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Martin Marprelate

Martin Marprelate (parfois Ă©ditĂ© sous le nom de Martin Mar-prelate et Marre-Martin)[1] - [2] fut le nom utilisĂ© par l'auteur ou les auteurs anonyme(s) des « sept tracts de Marprelate » (voir la Controverse de Marprelate) qui circulĂšrent illĂ©galement en Angleterre dans les annĂ©es 1588 et 1589. Leur objectif principal Ă©tait une attaque contre l'Ă©piscopat de l'Église anglicane. En 1583, la nomination de John Whitgift comme archevĂȘque de Canterbury a signalĂ© le dĂ©part d'un mouvement contre la tendance presbytĂ©rienne dans l'Église, et une Ăšre de censure commença. En 1586, par un Ă©dit de la Star Chamber, l'archevĂȘque reçut le pouvoir d'autoriser et de contrĂŽler tout l'appareil de l'imprimerie dans le pays.

La vĂ©ritable identitĂ© de "Martin" a longtemps fait l'objet de spĂ©culations. Pendant de nombreuses annĂ©es, le principal candidat envisagĂ© fut John Penry, un prĂȘcheur gallois et l'auteur de plusieurs polĂ©miques passionnĂ©es contre l'Ă©tat de l'Église. La plupart des universitaires spĂ©cialistes de Marprelate croient maintenant que c'est un gentilhomme campagnard du Warwickshire et Membre du Parlement, Job Throckmorton qui fut l'auteur originel et que Penry l'aida[3].

Comme les tracts devaient ĂȘtre imprimĂ©s en secret, une forme d'organisation fut clairement impliquĂ©e pour mettre en Ɠuvre leur production et assurer leur distribution. Penry fut sans aucun doute impliquĂ© dans l'Ă©dition, et la presse fut frĂ©quemment dĂ©mĂ©nagĂ©e dans diffĂ©rents endroits du pays afin de se protĂ©ger des autoritĂ©s. Penry, quant Ă  lui, rĂ©futa toute implication dans la paternitĂ© rĂ©elle de ces textes.

Le gouvernement se sentit suffisamment concernĂ© par la virulence de ces attaques sur la hiĂ©rarchie ecclĂ©siastique pour y rĂ©pondre en douceur. Il employa des Ă©crivains professionnels tels que Thomas Nashe, Robert Greene et John Lyly pour rĂ©diger des tracts de contre-attaque. Comme dans la plupart des polĂ©miques, les tracts Ă©taient remplis de haine pour les opposants, dĂ©crivant les Ă©vĂȘques comme des reprĂ©sentants de l'AntĂ©christ, et Ă©galement convaincus de la justice de leur propre cause. Le plus prolifique et efficace des tracts anti-Martinistes passa Ă  la postĂ©ritĂ© sous le surnom colorĂ© de "Pasquill Cavaliero", et est traditionnellement attribuĂ© Ă  Thomas Nashe.

Certains des pamphlets de Marprelate furent réimprimés au XVIIe siÚcle, et une vaste étude universitaire a commenté leur portée historique et littéraire. En comparaison, la littérature anti-Martiniste (y compris les pamphlets de Pasquill), a souffert d'une négligence relative de la part des tout premiers chercheurs modernes.

Les tracts de Marprelate sont des documents importants dans l'histoire de la satire anglaise: les critiques par C. S. Lewis de John Carey ont reconnu leur originalitĂ©. En particulier, les pamphlets tĂ©moignent d'un vĂ©ritable intĂ©rĂȘt pour le statut du texte, renforçant avec esprit les conventions du genre tels que le colophon et les marginalia.

Références

  1. “The just censure and reproof of Martin Junior” (1589) in The Marprelate Tracts, John D. Lewis, ed., The Anglican Library.
  2. Van Eerde, Katherine S. “Robert Waldegrave: The Printer as Agent and Link Between Sixteenth-Century England and Scotland” in Renaissance Quarterly 34 (1981), 40-78
  3. Auchter, Dorothy. Dictionary of Literary and Dramatic Censorship in Tudor and Stuart England (2001), 231.

Voir aussi

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