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Maladie d'Osgood-Schlatter

La maladie d'Osgood-Schlatter est une affection du genou ; c'est une apophysose aussi appelĂ©e « ostĂ©ochondrose tibiale antĂ©rieure » puisqu'il s'agit d'une souffrance de l’insertion basse du tendon rotulien au niveau de la tubĂ©rositĂ© tibiale antĂ©rieure. La douleur rĂ©sulte de microtraumatismes rĂ©pĂ©tĂ©s exercĂ©s sur le tissu cartilagineux de croissance de la tubĂ©rositĂ© tibiale antĂ©rieure par l'intermĂ©diaire du ligament rotulien. Elle touche principalement l'enfant sportif, et se manifeste par une douleur de la face antĂ©rieure du genou. La maladie a Ă©tĂ© dĂ©crite en 1903 par les Drs Osgood et Schlatter, chacun de leur cĂŽtĂ©.

Maladie d'Osgood-Schlatter
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Fragmentation de l'attache tibiale non encore ossifiée du tendon rotulien, sous les forces de tractions répétées dues à certains sports.

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

ÉpidĂ©miologie

La maladie d'Osgood-Schlatter est une cause banale de douleur du genou chez le grand enfant et l'adolescent sportif. Elle affecte essentiellement les jeunes garçons sportif entre 12 et 15 ans[1] mais peut dĂ©buter dĂšs 8 ans[2] . Elle toucherait prĂšs de 20 % des enfants sportifs, et 5 Ă  10 % des enfants non sportifs[2]. Elle serait bilatĂ©rale dans un tiers des cas[3].

Diagnostic

La tubérosité tibiale antérieure, à la face antérieure du genou, est le siÚge de la douleur.

L'examen clinique suffit Ă  assurer le diagnostic. Initialement l'enfant prĂ©sente une boiterie aprĂšs le sport. Puis la douleur peut s'intensifier et devenir permanente, prĂ©sente mĂȘme au repos. La douleur siĂšge Ă  la face antĂ©rieure du genou, au niveau de la tubĂ©rositĂ© tibiale antĂ©rieure (TTA). À la palpation, celle-ci est tumĂ©fiĂ©e, sensible voire douloureuse. Le genou lui-mĂȘme, ainsi que la rotule, sont indolores[2].

Une radiographie n'est pas nĂ©cessaire notamment lorsque le tableau clinique est Ă©vocateur et que les douleurs sont bilatĂ©rales. Elle peut ĂȘtre utile pour Ă©liminer une autre pathologie si les douleurs sont unilatĂ©rales, atypiques ou rebelles au traitement. Initialement on retrouve un soulĂšvement de la tubĂ©rositĂ© tibiale antĂ©rieure avec Ă©largissement de son cartilage de croissance ; dans les stades plus Ă©voluĂ©s, la TTA est fragmentĂ©e et on peut voir parfois des calcifications dans le ligament rotulien[2].

Évolution

La maladie d'Osgood-Schlatter est bĂ©nigne et Ă©volue gĂ©nĂ©ralement sans sĂ©quelle aprĂšs l'arrĂȘt de l'activitĂ© sportive dans plus de 90 % des cas[1]. Si le repos sportif est respectĂ©, la guĂ©rison se fait habituellement en quelques mois[2], mais peut durer un ou deux ans, voire jusqu'Ă  la fin de la pubertĂ©[4].

Parfois des complications sont possibles, avec persistance de l'impotence douloureuse ou complications orthopédiques telles que pseudarthrose ou migration d'un fragment de la tubérosité[1].

Parfois, des sĂ©quelles peuvent persister jusqu'Ă  l'Ăąge adulte, telles que des douleurs dues aux calcifications intratendineuses, ou une tumĂ©faction de la TTA persistante pouvant gĂȘner lors de l'agenouillement ou d'activitĂ© physique[2].

Traitement

AussitĂŽt le diagnostic fait, l'arrĂȘt complet de l'activitĂ© physique s'impose : prolonger le sport en dĂ©pit de la douleur peut nettement aggraver la situation et, dans tous les cas, augmente la durĂ©e nĂ©cessaire Ă  la disparition de l'affection et de la douleur.

