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Maria Lacerda de Moura

Maria Lacerda de Moura ( au Minas Gerais— à Rio de Janeiro) est une féministe libertaire brésilienne.

Maria Lacerda de Moura
Description de cette image, également commentée ci-après
Maria Lacerda de Moura
Naissance
Drapeau du Brésil Brésil, Minas Gerais
DĂ©cès (Ă  67 ans)
Drapeau du Brésil Brésil, Rio de Janeiro
Nationalité brésilienne

Aperçu biographique

Maria Lacerda de Moura poursuit des études à l'École Normale de Barbacena et devient enseignante en 1904. Politiquement, elle adhère aux idées développées par les anarchistes et en particulier, celles défendues par Francisco Ferrer Guardia, libre-penseur et pédagogue libertaire. Comme lui, elle est convaincue de l'importance du rôle de l'éducation dans le développement des individus et souligne qu'en ce qui concerne les femmes, elle est un moyen de les affranchir du poids des traditions sociales et religieuses qu'elles subissent.

Elle s'engage alors dans la lutte contre l'illettrisme et œuvre pour faciliter l'accès des femmes au savoir. La création de La Ligue contre l'illettrisme constitue ainsi une concrétisation de son engagement dans ce domaine. En 1920, elle fonde à Rio de Janeiro une Liga para a Emancipação Intelectual da Mulher (ligue pour l'émancipation intellectuelle des femmes) qui revendique l'attribution du droit de vote aux femmes et elle est considérée comme l'une des pionnières du féminisme brésilien :

« Les prĂ©mices d’un mouvement d’émancipation se manifestent au BrĂ©sil en mĂŞme temps qu’en Europe occidentale et en AmĂ©rique du Nord : le premier journal fĂ©minin, Le journal des Dames, date de 1852. quelques fĂ©ministes modĂ©rĂ©es rĂ©clament le droit Ă  l’éducation pour que les femmes puissent remplir leur rĂ´le de mère ou pour une « question de raffinement spirituel » ; d’autres, plus incisives, pour parvenir Ă  l’indĂ©pendance Ă©conomique. La bataille pour les droits civils et politiques, parfois mĂŞme pour le divorce, commence, avec Bertha Lutz Ă  la tĂŞte d’un mouvement suffragiste et Maria Lacerda de Moura qui conteste la double morale sexuelle[1]. Â»

Parallèlement à son engagement féministe, elle se consacre également à l'amélioration des conditions de vie des gens dans le besoin et combat en compagnie d'autres femmes pour permettre aux sans-abris d'avoir un accès au logement. Son combat féministe se révèle ainsi également humanitaire.

Elle s'installe à São Paulo en 1921. Elle écrit de nombreux articles dans la presse anarchiste brésilienne, argentine, uruguayenne et espagnole où elle dénonce l'oppression sexiste subie par les femmes quelle que soit leur condition sociale. La sexualité de la femme est l'un de ses thèmes de prédilection dont elle aborde de front tous les aspects (virginité, plaisir, maternité...), ce que peu de femmes osaient alors faire au Brésil. Enfin, elle crée la revue Renascença en 1923.

Entre 1928 et 1937, elle rejoint une communauté agricole autogérée anarchiste à Guararema, composée d'anarchistes individualistes et d'exilés ou de déserteurs espagnols, français et italiens et elle considère que cette expérience correspond à la période la plus féconde de son activité intellectuelle. Cependant, sous la pression du gouvernement de Getúlio Vargas, la communauté doit être abandonnée. Maria Lacerda se réfugie alors à Rio de Janeiro, où elle termine sa vie en poursuivant son combat et ses travaux.

Ĺ’uvre

  • Em torno da educação 1918
  • Renovação, Bello Horizonte, 1919
  • A mulher moderna e o seu papel na sociedade atual (la femme moderne et son rĂ´le dans la sociĂ©tĂ© actuelle) 1923
  • ReligiĂŁo do Amor e da Beleza (religion de l'amour et de la beautĂ©) 1926
  • Han Ryner e o amor plural (Han Ryner et l'amour pluriel), Unitas, (1928
  • Amai e nĂŁo vos multipliqueis (aimez et ne vous multipliez pas), Civilização Brasileira editora, 1932.
  • A mulher Ă© uma degenerada ? (la femme est-elle un ĂŞtre dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© ?), Civilização Brasileira editora, 1932.
  • Fascismo: filho dileto da Igreja e do Capital (Fascisme, fils direct de l'Ă©glise et du capital).

Bibliographie

  • Rachel Soihet, « La première vague du fĂ©minisme brĂ©silien de la fin du XIXe siècle aux annĂ©es trente Â», in Femmes, dots et patrimoines, Revue Clio, no 7, 1998[2].
  • MĂ´nica Raisa Schpun, « L’histoire des femmes et du genre au BrĂ©sil : enquĂŞte sur trois gĂ©nĂ©rations Â», in Femmes et images, Revue Clio, no 19, 2004, p. 191-207[3].
  • V. Munoz, Maria Lacerda de Moura: Ă€ Chronology, traduit par W. Scott Johnson, Gordon Press Publishers, 1979 (ISBN 0849030536)
  • Miriam Moreira Leite, Outra face do feminismo: Maria Lacerda de Moura, Editora Atica, 1984, 171 p.
  • Miriam Moreira Leite, Maria Lacerda de Moura: uma feminista utĂłpica, Editora Mulheres, 2005, 369 p.

Articles connexes

Sources

Notes et références

  1. Voir Rachel Soihet,« La première vague du fĂ©minisme brĂ©silien de la fin du XIXe siècle aux annĂ©es trente| Â», in Femmes, dots et patrimoines, (Ă©d.) A. Groppi, Gabrielle Houbre, Presses Univ. du Mirail, 1998, p.223.
  2. Voir art. en ligne (mis en ligne le 3 juin 2005)
  3. Voir art. en ligne (mis en ligne le 13 novembre 2006)

Liens externes

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