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Massacre de Makombo

Le massacre de Makombo fut un massacre des populations des localités de Makombo, Tapili et Mabanga en Haut-Uele entre le 14 et le par les forces des LRA (Armée de résistance du Seigneur) en république démocratique du Congo. Ce massacre a fait d'après diverses sources plus de 300 morts[2].

Massacres de Makombo
Date 14 -
Lieu Makombo, Drapeau de la république démocratique du Congo République démocratique du Congo
Victimes Civils congolais
Morts 321[1]
Prisonniers 250[1]
Auteurs Armée de résistance du Seigneur
Ordonné par Lieutenant-colonel Binansio Okumu, dit Binany[1]
Commandant Obol[1]
Coordonnées 1° 37′ 00″ nord, 30° 10′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : République démocratique du Congo
(Voir situation sur carte : République démocratique du Congo)
Massacre de Makombo
Géolocalisation sur la carte : Afrique
(Voir situation sur carte : Afrique)
Massacre de Makombo

Chronologie des signalements

L'information ne se répandit dans les medias internationaux qu'en , soit 3 mois après les faits[3]. Il est donc intéressant de retracer la chronologie des évènements et leur communication par les médias, organisations gouvernementales et non-gouvernementales:

  • : Mgr Julien Andavo Mbia rapporte le massacre commis le par des miliciens de la LRA dans sa paroisse de Tapili et appelle à l'aide. Il nie l'arrestation d'un membre de la LRA à Tapili le par le gouvernement, comme l'aurait rapporté Radio Okapi, une radio congolaise soutenue par l'ONU[4].
  • : Le journal zaïrois Itimbiri ya Sika rapporte le massacre[5].
  • : Terre sans frontière reprend l'entretien avec l'évèque[6].
  • : L'ONG Human Rights Watch (HWR) publie un rapport issu d'une enquête menée du 18 au [7] - [8]. Selon HRW, au moins 321 personnes ont été tuées et 250 enlevées dont 80 enfants[1]. Il indique dans son communiqué :

    « Les forces de la LRA ont attaqué au moins 10 villages, capturant, tuant et enlevant des centaines de civils, y compris des femmes et des enfants. La grande majorité des victimes étaient des hommes adultes que les combattants de la LRA ont d'abord ligotés, avant de les tuer à coups de machettes ou de leur écraser le crâne à coups de hache et de lourds gourdins. Au moins 13 femmes et 23 enfants figuraient parmi les victimes, dont la plus jeune, une fillette de 3 ans, a été brûlée vive. Les combattants de la LRA ont attaché certaines victimes à des arbres avant de leur écraser le crâne à coups de hache[1]. »

  • : La division des droits de l'homme de la Monuc (la mission de l'ONU en RDC) publie les conclusions d'une enquête menée mi-mars, soit deux semaines plus tard que celle d'HWR. Celles-ci confirment les informations rapportées précédemment. Le rapport ferait état d'au moins 290 morts et environ 150 enlèvements[9]. Le rapport détaillé n'est pas encore disponible.

Réactions internationales

Nations unies

La Monuc, qui dispose de militaires et d'observateurs dans la région, a mené une enquête sur ces évènements. Ses estimations sur le nombre de victimes sont sensiblement les mêmes que celles d'Human Rights Watch[9].

Forces armées de la république démocratique du Congo

Le général Jean-Claude Kifwa des FARDC (l'armée du pays), met en doute les chiffres avancés dans le rapport d'Human Rights Watch à propos du nombre de personnes tuées. Il estime qu'il aurait fallu que les hommes de la LRA soient deux fois plus nombreux que les victimes pour abattre 321 personnes[10] - [11].

Gouvernement de la république démocratique du Congo

Luzolo Bambi Lessa, le ministre de la Justice et droits humains, estime d'après un rapport du gouvernorat de la province orientale Congo-Kinshasa qu'il y aurait eu au plus 25 personnes tuées[11].

Ouganda

Le lieutenant-colonel Felix Kulayigye émet les mêmes doutes que le général Jean-Claude Kifwa sur le nombre de victimes. Selon lui, la LRA ne disposerait que de 200 hommes, ce qui serait insuffisant pour réaliser un massacre de cette ampleur. Il avance également que la LRA serait plutôt habituée à opérer en petits groupes de 4 ou 5 hommes[11] - [12].

Déroulement

  • le , la LRA franchit l'Uele près de Mavanzonguda.
  • le , attaque de Mavanzonguda, Bapu, Mabanga ya Táló Makombo et Mangada.
  • le , attaque de Ngbiribi, Kilomètre 6, Tapili et Nokondoda.
  • le , attaque de Kiliwa.
  • le , attaque de Mavanzonguda
  • le , la LRA franchit l'Uele et disparaît vers le Nord.

Notes et références

  1. Human Rights Watch : RD Congo : Un massacre perpétré par l’Armée de résistance du Seigneur a fait 321 morts
  2. Révélations sur un massacre de civils perpétré par des rebelles ougandais en RDC, Site internet www.lemonde.fr et AFP, article du 28 mars 2010]
  3. Commentaire de blog sur l’impact mediatique du massacre de Makombo
  4. ISIRO. L’évêque fait un rapport circonstancié sur les drames survenus à Tapili et lance encore un S.O.S. 29.12.2009, Les Amis de la Mission, 29 décembre 2009. Dernière consultation le 10 avril 2010.
  5. 'Tapili: une cité sinistrée de plus, blog de Itimbiri ya Sika
  6. SOS de l’Evêque d’Isiro-Niangara, Terre sans frontières, 4 janvier 2010. Dernière consultation le 10 avril 2010.
  7. [PDF](en)Trail of Death - LRA Atrocities in Northeastern Congo, Human Rights Watch, mars 2010
  8. [PDF](fr)Le chemin de la mort - Atrocités commises par la LRA dans le Nord-est du Congo, Human Rights Watch, mars 2010
  9. Selon l'ONU, les rebelles ougandais ont tué 290 personnes en RDC fin 2009, Site internet www.lemonde.fr et AFP, article du 30 mars 2010
  10. La LRA n’a pas tué 321 Congolais à Makombo, selon le Général Jean-Claude Kifwa, Radio Okapi, 30 mars 2010. L'article propose un extrait audio en français de l'interview avec le général Jean-Claude Kifwa
  11. Les FARDC rejettent les chiffres de HRW sur les massacres de Makombo, Radio Okapi, 30 mars 2010
  12. L'armée ougandaise émet des doutes sur le rapport de HRW, Site internet lemonde.fr avec AFP, 29 mars 2010
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