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Mark Hambourg

Mark Hambourg (en russe : Марк Михайлович Гамбург ; ) est un pianiste russo-britannique.

Mark Hambourg
Mark Hambourg, caricature de Leslie Ward (Vanity Fair, 1908).
Biographie
Naissance
Décès
(à 81 ans)
Cambridge
Nationalités
Activités
Période d'activité
à partir de
Père
Michael Hambourg (d)
Conjoint
Dorothea Frances Muir Mackenzie (d) (à partir de )
Enfants
Michal Augusta Hambourg (d)
Nadine Hambourg (d)
Autres informations
Instrument
Maître
Archives conservées par
Bibliothèques de l'université du Maryland (en)[1]

Biographie

Mark Hambourg est le fils aîné du pianiste et pédagogue Michael Hambourg (1855–1912)[2], élève lui-même d'Anton Rubinstein. Il est le frère du violoncelliste Boris Hambourg[3] (1885–1954), du violoniste Jan Hambourg[4] (1882–1947) – il joue avec eux en musique de chambre au sein du Trio Hambourg, notamment aux États-Unis[2] – et de l'organisateur de concert Clément Hambourg (1900–1973)[5]. Son père était directeur du Conservatoire de Voronej, et plus tard professeur au Conservatoire de Moscou, de sorte que Mark a poursuivi ses études avec son père, même quand il était à l'école.

Londres, 1889

La famille s'installe à Londres en 1889, comme réfugiés du régime Tsariste. Là, après avoir été entendu par Paderewski, Mark Hambourg fait ses débuts à l'ancien Princes Hall, en [2]. Le succès est tel que d'autres concerts suivent, ainsi qu'une tournée en province. La famille était trop pauvre pour refuser ces opportunités, bien qu'ils eussent été heureux de protéger le jeune garçon de la vie publique. Pendant son enfance, il était présenté sous le nom de Max Hambourg et invité dans le cercle londonien du peintre Felix Moscheles (fils du pianiste Ignaz Moscheles), où il rencontré souvent Oscar Wilde, Bernard Shaw, Ellen Terry et d'autres artistes et écrivains. C'est dans cette période qu'il se fatigue des dames âgées qui veulent l'embrasser, et il ne leur permet plus de le faire qu'en échange d'une grosse boîte de chocolats[6]. En 1890, Bernard Shaw qui l'entend jouer, estime que le Théâtre Lyrique était simplement en train d'exploiter un enfant[7] ; mais vers la fin de 1891, il est admiratif de son interprétation de Bach au Steinway Hall. Il écrit que « ce jeune russe pourrait fort bien étonner le monde un jour[8] ».

Vienne, 1891–1895

Financé par Paderewski, Hambourg est envoyé à Vienne pour étudier avec Theodor Leschetitzky[2], trois années. Il arrive dans la capitale autrichienne à l'automne 1891. Il remporte la bourse Liszt, dotée de 500 marks pour les études et se fait un grand nombre d'amis parmi les cercles artistiques viennois. Il fait sa première apparition publique en tant que pianiste adulte, au début de 1895, en jouant le premier concerto de Chopin, sous la direction de Hans Richter et l'Orchestre philharmonique de Vienne. Puis, alors qu'il est toujours l'étudiant de Leschetizky, il apprend dans un délai très court (sur recommandation de son maître) à jouer la Fantaisie hongroise Liszt avec Felix Weingartner, à la place de Sophie Menter, qui était indisposée. Le public, d'abord déçu, est complètement conquis. Lors du banquet qui a suivi, Brahms lui-même a proposé un toast en l'honneur du jeune pianiste[9].

Angleterre et tournées

À Londres en 1895, Henry Wood dirige un concert au St james's Hall dans lequel Hambourg joue trois concertos pour piano. Selon Wood, sa manière et sa technique sont comparés à Anton RubinsteinFerruccio Busoni pour sa part a dit plus tard à Wood que Hambourg était alors le plus grand talent de l'époque[10].

En 1895, alors qu'il a seize ans, Hambourg commence sa première tournée mondiale, en commençant par Sydney en Australie, où on lui demande de prolonger son séjour de six semaines. De retour à Londres, il supplée à Paderewski pour un concert de la Société Philharmonique, où il joue le quatrième concerto, en mineur, d'Anton Rubinstein. Il est à Paris en 1896 et après à Bruxelles et Berlin. Il se rend aux États-Unis à la fin de 1898, pour y faire ses débuts à New York, sous la direction de William Gericke, avec l'Orchestre symphonique de Boston, et se produit à travers les États-Unis. Il retourne ensuite à Londres et, en 1901, elle fait ses premières apparitions au Queen's Hall Proms sous la direction de Henry Wood. Les quatre années suivantes, il retourne en Amérique pour une nouvelle tournée et visite la Pologne, la Russie et l'Allemagne. Il rencontre Lénine par l'intermédiaire de Felix Moscheles à Londres en 1900. En 1906, il donne son millième concert[2], et fait des concerts pendant un mois en Afrique du Sud, transportant avec lui son propre piano par des moyens précaires à travers le Veld lorsqu'il joua dans un coin perdu. Il effectue des tournées au Canada en 1909, et devient l'ami du pianiste canadien Harold Bradley[11].

