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Masahiko Aoki

Masahiko Aoki, nĂ© le Ă  Nagoya (Japon) et mort le en Californie (États-Unis), est un Ă©conomiste japonais qui s'est beaucoup intĂ©ressĂ© aux mĂ©canismes d’information et a formulĂ© une thĂ©orie originale sur l'organisation des entreprises.

Masahiko Aoki
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Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  77 ans)
Californie
Nom dans la langue maternelle
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Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
A travaillé pour
Directeur de thĂšse
John S. Chipman (en)
Distinction

Biographie

Masahiko Aoki obtient son doctorat Ă  l’universitĂ© du Minnesota en 1967. AprĂšs avoir Ă©tĂ© Assistant professor Ă  Harvard et assistant puis professeur Ă  l’universitĂ© de Kyoto, il devient Henri and Tomoye Takahashi Professor of Japanese Studies in Economics, Ă  l’universitĂ© Stanford en 1984. Depuis 1981 il est prĂ©sident du Research Institute of Economy, Trade and Industry (RIETI), une organisation japonaise spĂ©cialisĂ©e dans les recherches sur la politique publique.

Masahiko Aoki a par ailleurs fondĂ© le Journal of Japanese and International Economies. Il a prĂ©sidĂ© la Japanese Economic Association. Il a publiĂ© (en anglais) quatre ouvrages, Ă©tĂ© l’éditeur de 9 autres, ainsi que de prĂšs de 60 articles dans des revues Ă  comitĂ© de lecture et ouvrages.

Les travaux de Masahiko Aoki sur les firmes amĂ©ricaines et japonaises et les idĂ©aux types qu’il a construit (firmes A et J [Aoki 1990]) l’ont conduit Ă  mettre en Ă©vidence la nĂ©cessitĂ© d’étudier les contextes institutionnels pour pouvoir saisir les diffĂ©rences d’efficience entre les firmes.

Économiste jouissant d'une reconnaissance internationale, Masahiko Aoki a prĂ©sidĂ© entre 2008 et 2011 l'Association internationale d'Ă©conomie. Il a Ă©galement conseillĂ© les gouvernements japonais et chinois ainsi que la Banque mondiale et la Banque europĂ©enne pour la reconstruction et le dĂ©veloppement[1].

Théories économiques de Masahiko Aoki

Filiation

On peut relever deux filiations chez Masahiko Aoki :

Aoki se centre sur les mĂ©canismes d’information qui permettent aux agents de se coordonner entre eux. Il ne se centre pas sur une coordination interindividuelle, et s’intĂ©resse au contexte institutionnel. L’institution permet la coordination ainsi qu’une rĂ©gularitĂ© dans les comportements individuels pour ainsi les rendre prĂ©visibles.

Les rĂšgles peuvent ĂȘtre formelles ou informelles tout comme les institutions.

Les idéaux types de la firme : A et J

L’apport de Aoki est qu’il va comparer la firme hiĂ©rarchique, ou firme amĂ©ricaine (A) de type anglo-saxon, et la firme japonaise (J). Cette comparaison sera Ă©tudiĂ©e Ă  travers deux grandes questions :

  • Quel est le systĂšme d’information le plus efficace dans chacune des grandes firmes, en fonction du contexte institutionnel ?
  • Comment faire pour que les individus au sein des organisations prennent les meilleures dĂ©cisions en fonction de l’information dont elles disposent ?

Son apport est de montrer qu’il y a une cohĂ©rence entre les mĂ©canismes de coordination et les mĂ©canismes d’incitation. En fait, Aoki tente d’intĂ©grer toutes les thĂ©ories, on a donc un lien entre l’information et l’incitation.

Originalité d'Aoki

Aoki se distingue des visions parcellaires précédentes, telles que :

  • l’approche de Williamson ou de Chandler (thĂ©orie des coĂ»ts de transaction), oĂč on a une certaine idĂ©e de l’efficacitĂ© de la hiĂ©rarchie qui Ă©liminerait les coĂ»ts de transaction, vision avec laquelle Aoki n’est pas d’accord.
  • la firme perçue comme un nƓud de contrat (thĂ©orie de l'agence) : l’efficacitĂ© de la firme dĂ©pend des mĂ©canismes d’incitation inclus dans les contrats. Pour Aoki, il s’agit d’une vision limitĂ©e car il n’y a pas de prise en compte du contexte institutionnel.
  • la firme Ă©volutionniste qui est un ensemble de connaissances.

CohĂ©rence de l'Ɠuvre

L’Ɠuvre d’Aoki, par-delĂ  les Ă©volutions de l’analyse liĂ©e Ă  son approfondissement, est une Ɠuvre d’une grande cohĂ©rence et d’une indiscutable originalitĂ© dans le champ de l’analyse Ă©conomique des organisations.

Le fil conducteur de l’Ɠuvre est le recours Ă  une thĂ©orie Ă©conomique de l’information. Cette thĂ©orie, parce qu’elle est utilisĂ©e pour comprendre le fonctionnement des organisations dans une situation oĂč les agents ne disposent que d’une capacitĂ© cognitive limitĂ©e, s’éloigne des thĂ©ories micro-Ă©conomiques en situation d’information imparfaite, dans lesquelles les agents disposent d’une capacitĂ© de calcul telle qu’ils peuvent se coordonner en s’appuyant sur leur rationalitĂ© et des mĂ©canismes de rĂ©vĂ©lation de l’information. Cependant, Aoki ne rejoint pas, pour autant, les analyses institutionnalistes holistes puisque, Ă  ses yeux, les institutions ont, pour une part, des fondements micro-Ă©conomiques en ce qu’elles constituent des « croyances partagĂ©es ». Cette posture thĂ©orique originale d’Aoki a une rĂ©elle fĂ©conditĂ© empirique et descriptive.

En effet, Aoki va permettre simultanĂ©ment d’éclairer la nature des organisations et celle des institutions. Si l’on retient frĂ©quemment l’analyse de la structure dĂ©centralisĂ©e de la Firme J, l’Ɠuvre d’Aoki permet plus largement d’éclairer la diversitĂ© et la cohĂ©rence des formes d’organisation. Ainsi, l’analyse de la Silicon Valley ou de la firme J permettent de souligner la cohĂ©rence interne des formes d’organisation, mais aussi la nĂ©cessaire prise en compte de leur insertion institutionnelle.

Plus largement, Aoki nous conduit Ă  penser l’articulation entre institutions, organisations et agents individuels, articulation seule Ă  mĂȘme de saisir la dynamique historique des Ă©conomies.

Bibliographie

  • Fondements d'une analyse institutionnelle comparĂ©e, Paris, Albin Michel, , (ISBN 9782226171078)

Références

  1. Antoine Reverchon, « Face Ă  l’Asie, l’Occident n’a pas dit son dernier mot », Le Monde Économie,‎ , p. 3

Liens externes


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