Mao Dun
Mao Dun (en chinois è çŸ, 1896 - 1981), de son vrai nom Shen Dehong, est un Ă©crivain chinois de la pĂ©riode moderne.
Nom de naissance | Shen Dehong |
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Naissance |
Tongxiang (Chine impériale) |
DĂ©cĂšs |
PĂ©kin (Chine) |
Activité principale |
Ă©crivain |
Langue dâĂ©criture | Chinois |
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Ćuvres principales
- Minuit
Mao Dun est l'un des crĂ©ateurs de la SociĂ©tĂ© de recherches littĂ©raires (æćžç æ) et a Ă©tĂ© membre de la rĂ©daction de la revue Mensuel du roman (ć°èȘȘæć ±). Dans ses romans, en particulier Minuit (ćć€) sur la bourgeoisie de Shanghai, il cherche Ă imiter le roman rĂ©aliste occidental.
Mao Dun, nĂ© le et dĂ©cĂ©dĂ© le , est un pseudonyme, sous lequel Shen Dehong Ćuvra comme Ă©crivain, critique littĂ©raire et journaliste dans la Chine du XXe siĂšcle. Le choix de ce pseudonyme se fonde sur sa signification, « contradiction », quâil reconnaĂźt reprĂ©sentatif pour les idĂ©ologies rĂ©volutionnaires, souvent contradictoires, et les conditions instables des annĂ©es 1920 de la Chine du siĂšcle prĂ©cĂ©dent. Plus tard son ami Ye Shengtao adaptera les signes composant le pseudonyme, afin de lui Ă©viter une persĂ©cution politique.
Biographie
Mao Dun vit le jour dans la zone de Tongxiang de la province du Zhejiang. Son pĂšre entreprit lui-mĂȘme dâĂ©tablir un programme pour lâinstruction de son fils et se chargea personnellement de son enseignement, mais il mourut lorsque celui-ci avait Ă peine dix ans. Par la suite, câest sa mĂšre qui le remplaça dans ces fonctions. Ă un Ăąge trĂšs tendre Mao Dun dĂ©veloppa dĂ©jĂ un intĂ©rĂȘt intense pour la littĂ©rature. Son talent se manifeste alors par un choix de vocabulaire impressionnant et un style aisĂ© Ă lâoccasion dâexamens Ă lâĂ©cole Ă©lĂ©mentaire.
Tout en poursuivant sa scolarisation au secondaire, Mao Dun dĂ©dia son temps libre Ă la lecture dâun nombre important de romans classiques, qui influenceront son style et sa conception de lâĂ©criture, et Ă des exercices censĂ©s perfectionner sa capacitĂ© dâexpression.
Finalement reçu Ă lâuniversitĂ© de PĂ©kin en 1913 dans le cadre dâun cursus de trois ans sur la littĂ©rature chinoise et occidentale, il se voit obligĂ© dâinterrompre ses Ă©tudes en Ă©tĂ© 1916 avant les examens de fin dâĂ©tudes pour des raisons financiĂšres. MalgrĂ© cela, les connaissances acquises durant sa formation lui permettront une Ă©volution rapide sur la scĂšne journalistique et littĂ©raire.
CarriĂšre de journaliste
Quittant lâuniversitĂ©, Mao Dun dĂ©croche bientĂŽt un premier emploi au service dâĂ©dition et de traduction du journal Commercial Press, bureau de Shanghai. Ă vingt et un ans on prend en compte de sa candidature pour le poste dâadjoint du rĂ©dacteur en chef du magazine pour Ă©tudiants Xuesheng Zazhi, publiĂ© sous la rĂ©gie de Commercial Press, qui par nombre dâarticles de ce contenu prĂȘte un forum aux nouvelles idĂ©ologies, qui Ă cette Ă©poque Ă©mergent en RĂ©publique de Chine.
