de sacrifier leur vie[13]. »

Notes et références

  1. Agence France-Presse, « Le gouvernement dit ralentir l'offensive contre les Tigres tamouls », sur https://www.france24.com/, (consulté le ).
  2. Frédéric Bobin, « Défaite des Tigres tamouls du Sri Lanka après trente-six ans de guerre séparatiste », sur https://www.lemonde.fr/, (consulté le ).
  3. (en) Nirmanusan Balasundaram, « How the UN failed Tamil civilians in 2009 », sur https://www.aljazeera.com/, (consulté le ).
  4. (en) Callum Macrae, « Sri Lanka justice: leaked UN document casts doubts », sur https://www.channel4.com/, (consulté le ).
  5. (en) Frances Harrison, « The broken survivors of Sri Lanka's civil war », sur https://www.bbc.com/, (consulté le ).
  6. (en) BBC News, « Sri Lanka: Satellite imagery of safe zone », sur https://www.bbc.com/, (consulté le ).
  7. (en) Lyse Doucet, « UN 'failed Sri Lanka civilians', says internal probe », sur https://www.bbc.com/, (consulté le ).
  8. (en) The Guardian, « UN calls for Sri Lanka war crimes court to investigate atrocities », sur https://www.theguardian.com/, (consulté le ).
  9. (en) Gordon Fairclough et Uditha Jayasinghe, « U.N. Report Urges Sri Lanka to Set Up War Crimes Tribunal », sur https://www.wsj.com/, (consulté le ).
  10. (en) Krishan Francis, « Tamil leaders honor dead from Sri Lankan war at battle zone », sur https://www.ksl.com, (consulté le ).
  11. (en) The Independent, « British envoy banned in war without witnesses », sur https://www.independent.co.uk/, (consulté le ).
  12. (en) Callum Macrae, « Sri Lanka Massacred Tens of Thousands of Tamils While the World Looked Away », sur https://pulitzercenter.org/, (consulté le ).
  13. (en) Marzuki Darusman, Steven Ratner et Yasmin Sooka, Report of the Secretary-General's Panel of Experts on Accountability in Sri Lanka, Organisation des Nations unies, , 214 p. (lire en ligne).
  14. (en) Secretary-General's Internal Review Panel on United Nations Action in Sri Lanka, Secretary-General's Internal Review Panel on United Nations Action in Sri Lanka, Nations unies, , 11 p. (lire en ligne), The COG had prepared a casualty sheet which showed that a large majority of the civilian casualties recorded by the UN had reportedly been caused by Government fire.
  15. (en) Anbarasan Ethirajan, « Gotabhaya Rajapaksa: Sri Lanka's controversial ex-defence chief eyes power », sur https://www.bbc.com/, (consulté le ).
  16. (en) BBC News, « Sri Lanka: UN says army shelling killed civilians », sur https://www.bbc.com/, (consulté le ).
  17. (en) Somini Sengupta, « Civilians hit with UN team in Sri Lankan 'no-fire' zone », (ISSN 0362-4331, consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

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