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Marcelle Drutel

Marcelle Drutel, dont le pseudonyme littéraire est L'Aubanelenco, née le à Marseille, morte le à Toulon, est une félibresse et écrivaine française d'expression provençale.

Marcelle Drutel
Fonction
Majorale du FĂ©librige
-
Pierre Fabre (d)
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  88 ans)
Toulon (Var)
Pseudonymes
L'Aubanelenco, L'Aubanelenca
Nationalité
Formation
Université d'Aix-Marseille (d)
Activités
RĂ©dactrice Ă 
Calendau (d)
Autres informations
Membre de
FĂ©librige
Lou prouvençau à l'escolo (d)
Société d'histoire et d'archéologie de Nîmes et du Gard (d)
Lou Roudet de z-Ais (d)
Genre artistique
Poésie érotique (d)
Distinction
Plaque commémorative

Biographie

Marcelle Drutel est la fille de Charles Gustave Drutel (1852-1928)[1]. Partageant ses origines entre Marseille et Cuers, après des études au lycée Montgrand de Marseille, puis à la Faculté des Lettres d’Aix-en-Provence, elle devient professeur de lettres à Cannes, puis à Sisteron, et enfin à partir de 1919 à Aix-en-Provence où elle dispensera par ailleurs des cours de provençal à l’École normale d’institutrices jusqu'à sa retraite en 1956[2].

Tambourinaire, fondatrice du Roudet de z-Ais, collège aixois[3], elle figure parmi les fondateurs de l’association pédagogique Lou Prouvençau à l’Escolo (1945)[4] et parmi ceux de l’Association varoise pour l’enseignement du provençal (1971). En 1933, elle participe à la fondation de la Société d'histoire et d'archéologie de Nîmes et du Gard[5].

Durant la Deuxième Guerre mondiale, elle est particulièrement active parmi ceux qui s'engagent dans l'aide aux félibres prisonniers de guerre en devenant la marraine de l'Escola dels Embarbelats fondée par Pierre Miremont en à Lübeck avec Pierre Henri Simon (futur académicien) et Paul Roger[6]. Plus tard à Münster (oflag VI-D) le majoral Marcel Fournier se joindra à eux[7].

Vouant une rĂ©elle dĂ©votion au poète ThĂ©odore Aubanel (son nom de plume, L’Aubanelenco — L’AubanĂ©lienne — est formĂ© d'après son nom[8]), dans la filiation duquel elle s'inscrit, elle publie en 1933 Li Desiranço, son premier ouvrage et obtient le second prix de poĂ©sie aux Jeux floraux organisĂ©s par le FĂ©librige l'annĂ©e suivante. Évoquant l'amour charnel, « ce recueil fit en son temps scandale. Il reste loin cependant des audaces d'Aubanel Â»[9]. Les Ĺ“uvres qui suivront seront tout aussi empreintes de sensualitĂ©, faisant d'elle un des Ă©crivains les plus en vue de l'après-guerre, laurĂ©at du Prix ThĂ©odore-Aubanel et de l'AcadĂ©mie des Jeux floraux de Toulouse. SuccĂ©dant au poète aixois Joseph d'Arbaud, elle sera Ă©lue Majoral du FĂ©librige en 1950 (Cigalo di Jardin).

Marcelle Drutel est inhumée à Cuers où elle résidait depuis 1956. Sa maison, « Lou Paredoun », avenue Pothonier[10], a été léguée à la Fondation Raoul-Follereau et ses archives, sa correspondance ainsi que sa bibliothèque au Musée Provencal de Château-Gombert (Marseille).

Depuis 1995, une fontaine du centre ville d’Aix-en-Provence porte son nom. En 1997, une plaque a été apposée sur sa maison natale, rue de l'Olivier à Marseille.Une traverse de Cuers porte son nom ainsi qu'une rue du Beausset (Var). Le centenaire de sa naissance a donné lieu à de nombreuses manifestations organisées à l’initiative du Félibrige à Cuers, à Marseille et à Aix-en-Provence.