En plus de son travail dâĂ©diteur Mao Dun commence Ă formuler ses pensĂ©es et sa critique des dĂ©veloppements sociaux sur papier, influencĂ© Ă un certain degrĂ© par les idĂ©es, quâon retrouve dans le fameux magazine Nouvelle Jeunesse, Ă remarquer particuliĂšrement dans deux de ses Ă©ditoriaux pour Xuesheng Zazhi des annĂ©es 1917 et 1918, Students and Society et The Students of 1918, et qui Ă©veillĂšrent une sensibilitĂ© pour lâactualitĂ© politique de nombre de jeunes dâĂ©ducation supĂ©rieure.
En 1920 on lui confie la rĂ©daction dâune sĂ©rie sur les nouvelles tendances littĂ©raires (Xiaoshuo Xinchao) dâun mensuel littĂ©raire (Xiaoshuo Yuebao). Il y publie des auteurs comme TolstoĂŻ, Tchekhov, Balzac, Flaubert, Zola, Byron, Keats, Shaw, et en mĂȘme temps, il fait connaĂźtre les nouveaux mouvements littĂ©raires de l'Occident. La mĂȘme annĂ©e voit son ascendance au poste de rĂ©dacteur en chef et suivant un nouveau mouvement culturel il entame une rĂ©forme fondamentale. Ses jeunes amis de la scĂšne littĂ©raire de PĂ©kin le soutiennent, en lui soumettant leurs derniĂšres Ćuvres et traductions de littĂ©rature occidentale, ainsi que leur point de vue concernant de nouvelles thĂ©ories et techniques littĂ©raires, afin de les publier dans le magazine.
Dans ce cadre sâexplique Ă©galement en partie la fondation dâune association dâĂ©tudes de la littĂ©rature (Wenxue Yanjiuhui). EntraĂźnant un rĂ©el succĂšs la rĂ©forme du mensuel littĂ©raire facilite la poursuite du nouveau mouvement culturel par la vente dâune dizaine de milliers dâexemplaires, mais plus particuliĂšrement par sa promotion dâune nouvelle forme dâapprĂ©ciation de la littĂ©rature chinoise dâun point de vue plus rĂ©aliste (Literature for Life).
Durant cette Ă©poque Mao Dun parvint Ă sâassurer un rĂŽle principal dans le cadre du mouvement au sud de la Chine. Par contre, il Ă©tait impossible aux deux factions idĂ©ologiques de la rĂ©daction du Commercial Press, les partisans dâidĂ©es innovatrices et les conservateurs, de se mettre dâaccord sur une rĂ©forme du contenu. De telle façon que Mao Dun quitta son poste de rĂ©dacteur en chef du mensuel littĂ©raire en 1923 pour retrouver une position clĂ© quatre ans plus tard au sein dâun autre magazine (Min Guo Yuebao). Dans ce cadre il rĂ©dige plus de trente Ă©ditoriaux critiquant dans un ton cinglant la politique de Tchang KaĂŻ-chek et ne trouvant que des paroles dâĂ©loge pour les rĂ©volutionnaires.
Engagement politique
AnimĂ© par la RĂ©volution d'Octobre en Russie en 1917, Mao Dun participa au mouvement du 4 mai en Chine. En 1920 il sâassocia Ă la communautĂ© communiste de Shanghai et Ă©tait un des principaux collaborateurs Ă la fondation du Parti communiste chinois en 1921. Initialement porte-parole du Parti, il se chargea Ă©galement de la rĂ©daction dâarticles pour le journal interne. Ă la mĂȘme Ă©poque Mao Dun participe Ă l'opĂ©ration militaire vers le Nord sous les ordres de Tchang KaĂŻ-chek (1926 Ă 1928), dont le but principal consistait Ă rĂ©unir le pays, mais il quitte les troupes Ă la suite de la rupture entre le Guomindang et les communistes. Alors qu'en 1928 il prend la fuite en direction du Japon et qu'il se joint Ă la Ligue des Ă©crivains de gauche Ă son retour en Chine deux ans plus tard, l'ironie de la vie veut qu'il se fasse remarquer par son engagement actif au sein du mouvement de rĂ©sistance, quand les Japonais s'attaquent aux Chinois en 1937. AprĂšs la prise de pouvoir par les communistes en 1949, il prend les fonctions de secrĂ©taire du prĂ©sident Mao Zedong et de ministre de la culture, quâil ne quittera quâen 1964.