La douleur Ă©tant le signe de la persistance du problĂšme, il est important de s'y fier. Il convient, mĂȘme aprĂšs disparition de toute douleur, d'ĂȘtre prudent dans la reprise de l'activitĂ© sportive et cela tant que la croissance n'est pas achevĂ©e ; il faut aussi interrompre l'activitĂ© dĂšs la rĂ©apparition Ă©ventuelle de la douleur. Lors de la reprise d'activitĂ©, il faut insister sur l'Ă©chauffement et les Ă©tirements[2].

Si l'affection porte habituellement sur un seul genou, l'autre peut ĂȘtre touchĂ© mĂȘme quand le premier est rĂ©tabli.

Il n'y a aucun traitement mĂ©dicamenteux spĂ©cifique. Des anti-inflammatoires et des antalgiques sont parfois prescrits, mais ils ne doivent pas ĂȘtre pris pour pouvoir continuer le sport[2] car ils masqueraient la douleur qui est un signe d'alerte nĂ©cessaire.

Lorsqu'il existe Ă  l'examen une rĂ©traction du muscle droit de la cuisse, de la kinĂ©sithĂ©rapie peut ĂȘtre prescrite afin d'Ă©tirer ce muscle[2].

Lorsque l'on constate un pied plat ou un pied valgus, des semelles sur mesure faites par un podologue peuvent ĂȘtre prescrites pour limiter les tensions que le tendon sous-rotulien exerce au niveau de la tubĂ©rositĂ© tibiale antĂ©rieure (TTA).

Lorsque le repos sportif n'est pas suffisant, une immobilisation par orthĂšse ou rĂ©sine cruro-mallĂ©olaire[1] peut ĂȘtre requise afin de limiter les efforts du tendon rotulien sur la TTA et de soulager rapidement les douleurs[2].

L'arrachement et le déplacement de la tubérosité tibiale peuvent parfois nécessiter une fixation chirurgicale[2].

Dans des cas rares, un traitement chirurgical peut ĂȘtre envisagĂ© pour Ă©liminer les sĂ©quelles de cette maladie Ă  l'Ăąge adulte[5].

Le traitement par onde de choc extracorporelle des cas récalcitrants est à l'étude[6].

Galerie

  • IRM d'un Osgood-Schlatter
    IRM d'un Osgood-Schlatter
  • Radiographie d'un Osgood-Schlatter
    Radiographie d'un Osgood-Schlatter

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. Léonard et al. « Complications de la maladie d'Osgood-Schlatter: les piÚges d'une maladie réputée banale » Science & sports 1995, vol. 10, no 2, p. 95-101 Résumé
  2. H. Carlioz et R. Seringe, Orthopédie du nouveau-né à l'adolescent, Issy-les-Moulineaux, Elsevier Masson, , 217 p. (ISBN 2-294-01843-5, lire en ligne), « Les boiteries »
  3. (en) Weiler R, Ingram M, Wolman R, « Osgood-Schlatter disease » BMJ 2011;343 DOI 10.1136/bmj.d4534
  4. (en) Gholve PA, Scher DM, Khakharia S, Widmann RF, Green DW, « Osgood Schlatter syndrome » Curr Opin Pediatr. 2007;19:44-50.
  5. (en) PihlajamĂ€ki HK, Visuri TI., « Long-term outcome after surgical treatment of unresolved osgood-schlatter disease in young men: surgical technique », J Bone Joint Surg Am., no 92,‎ , p. 258-264. (PMID 20844181)
  6. (de) Lohrer H, Nauck T, Schöll J, Zwerver J, Malliaropoulos N., « Einsatz der extrakorporalen Stoßwellentherapie bei therapieresistentem M. Schlatter (Extracorporeal shock wave therapy for patients suffering from recalcitrant Osgood-Schlatter disease) », Sportverletz Sportschaden, vol. 26, no 4,‎ , p. 218-222 (PMID 23047459, DOI 10.1055/s-0032-1325478)
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