Marie Nageotte-Wilbouchewitch

Acte de mariage Nageotte-Wilbouchewitch.

Marie Wilbouchewitch, dite Macha dans sa famille[JP 1], est née le 9 février 1864 à Białystok (Russie)[1].

Elle arrive à Paris en juillet 1882[JP 2].

Le 28 décembre 1891, elle épouse Jean Nageotte (1866-1948), alors interne de médecine à Paris et acquiert aisni la nationalité française[1].

À la rentrée 1883, Marie Wilbouchewitch s’inscrit en première année à la faculté de médecine de Paris ; parmi les 3 933 étudiants dont 603 étrangers, il y a 78 femmes dont 65 étrangères[JP 2]. En septembre 1888, elle est reçue 28^e sur 46 au concours de l'internat où son futur mari est reçu 10^e ; elle est ainsi la deuxième femme à être reçue au concours de l'internat, après l'Américaine Augusta Klumpke (1859-1927) reçue 16^e en 1886, qui épousera Jules Dejerine (1849-1917)[JP 3]. Augusta démissionne l'année suivante, Marie Wilbouchewitch est donc la première femme à avoir terminé l'internat de médecine[JP 4].

Le 10 mai 1893, elle obtient son diplôme de docteur en médecine après avoir soutenu une thèse sur le traitement antiseptique des brûlures[JP 5] - [2].

Interne à l'hôpital des Enfants malades, elle exerce à Paris. Elle contribue au traitement des scolioses et cyphoses, et introduit le service social à l'hôpital. Pionnière de l'orthopédie pédiatrique, elle est formée par Georges Félizet et Louis-Alexandre de Saint Germain[3].

Elle dirige bénévolement la salle de gymnastique de l'hôpital des Enfants malades pendant des années[3].

Marie Nageotte-Wilbouchewitch fait partie du petit groupe des premières femmes médecins (avec Augusta Klumpke, Blanche Edwards-Pilliet, Madeleine Pelletier, Nicole Girard-Mangin) « tombées dans l’oubli le plus profond car elles n’ont pas parlé, pas écrit »[4].

Pédiatre réputée, elle adhère à la Société de pédiatrie de Paris en 1905, dont elle élue présidente[3] en 1930.

Patriote pendant la Première Guerre mondiale, elle s'engage comme assistante bénévole au service des premiers blessés à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris du 7 août 1914 au 9 mai 1919 et à nouveau en 1939. Guillaume Apollinaire, blessé à la tempe par un éclat d'obus le 17 mars 1916, est soigné par elle au Val-de-Grâce[5] et lui dédicace en reconnaissance son recueil de poèmes Alcools.

Acte de décès de Marie Wilbouchewitch épouse Nageotte.

Elle aide son mari dans ses travaux.

Elle meurt le 30 mai 1941 dans le 6^e arrondissement de Paris[6], puis est inhumée dans le caveau de la famille Nageotte au cimetière du Montparnasse dans le 14^e arrondissement de Paris[JP 1].

Pianiste, elle a composé plusieurs œuvres, principalement des chants pour voix et piano, textes russes et français, notamment à partir de poèmes du « poète du Caucase » Mikhaïl Lermontov[7].

Marie Nageotte-Wilbouchewitch publie de nombreux articles dans le Bulletin de la Société de Pédiatrie de Paris de 1905 à 1939. Elle écrit également de nombreux articles ainsi que deux chapitres d'un Traité de Kinésithérapie. La liste de ses publications est disponible sur le site de la BnF[8] :

• sa thèse : Traitement antiseptique des brûlures, 1893[9] ;
• Atlas-manuel de gymnastique orthopédique, traitement des déviations de la taille, 1903 [présentation en ligne] ;
• (en coll.) Kinésithérapie, massage, mobilisation, gymnastique, 1909 [lire en ligne]
• Traitement des déviations de la colonne vertébrale et de l'insuffisance respiratoire, 1937[10].

Marie Nageotte-Wilbouchewitch a rédigé ses mémoires en trois tomes :

• Ma famille[11] ;
• Mes années de médecine[12] ;
• Au Val-de-Grâce pendant la Grande Guerre[13].

• Jacques Poirier, « Le docteur Marie Wilbouchewitch-Nageotte (1864-1941) Pionnière de l’orthopédie pédiatrique et musicienne » in Histoire des sciences médicales, tome LII, n^o 4, 2018 p. 475-488 [lire en ligne]

• Ressource relative à la santé :
  • Bibliothèque interuniversitaire de santé
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• [vidéo] Marie Wilbouchewitch-Nageotte ; Première femme chirurgien Conférence à l'Académie nationale de chirurgie, le 2 octobre 2019