Personnalité littéraire
La rĂ©forme du mensuel Xiaoshuo Yuebao, sa premiĂšre contribution au dĂ©veloppement de la littĂ©rature chinoise, le magazine se transforma en forum d'Ă©change sur la littĂ©rature contemporaine et des auteurs de renommĂ©e, tels que Lu Xun, Xu Dishan, Bing Xin et Ye Shengtao, avaient recours Ă ce moyen pour prĂ©senter leurs derniĂšres Ćuvres. Peu de temps plus tard Mao Dun commença Ă soutenir ces formes modernes de littĂ©rature et d'idĂ©e, en poursuivant l'idĂ©al de promouvoir la littĂ©rature chinoise au niveau mondial.
Les conflits politiques de l'Ă©poque Ă©largissent son horizon sur le plan littĂ©raire et une grande partie de ses Ćuvres tourne autour de ce thĂšme. En 1930 il Ă©tait l'un des principaux initiateurs derriĂšre la fondation de la Ligue des Ă©crivains de gauche. Ensuite il s'employa au cĂŽtĂ© de Lu Xun pour les droits au cĆur de la sociĂ©tĂ© et le mouvement rĂ©volutionnaire comme tendance littĂ©raire. Sous l'angle de la crĂ©ativitĂ© littĂ©raire la pĂ©riode de 1927 Ă 1937 se prouva la plus productive, avec la publication de son premier roman (Disillusions) en 1927, la plus fameuse de ce genre (Midnight) ne parut quâen 1933. Il sâagit dâun roman de style naturaliste dĂ©cryptant en dĂ©tail le monde Ă©conomique de Shanghai. IndĂ©niablement ses romans prennent parti pour les rĂ©volutionnaires et promeuvent leurs idĂ©es, ce qui se fait Ă©galement remarquer par une prĂ©sentation sans exception sympathique des ressortissants des classes des travailleurs.
AprĂšs la fondation de la RĂ©publique populaire de Chine en 1949 le poste de ministre de la Culture est attribuĂ© Ă Mao Dun, mais lors de la RĂ©volution culturelle il fut remplacĂ© et soumis Ă un traitement atroce. AprĂšs cette nouvelle Ă©poque mouvementĂ©e il devint de nouveau Ă©diteur dâune revue pour enfants avant de dĂ©cĂ©der en 1981. MalgrĂ© cela, son influence sur la littĂ©rature chinoise se fait toujours remarquer de nos jours, surtout grĂące Ă une fondation avec pour fin la promotion de la crĂ©ativitĂ© littĂ©raire (la Fondation littĂ©raire Mao Dun), Ă laquelle il a consacrĂ© une partie de ses Ă©conomies personnelles.
Ă lâoccasion de ses cinquante ans, des festivitĂ©s, auxquelles sont invitĂ©es plus de cinq cents personnes en provenance des pays Ă©trangers les plus divers, sans oublier, ni la Russie, ni les Ătats-Unis, ne fournissent qu'une nouvelle manifestation du succĂšs de ses efforts en faveur de la crĂ©ativitĂ© littĂ©raire. Au nom du parti communiste Wong Rufei rĂ©digea un message d'apprĂ©ciation sous forme d'essai retenant les principaux acquis de ses activitĂ©s sur ce domaine.