Guerre

Lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, certains journaux diffusent la rumeur injurieuse que Hambourg était allemand, l'obligeant à prouver son origine russe, et à montrer qu'il était naturalisé Britannique depuis plus de vingt ans. Il gagne un procès en dommages contre le Daily Mail. Peu après, il fait une nouvelle visite en Amérique et s'en sort de justesse lors du voyage de retour sur le Lusitania, coulé par les sous-mariniers allemands. À son retour à Londres, il donne des récitals à l'Aeolian Hall, de musiques du répertoire britannique ancien, extraites du Fitzwilliam Virginal Book, qu'il apprend par cœur d'après le manuscrit – l'édition Breitkopf n'étant pas disponible. Il donne aussi de nombreux concerts classiques au cours de la guerre au Coliseum Theatre, l'un des plus grands théâtres de Londres[12].

Carrière

La carrière de Mark Hambourg survit à la Première Guerre mondiale et il reste un très célèbre interprète pendant les années 1920 et 1930. Après le conflit, il reprend son programme mondial de tournées, visitant la France, l'Afrique du Sud et le Canada. Il effectue également des tournées dans les provinces de Grande-Bretagne, et un tour du monde avant 1924.

Mark Hambourg a enregistré pour le label HMV. Ses premiers enregistrements datent de 1909. Il peut être vu dans un film de John BaxterThe Common Touch (1941) jouant le rôle d'un pianiste miséreux surnommé Chopin[13].

Hambourg a été marié à la violoniste Dorothea Muir Mackenzie. Il est le père de la pianiste Michal Hambourg (1919–2004) avec qui il jouait en duo, et de Nadine Hambourg Marshall.

Parmi ses élèves, figure Gerald Moore[2].

Écrits

  • How to Become a Pianist (C. Arthur Pearson, Londres 1922) ; et sous le titre How to Play the Piano (George H. Doran, New York 1922).
  • From Piano to Forte (Cassell, Londres 1931).
  • The Eighth Octave (Williams & Norgate, Londres 1951). Mémoires de Mark Hambourg.

Bibliographie

  • Arthur Eaglefield Hull, A Dictionary of Modern Music and Musicians (Dent, Londres 1924).
  • (en) Donald Brook, Masters of the keyboard, Londres, Rockliff, , 2e éd., 183 p. (OCLC 2027528)
  • (en) G. B. Shaw, Music in London 1890-1894 (Constable, Londres 1932).
  • (en) Henry Joseph Wood, My Life of Music, Londres, Gollancz, (OCLC 604441324)
  • Alain Pâris, Dictionnaire des interprètes et de l'interprétation musicale depuis 1900, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1289 p. (ISBN 2-221-10214-2, OCLC 300283821, BNF 39258649)

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Mark Hambourg » (voir la liste des auteurs).
  1. « http://hdl.handle.net/1903.1/19360 »
  2. Pâris 2004, p. 377.
  3. Encyclopedia of Music in Canada - Boris Hambourg
  4. Encyclopedia of Music in Canada - Jan Hambourg
  5. Encyclopedia of Music in Canada - Michael Hambourg
  6. Brook 1947, p. 158-159.
  7. « Le petit Max Hambourg a donné la semaine dernière, au Prince's Hall, un deuxième récital, où il a confirmé tout à fait l'opinion que j'avais exprimée après le premier quant à son talent, opinion partagée par les critiques pour qui la connaissance de l'art du piano ne se ramène pas simplement à savoir distinguer les notes justes des fausses. De nouveau, et avec autant de véhémence que la fois précédente, je proteste contre l'exploitation mercantile du talent du jeune prodige, dont ses concerts révèlent le dessein ; et je me garderais bien de seconder une telle entreprise en citant de nouveau le nom du jeune prodige, si l'on ne murmurai pas un peu partout qu'il est sur le point d'être pris en main par Paderewski. Or comme Paderewski pousse à l'extrême limite de la caricature la violence et le rubato exagéré que l'enfant semble vouloir imiter, je déclare sans ambages que l'on ne pourrait trouver en Europe un pire maître pour un tel élève. Le seul bienfait qui pourrait découler de cette collaboration, c'est que Paderewski aurait peut-être quelque chose à apprendre de Max. » (The World, 30 juillet 1890.
  8. The World, 2 décembre 1891. Shaw 1932, i, 55, 292.
  9. Brook 1947, p. 159-160.
  10. Wood 1946, p. 57.
  11. Brook 1947, p. 160-161.
  12. Brook 1947, p. 161-162.
  13. (en) Résumé : , et commentaire

Liens externes

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