Fontaine Marcelle Drutel, place Saint-Honoré, Aix-en-Provence

Publications

  • Li Desiranço, Montpellier : impr. Mari-Lavit, 1, rue de Sauvages, 1933 [sous le pseudonyme de l'Aubanelenco]
  • D’un Jardin, poĂ©sie, flores apparuerunt in terra nostra Mount-Peliè : Ed. Calendau, 1938
  • Intermezzo, poĂ©sie, lou segound libre de l'Amour : pouèmo Cavaillon : impr. Mistral, 1963
  • De Soulèu emai de Luno, poĂ©sie, Cavaillon : impr. Mistral, 1965
  • Li Mount-Joio, poĂ©sie, Cavaillon : impr. Mistral, 1967
  • Plang e Sirventès, poĂ©sie, Cavaillon : Impr. Mistral, 1969
  • BrĂ vi Gènt, BrĂ vi Bèstio, conte, Aurillac : Ă©d. du Centre, 1978
  • Vido Vidanto, conte, NĂ®mes : impr. BenĂ©, 1983
  • « La catedrala aprefondida Â», Color femna / Couleur femme, CRDP de Montpellier, collection « Florilègi occitan Â», 2012, p. 27
  • « Sur quelques airs originaux de NoĂ«l de Godolin », dans Christian Anatole (Ă©d.), Pèire Godolin (1580-1649), Toulouse, UniversitĂ© de Toulouse-Le Mirail, 1983, p. 157-168

Études :

  • « Les Ĺ“uvres de David Meyer (Daviou de la Coucoire) Â», Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'Ă©tudes des Hautes-Alpes, Gap, 1875, p. 70-73 lire en ligne sur Gallica
  • JĂłusè d’Arbaud, 1874-1950 Paris : La France latine, 1971
  • Le Costume provençal Basse-Provence maritime, rĂ©gion de Toulon, Amis du Vieux-Toulon, 1974
  • Nos instruments provençaux galoubet - tambourin , Amis du Vieux-Toulon, 1975
  • MĂ©thode de galoubet-tambourin , 2 vol., CRDP, Nice, 1976
  • La Farandoulo Paroles provençales et françaises de Marcelle Drutel ; Air de "La Farandole" de Tarascon harmonisĂ© par Georges Aubanel Paris : Salabert, cop.1953
  • « A propos de "Benoita" poème gavot de Germaine Waton de Ferry Â», Hommage Ă  Germaine Watton de Ferry, Gap : Ribaud frères, 1964, p. 53-56
  • Chants et danses de Provence et du Languedoc [Enregistrement sonore] / L'Arc-en-ciel, ens. vocal ; Georges Aubanel, harmonis., dir., tambourin Paris : Le Chant du Monde

Marcelle Drutel a publié en outre de nombreux articles dans diverses revues comme l'Armana marsihés, l'Armana prouvençau, l'Armana di Felibre, Calendau, La France Latine, Le Feu, Lou Liame, Lou Prouvençau à l’Escolo, le bulletin de l’Association Varoise pour l’Enseignement du Provençal, le bulletin des Amis du Vieux-Toulon, La Revue des Pays d’Oc, Lou Gai-Sabé…

Elle a laissé de nombreux inédits.

Distinctions

  • Officier de l’Instruction publique, 1949
  • Majoral du FĂ©librige (Cigalo di Jardin, 1950)

Notes et références

  1. Renée Dray-Bensousan, Marseillaises: vingt-six siècles d'histoire, Édisud, 1999, p. 94
  2. data BNF/
  3. Armana Ptovençau 1945 page 12
  4. Philippe Martel, « Une pédagogie pour le provençal : lou prouvençau a l’escolo », Lengas, no 65,‎ , p. 8 (lire en ligne, consulté le ).
  5. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96457433/f17.item
  6. Ciel d'Oc page 2 Louis Mordant, félibre. Oflag X D. 1941-42 ; ce document atteste l'existence de l'Escola dels Embarbelats, mais ne mentionne pas Marcelle Drutel
  7. Peireto Berengier, Li discours de Santo Estello, Marseille, Edicioun Parlaren, 1986, p. 22
  8. Philippe Gardy, « Sully-AndrĂ© Peyre Ă  Max Rouquette. Une correspondance (1938-1945) Â», Lengas, no 69, 2011, Lettre no 7, note 62
  9. Robert Lafont, Christian Anatole, Nouvelle histoire de la littérature occitane, vol. 2, p. 730
  10. Lou felibrige, numéros 159 à 178, p. 37

Annexes

Bibliographie

  • Peireto Berengier, « La majouralo Marcello Drutel, l'Aubanelenco », Prouvènço d'aro, no 111,
  • Jean FouriĂ© (prĂ©f. Jacques Mouttet), Dictionnaire des auteurs de langue d'Oc de 1800 Ă  nos jours, Aix-en-Provence, FĂ©librige, , 369 p. (ISBN 978-2-9533591-0-7, OCLC 799733938, BNF 42577888), p. 117
  • « Le dĂ©sir et l’expression », Marsyas, no 163, , p. 766-770

Liens externes

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