Ă mentionner en outre, l'Ă©lection Ă deux reprises au poste du directeur au comitĂ© des arts et de la littĂ©rature de la Chine. Son estime dans les cercles littĂ©raires est incontestable et mĂȘme alors quâĂ un Ăąge plutĂŽt avancĂ© il souffrait dâune maladie douloureuse, cela ne lâempĂȘcha pas de poursuivre ses travaux littĂ©raires en rĂ©digeant ses mĂ©moires sous le titre de Le chemin que je poursuivis.
RĂ©alisant son rĂȘve de promouvoir la littĂ©rature communiste et des Ćuvres remarquables, Mao Dun initia lâintroduction dâun prix littĂ©raire Ă son nom en Chine, le prix Mao Dun de littĂ©rature dont nombre dâauteurs de renommĂ©e sur la scĂšne littĂ©raire contemporaine ont Ă©tĂ© dotĂ©s, Ă mentionner particuliĂšrement Wei Wei et Zhou Keqin.
Ćuvres
- 1927-1928 : Shi (chinois è), roman en trois parties : Huanmie (1927, chinois ćč»æ»
), Dongyao (1928, chinois ćšæ), Zhuiqiu (1928, chinois èżœæ±) L'Ăclipse, trad. sous la direction de Michelle Loi, NoĂ«l Blandin, 1992
- I. Désillusion, trad. Frédérique Gilbank et Zhang Pengpeng
- II. Oscillation, trad. Catherine Vignal, Feng Hanjin et Wang Yuwer
- III. QuĂȘte, trad. Jean Join
1932 : Chun Can (chinois æ„è), nouvelle
- 1933
- Qiu Shou (chinois ç§æ¶), nouvelle La Moisson d'automne, trad. dans Les Vers Ă soie du printemps
- La Fin de l'hiver (chinois æźćŹ), nouvelle trad. dans Les Vers Ă soie du printemps
- Zi Ye (chinois ćć€), roman Minuit (zh), Ăditions en langues Ă©trangĂšres, PĂ©kin, 1962, Robert Laffont, 1979
- Qiu Shou (chinois ç§æ¶), nouvelle
Autres Ćuvres :
- Lin Jia Puzi (chinois æ柶éȘć) La Boutique de la famille Lin, trad. dans Les vers Ă soie du printemps
Le recueil Les Vers Ă soie du printemps, Ăditions en langues Ă©trangĂšres, PĂ©kin, 1958 (rĂ©Ă©d. 1980), comprend les nouvelles suivantes : Les Vers Ă soie du printemps, La Moisson d'automne, La Fin de l'hiver, Image en raccourci, La Boutique de la famille Lin, Sous le feu, Histoire de Grand Nez, La Seconde GĂ©nĂ©ration, Monsieur Zhao n'arrive pas Ă comprendre, « Un vrai chinois », Chagrin, La PremiĂšre Demi-JournĂ©e de travail, Le Village du Grand Marais.
De la nouvelle, en passant par le conte, l'essai, le drame, la traduction Ă la thĂ©orie littĂ©raire, l'Ćuvre de Mao Dun, composĂ©e dâune centaine de publications, s'Ă©tend quasiment sur tous les genres existants.
- Romans
Xian Gei Shiren Jie (Giving to the Poet Festival) 1946 â (Festival de la Donation au PoĂšte)
- Anthologies
Mao Dun Jinzuo (The recent work of Mao Dun) 1980 â (Ćuvres RĂ©centes de Mao Dun) Mao Dun Lun Chuang Zuo (Mao Dunâs Comment on Creativity) 1980 â (Commentaire de Mao Dun sur la CrĂ©ativitĂ©)
- Essais
Sulian Jianwenlu (Travelling Diary of USSR) 1948 â (Journal dâun Voyage en Russie) Jitan Sulian (Talks on USSR) 1949 â (Discours sur la Russie)
- Drame
Qian Ming Qian Hou (Front and rear pure Brightness) 1945
- Traductions
- Drame moderne: Russian Question 1946 â (La Question Russe)
- Nouvelle: Groupâs Sons 1946