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Marie Germain

Marie Germain, née le 11 février 1860 et morte le 8 avril 1910, en religion, sœur Sainte-Marguerite, est une religieuse française de la congrégation des Filles de la Sagesse. Elle consacra sa vie à l’éducation de jeunes filles sourdes-muettes aveugles.

SĹ“ur Sainte-Marguerite
SĹ“ur Sainte-Marguerite et Marie Heurtin.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  50 ans)
Biard
Nom de naissance
Marie Germain
Nationalité
Activité
Religieuse catholique
Autres informations
A travaillé pour
Nom en religion
Sainte-Marguerite
Ordre religieux

Biographie

Marie Germain naît en 1860 à Locoal-Mendon dans le Morbihan. Marie a 13 ans lorsque son père disparaît en mer. Elle fait la connaissance des Filles de la Sagesse qui occupent le monastère de la Chartreuse d'Auray. Entrée en 1878 au Noviciat des Filles de la Sagesse, à Saint-Laurent-sur-Sèvre, elle fait sa profession religieuse en 1879. Elle a 19 ans. elle prend le nom de sœur Sainte-Marguerite.

À 21 ans, elle rejoint l’institution des aveugles et des sourdes-muettes de Larnay, qu’elle ne quittera plus. Sa rencontre avec sœur Sainte-Médulle, qui éduque depuis six ans une jeune sourde-muette-aveugle, Marthe Obrecht, suivie de treize années de travail en commun, va sceller son destin[1].

En 1895, alors que sœur Sainte-Médulle est morte depuis peu, Marie Heurtin lui est confiée. L’instruction de la jeune fille va durer une dizaine d’années, de 1895 jusque vers 1905. En 1907, une autre sourde-aveugle, Anne-Marie Poyet, fait son entrée à Larnay, où sœur Marguerite l’éduque comme elle l’a fait pour Marie Heurtin[1].

Elle meurt à Biard le , à l’âge de 50 ans[2].

« La méthode de Larnay »

Formalisée quelques mois avant sa mort par sœur Sainte-Marguerite, la méthode de Larnay pour l’éducation des sourds-aveugles comporte plusieurs étapes successives[1] :

  • Donner Ă  l’enfant la notion du signe, en lui faisant saisir le rapport qui existe entre l’objet palpĂ© et le signe mimique qui le reprĂ©sente. Puis apprendre Ă  l’enfant le nom des principaux objets, personnes et choses qu’il peut toucher.
  • Apprendre Ă  l’enfant l’alphabet en dactylologie (alphabet des sourds), soit les 24 positions des doigts. Puis lui dĂ©signer un objet consĂ©cutivement par un signe mimique et par ses lettres dactylologiques, afin de lui faire comprendre qu’il peut l’exprimer soit par son signe mimique, soit en faisant avec les doigts les lettres qui correspondent au mot qui le dĂ©signe. Il acquiert ainsi la langue alphabĂ©tique.
  • Apprendre Ă  l’enfant Ă  parler. Chaque lettre dactylologique est prononcĂ©e sur la main de l’enfant, invitĂ© Ă  tâter, pour chacune des lettres, la position respective de la langue, des dents et des commissures des lèvres, le degrĂ© de vibration de la poitrine et du cou, la rĂ©sonance de l’aile du nez, jusqu’à ce qu’il puisse reproduire le mĂŞme “son”.
  • Établir l’équivalence entre la lettre-signe (dactylologie), la lettre parlĂ©e et la lettre d’écriture anglaise, reproduite en relief : on apprend ainsi Ă  l’enfant Ă  lire “l’écriture” des voyants. En traçant avec le doigt de l’enfant les lettres au tableau noir, on lui apprend Ă  combiner ses mouvements de manière Ă  Ă©crire par lui-mĂŞme.
  • Apprentissage d’une nouvelle Ă©quivalence entre la lettre dactylologique et la lettre pointĂ©e de l’écriture braille, pour lire et Ă©crire rapidement.
  • Nouvelle Ă©quivalence, enfin, entre la lettre dactylologique et la lettre pointĂ©e de l’écriture ballu (Ă©criture typographique).

Reconnaissance

Après la publication, en 1900, du livre Une âme en prison de Louis Arnould, Sœur Marguerite est très sollicitée. Elle reçoit la visite et correspond avec des spécialistes du handicap mais refuse tous les honneurs.

Son histoire avec Marie Heurtin a inspiré Jean-Pierre Améris qui a réalisé, en 2014, un film Marie Heurtin avec Isabelle Carré et Ariana Rivoire.

Bibliographie

  • Albert Michotte, Deux faits intĂ©ressants Ă  signaler, Revue nĂ©o-scolastique, 8e annĂ©e, no 29, 1901, p. 66-74 (Lire en ligne).
  • Louis Arnould, Une âme en prison, Paris 1900, H. Oudin.
  • Louis Arnould, Ă‚mes en prison, L’École française des sourdes-muettes-aveugles et leurs sĹ“urs des deux mondes, Paris 1910, G. Oudin & Cie Éditeurs, 477 pages (Lire en ligne).
  • Gaston Paris, L'Éducation des Aveugles-sourd-muets, Helen Keller, Marie Heurtin, Le Correspondant, , p. 1171-1184.
  • Marcel Jousse, La mimologie ou langage de gestes. Cours Ă  l’École d'Anthropologie . CD-Rom, Association Marcel Jousse, Paris, 2003
  • Marcel Jousse Le geste propositionnel, Cours Ă  l’École d'Anthropologie , CD-Rom, Association Marcel Jousse, Paris, 2003.
  • Gaston Fessard, Ă€ propos de l'apprentissage du langage par une sourde-muette-aveugle : Marie Heurtin. Appendice Ă  Le mystère de la sociĂ©tĂ©. Recherche sur le sens de l'histoire, Bruxelles, Éd. Culture et VĂ©ritĂ©, p. 527-563.

Notes et références

Articles connexes

Source

Liens externes

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